Le 25 mars dernier, j’avais saisi par courrier la Ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem de mes craintes de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé à la faveur de la réforme du collège. La Ministre a répondu à ce courrier le 31 mars. La copie de sa lettre se trouve en pièce jointe. Si je suis sensible à certains éléments d’information portés à mon attention à cette occasion, je continue malheureusement de penser, à la lecture de cette lettre, que la réforme fait courir un grand danger à l’apprentissage de l’allemand en France. Je ne comprends toujours pas la raison pour laquelle il ne devrait plus être possible de commencer l’apprentissage de l’allemand en 6ème dans le cadre des classes bi-langues.
Un collège avec une classe bi-langue de la 6ème à la 3ème et une section européenne à partir de la 4ème offre aujourd’hui 12 + 4 heures d’allemand par semaine, soit un total de 16 heures. Avec la suppression de ces dispositifs, il ne restera au mieux que de la LV2 à proposer à partir de la 5ème, correspondant à 2,5 heures par semaine, soit à un total de 7,5 heures. Cela représente une perte de 8,5 heures de cours par semaine. Dès lors, le professeur d’allemand verra selon toute vraisemblance son poste supprimé et son activité redéployée sur plusieurs établissements. Il en résultera à l’évidence, outre l’abandon des épreuves de certification en 3ème, la disparition des échanges scolaires.
La Ministre m’écrit que des postes de professeurs habilités à enseigner l’allemand seront créés dans les écoles primaires. De combien de postes est-il question et à quelle échéance ? Ces chiffres-là ne sont pas communiqués. Existent-ils même ? Je redoute en tout état de cause que le nombre de postes n’atteigne jamais l’implantation actuelle des classes bi-langues (3 850 à la rentrée 2013). Au demeurant – et là est le péril le plus immédiat – les écoliers concernés n’entreront en 6ème qu’en 2020, alors même que la disparition des classes bi-langues et européennes, effective dès la rentrée 2016, se traduira par le passage immédiat d’environ 40 000 élèves par an de 12 heures de cours sur 4 ans à 7,5 heures sur 3 ans.
Une réforme ne peut se bâtir sur autant d’incertitudes. Il manque une étude d’impact claire, précise et complète des mesures proposées. Il manque la volonté d’un échange en amont, sincère et sans a priori, avec tous les acteurs, qu’il s’agisse des enseignants, responsables des divers organismes franco-allemands et personnes qui, partout en France, font vivre l’amitié franco-allemande. Dans ma lettre en réponse (seconde pièce jointe), adressée ce jour, j’appelle la Ministre à l’ouverture. Le projet de réforme du collège doit nécessairement évoluer sur l’enseignement de l’allemand. Je ne peux concevoir ni accepter que les choses soient considérées comme bouclées, pour le député que je suis, mais aussi et surtout pour les milliers de personnes qui se mobilisent à raison depuis des semaines.
Réponse de Najat Vallaud-Belkacem
Réponse à Najat Vallaud-Belkacem
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