La COP 21 s’ouvre ce soir à Paris. L’enjeu est immense. Il est minuit moins une : ou la conférence aboutit à un accord universel et contraignant permettant de maintenir l’augmentation de la température terrestre sous les 2 degrés à la fin du siècle par rapport à l’ère pré-industrielle et le succès pour l’humanité sera collectif, ou elle échoue et c’est alors un saut irréversible vers l’inconnu que l’inaction précipitera, menaçant à terme l’avenir même de la vie sur la Terre. Une réalité permet d’illustrer cette urgence. La concentration de CO2 dans l’atmosphère se mesure en ppm (partie par million). Le niveau de 450 ppm est celui au-delà duquel les scientifiques assurent que la température terrestre augmentera de plus de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Et ce niveau est celui au-delà duquel les dérèglements climatiques deviendront incontrôlables. La concentration était de 270 à 280 ppm au début du XIXème siècle. Elle est désormais de 400 ppm. Or, si les tendances actuelles se poursuivaient, le seuil des 450 ppm serait atteint sous 20 ans. Et si l’on stabilisait juste le niveau des émissions, il le serait sous 30 ans.
Les émissions de CO2 dépendent directement du mode de production d’énergie. Près de 50% de ces émissions sont liées à la production d’électricité et de chaleur. En 2012, au niveau mondial, la consommation de charbon restait la principale source de CO2 du total des émissions liées à la consommation de combustibles (44%), devant le pétrole (35%) et le gaz naturel (20%). Dans le monde, les principaux utilisateurs de charbon pour la production d’électricité sont la Chine, puis les Etats-Unis et l’Union européenne. Dans l’Union, 3 grands Etats membres charbonniers demeurent, que sont l’Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni. Depuis ces toutes dernières années, un basculement progressif, mais lent du bouquet énergétique vers des énergies décarbonées ou faibles en carbone est intervenu et il faut s’en réjouir. Les résultats restent cependant insuffisants, même sur les énergies renouvelables. Le coût des énergies renouvelables a considérablement baissé depuis 2010. Leur déploiement requiert cependant de lourds investissements et se heurte toujours au double écueil de la gestion de l’intermittence et du stockage.
J’espère de tout cœur que le travail titanesque accompli par la France et l’Union européenne pour forger un compromis à Paris aboutira. J’ai été témoin de ce travail depuis l’Assemblée nationale, intervenant comme rapporteur sur l’organisation, les privilèges et immunités liés à la COP 21 ainsi que pour avis sur le budget du Ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie. Voici les liens vers mes deux rapports, présentés cet automne : ici et ici . Dans une autre vie, j’ai travaillé dans le domaine des énergies renouvelables. Je sais combien, avec les économies d’énergie, elles représentent l’avenir. C’est pour cela que je crois qu’une part du succès de la COP 21 dépendra de la capacité d’associer à la négociation interétatique, à Paris et pour l’avenir, le monde industriel et de la finance. Le progrès et les ruptures technologiques constituent pour moi un élément-clé de la solution. Les autres éléments sont la date – stratégique – de la clause de révision de l’accord et la mise en place effective du Fonds vert pour le climat.
Durant les 10 jours de la COP 21, je me rendrai régulièrement au Bourget. Je me félicite que l’action parlementaire soit associée aux débats et aux enjeux de la conférence. Ce sont aussi nos assemblées parlementaires qui, dans le monde, auront à conduire le processus de ratification de l’accord que la planète et l’humanité attendent.
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