Je suis entré hier dans une nouvelle décennie. Il n’y avait plus assez de place sur le gâteau pour les nombreuses bougies désormais nécessaires et le pâtissier de l’île de Bréhat ne m’en avait finalement donné qu’une seule, belle et symbolique. C’était mieux. C’est l’âge de la sagesse, paraît-il. Mais saurai-je un jour être sage ? Si c’est ne plus oser, vivre précautionneusement, sans âme ni sel, ce ne sera pas moi. Si c’est en revanche ne jamais cesser d’avoir envie, d’agir et d’aimer, alors ce sera moi. Je n’ai jamais eu peur de voir les années défiler. En 2020, dans la nuit d’un autre 4 novembre, au bord de l’océan à l’Ile-Tudy, j’avais écrit un petit texte pour mon blog que j’avais intitulé Le temps qui reste. Là est en effet le sujet : il y a tant de choses que je souhaite faire qu’il faudra que ce temps-là soit vraiment long. Je compte bien m’y employer. Il faut avoir la forme, bouger, ne jamais manquer d’idées, de projets, d’enthousiasme et de rêves. Il faut surtout ne rien s’interdire, et notamment d’être heureux. Au commencement, il y avait certainement la joie de vivre. Elle m’habite depuis le premier jour. Je la tiens d’une enfance simple et tendre, de l’éducation reçue de mes parents, et d’une grand-mère qui avait su dépasser toutes les misères de la vie pour en voir et, plus encore, en vivre le meilleur.
La vie est une succession d’époques. Il y a 10 ans, j’ai eu 50 ans. Je revois encore la photo, dans la cour de l’Assemblée nationale. J’avais connu des années de conquête, professionnelle, politique, familiale. Celles qui suivirent furent différentes. J’ai eu le chagrin de perdre mon père. J’ai quitté la vie publique, ou, plutôt, elle m’a échappé. J’ai vécu la solitude des revers de fortune, quand le téléphone ne sonne plus guère, que la boîte mail reste vide, et que certaines amitiés – ou relations que je croyais telles – s’évaporent. Dans le succès, on est toujours entouré. Dans l’infortune, on est bien seul. Ce fut pour moi une rude et utile leçon de vie. La cinquantaine fut ainsi un parcours de résilience. J’ai fait le dos rond. Je me suis reconstruit. Je me suis occupé de mes enfants. J’ai appris à cuisiner. Je suis devenu un pro du spinning dans ma salle de sport. J’ai créé mon entreprise et je suis reparti humblement sur la route. J’ai enseigné. J’ai écrit. J’ai crapahuté dans des coins aussi perdus que magnifiques, de vie et de générosité d’âme, et j’ai surtout rencontré des femmes et hommes dont l’humanité, la personnalité et les passions m’ont marqué. Je me suis rendu compte à quel point, finalement, j’aimais les gens. On ne vit pas sans chaleur, sans communion de pensée et de projets, sans les autres ou contre les autres.
C’est fort de cette histoire que j’aborde le temps qui vient. Il y a tant de belles causes à rallier. Mes ultimes années professionnelles sont pour la planète, pour réussir la transition énergétique et écologique, sans sacrifier la croissance ni la justice sociale. J’aime ce que je fais, en Savoie, à Bruxelles, en Bretagne et ailleurs. Dans quelques jours, je partirai pour les Açores, imaginer et agir pour des îles laboratoires du monde décarboné de demain. C’est possible. Il faut y croire, ne jamais cesser d’inventer, d’innover, d’investir, de travailler et de convaincre. Le pire n’est probable que si l’on renonce. Il m’arrive de regretter ce temps où les réseaux sociaux n’existaient pas et que les prophètes de malheur et autres porte-paroles de la sinistrose étaient réduits à une vie groupusculaire. Aujourd’hui, ils ont un boulevard pour la désinformation et la haine de l’autre. Ils ont leur rond de serviette sur des chaînes de télévision abrutissantes et des réseaux planétaires devenus toxiques. L’avenir ne peut être cela. La connerie ambiante n’est pas fatale. C’est par l’exemple qu’il faut s’y attaquer, par les valeurs, par les projets, par les succès concrets et surtout partagés. Cette dimension de partage et d’inclusion m’est chère. Notre société n’est pas une somme d’individualités, elle est un destin commun qu’il nous faut faire vivre.
J’aime la liberté. Et la solidarité. Je n’oublie pas que je suis né le jour de l’élection de Lyndon Johnson à la Présidence des Etats-Unis. C’était il y a 60 ans, un grand mandat, des réformes pour tous les Américains. Aujourd’hui, une autre élection se tient. J’espère la victoire de Kamala Harris, d’abord pour la démocratie américaine. Que l’on puisse, comme le fait Donald Trump, menacer de saper les fondements de la constitution de son pays si le suffrage ne lui souriait pas est effrayant. J’ai peur pour nos démocraties, là-bas et chez nous. La violence verbale gangrène le débat public. Les insultes tiennent lieu d’arguments. Essentialiser un adversaire – le juif, l’arabe, le chrétien – devient normal. Le communautarisme prospère. Que reste-t-il donc de l’universalisme ? Je tiens à la République, à la laïcité et j’ai envie de me battre pour cela. L’Etat de droit, la démocratie, la liberté sont un héritage formidable qu’il faut protéger, développer et transmettre. Au regard des défis de nos sociétés et du monde, ce n’est pas de moins de démocratie dont nous avons besoin, mais de bien plus. En inventant des formes nouvelles d’échanges et de décisions collectives, en sécurisant nos processus électoraux contre les menaces étrangères et la pression des intérêts particuliers, en formant la jeunesse à la citoyenneté.
Tout cela, au fond, n’est guère sage. Ma vie de sexagénaire ne se voudra pas reposante, mais entreprenante. Et elle sera drôle aussi. Je revendique de rire et peut-être également de faire rire. Se marrer est recommandé. On ne vit pas longtemps sans joie. Et puis il y aura du sport. Un jour, je partirai grimper les cols mythiques du Tour de France à vélo. Je ferai le Tourmalet, le Ventoux, le Galibier, l’Izoard. Quand les enfants auront grandi, je prendrai le chemin de Saint-Jacques de Compostelle au départ de Vézelay et je leur raconterai tous les soirs mon aventure. Mais avant qu’ils ne grandissent de trop, nous retournerons ensemble en Amérique et la traverserons d’est en ouest, vers la Californie et mes souvenirs de jeunesse au bord du Pacifique. Peut-être bien aussi que nous irons voir les ours – ma secrète passion – au Canada ou dans les Carpates. Il y aura des grands matches de la Ligue des Champions dans des stades mythiques, des séjours émus sur les traces provençales de Pagnol, des tas de bouquins à lire et quelques-uns à écrire aussi. Avoir 60 ans, c’est avoir envie de tout cela et se préparer à l’accomplir. Et il y aura toujours ce petit blog sur lequel je continuerai de confier mon histoire, pour que la mémoire demeure, que vivent les idées et les rêves, et que l’avenir reste plus que jamais à écrire.
Les longues semaines de confinement il y a bientôt 5 ans ont fait de moi un amateur de séries. J’avais mes livres – et j’en lis toujours beaucoup – mais j’avais besoin, pour tromper ces journées si particulières qui allaient marquer durablement le cours de nos vies, de voir de l’action, des images, des intrigues. Nous étions à résidence dans nos maisons, réduits à observer l’extérieur, à rêver d’y sortir sans crainte, et les séries étaient comme une bouée, une petite lucarne sur la vie soudainement devenue lointaine. Avant cela, j’avais regardé comme beaucoup quelques titres iconiques, parmi lesquels House of Cards et Borgen, sans cependant m’attacher au format ou au rendez-vous du soir, lorsque la maison s’endort et que le jingle de Netflix peut retentir presque mystérieusement. J’y suis venu de loin en loin, au fil de l’eau dira-t-on, captivé par une histoire ou des personnages, la force d’un scénario ou la puissance insoupçonnée de dialogues. Ainsi, sans en prendre réelle conscience, j’ai reporté peu à peu une part de mon besoin d’imaginaire sur le catalogue des plates-formes, là où le grand écran et les salles obscures avaient longtemps été inégalés. J’avais injustement l’idée que les séries étaient une création de moindre niveau et l’expérience, en vérité, m’a donné tort.
Toutes les séries ne sont certes pas géniales. Il y a pas mal de trucs décevants, voire nuls, mais j’ai vu des séries surprenantes qui m’ont réellement touché. Au mois de mai, j’avais écrit sur ce blog un petit post sur le moment que j’avais passé dans un bar tout simple de Madrid, lieu du tournage de la série Entrevias. J’avais adoré ma petite demi-heure devant un cafe solo, entouré d’habitués du quartier comme dans la série elle-même. J’avais eu envie de voir cet endroit qui m’était familier depuis mon salon à Bruxelles. J’ai l’impression aussi que cette découverte des séries m’a fait faire un tour d’Europe. Je fuis la violence et les scénarios par trop hollywoodiens. Cela m’a conduit vers des séries moins spectaculaires et tellement plus profondes en Finlande, en Suède, au Danemark, en Pologne, en Belgique, au Luxembourg, au Royaume-Uni, en Irlande et en Espagne, toujours regardées en version originale. Et au fond, de séries françaises, je n’en ai vu guère. Il y avait Marseille avec Depardieu et une autre, Le Chalet, que j’ai revue deux fois tant le scénario m’avait bluffé. Pourquoi la France est-elle moins profilée pour les séries que les pays scandinaves ou l’Espagne, par exemple ? Je ne le sais pas vraiment. A l’inverse, la création de certains pays ou de certaines régions comme la Galice m’impressionne.
On croise parfois dans les séries des actrices et acteurs venus du cinéma, mais la plupart des comédiens sont plus fréquents à la télévision. Je me souviens il y a quelques années qu’Alvaro Morte, l’interprète du personnage connu comme El Profesor, le cerveau de La Casa de Papel, ne faisait plus trois pas dans la rue sans déclencher des scènes d’hystérie collective. J’ai adoré La Casa de Papel. Je crois bien que je n’avais jamais vu un tel scénario et une mise en scène aussi impressionnante. Mais cette histoire m’a fait toucher du doigt aussi une interrogation à laquelle je n’ai pas de réponse : comment finir une série ? Les premiers moments de La Casa de Papel sur Antena 3 en Espagne n’avaient pas frappé l’opinion. Le succès national, puis planétaire n’est venu qu’après. Il fallait s’accrocher, se laisser emporter par une intrigue a priori incertaine. La série doit-elle être un filon que l’on exploite jusqu’à l’épuisement ? Je pense que non. La mort de Nairobi, puis celle de Tokyo dans La Casa de Papel ont choqué et peiné, comme si les scénaristes avaient fini par manquer d’idées et décider que pour durer, la violence devait nécessairement s’imposer ou le caractère des personnages changer du tout au tout, jusqu’à l’invraisemblance. Une série est tellement meilleure lorsqu’elle se termine sans suite ni retour.
C’est une ambiance, une atmosphère particulière que je recherche et que j’aime dans une série. Je pense au côté glacé et sombre de Deadwind, une série finlandaise qui m’avait captivé il y a un an ou deux. Ou à l’incertitude crispante qui règne dans Quicksand, une série suédoise adaptée du roman de Malin Persson Giolito, une amie de Bruxelles. J’ai besoin de me sentir pris, captivé par l’atmosphère. Peut-être est-ce là l’une des forces des séries. L’atmosphère s’y crée mieux par la longueur que dans un film. Un moment décisif peut aussi donner corps à une création. Il y a peu, j’allais abandonner la série espagnole La Sagrada Familia, que je trouvais poussive, lorsque deux scènes d’amour parallèles, inattendues et magnifiquement filmées sur la musique du tube Voyage, Voyage de Desireless m’ont maintenu devant l’écran et convaincu d’aller au bout. Ces 3 ou 4 minutes hallucinantes et surprenantes renversent un scénario improbable. Rien au fond ne doit être prévisible, ni des rythmes d’une histoire, ni de son déroulé. Et c’est peut-être là que les séries sont des créations encore jeunes, des champs entiers de réflexion à investiguer quant à l’art et la diversité des récits, les nombreuses manières de les faire vivre, la diversité formidable des styles, entre auteurs et scénaristes.
Ces sujets-là me passionnent. Notre monde est divers, nos sociétés sont diverses. Les séries doivent l’être aussi. Je suis depuis 5 ans l’un des administrateurs du Groupe Ouest, le laboratoire européen du récit pour la création audiovisuelle. J’adore cette aventure dans le monde de la fiction. Tout au bout de la Bretagne, sur la Côtes des Légendes, près de cet entrepôt d’échalotes rénové de Plounéour-Brignogan-Plages qui est notre repaire, souffle un vent d’aventure et d’imagination sans limite. Nous avons inscrit les séries dans la vie du Groupe Ouest, travaillant avec les meilleurs scénaristes d’Europe. L’art du récit et du scénario permet de toucher à des tas d’histoires et de sujets, en lien avec les mouvements de nos sociétés. Cela relève autant de la découverte des cultures qui font la richesse de l’Europe que des questions contemporaines touchant à la vie, à la liberté, à l’égalité, à la justice, à l’environnement et bien sûr aux belles et ravageuses passions de l’âme humaine. Je ne veux pas opposer le cinéma et les séries, j’ai besoin des deux. Il y a des histoires à écrire et à raconter qui peuvent emprunter bien des chemins. Il y a surtout tant à inventer. Le monde des séries est là pour durer, nous distraire, nous challenger et nous convaincre aussi.
Dans le désordre, mon top 20 des meilleures séries :
La Casa de Papel (Espagne)
Entrevias (Espagne)
O sabor das margaridas (Espagne / Galice)
Vivir sin permiso (Espagne)
Toy Boy (Espagne)
Deadwind (Finlande)
Quicksand (Suède)
Borgen (Danemark)
Bodkin (Irlande)
Capitani (Luxembourg)
Knokke off (Belgique / Flandre)
La Trêve (Belgique / Wallonie)
Le Chalet (France)
La Forêt (France)
Sans un mot (Pologne)
The Crown (Royaume-Uni)
The Queen’s Gambit (USA)
Unorthodox (USA)
House of Cards (USA)
The Perfect Couple (USA)
¿Quién mató a Sara? (Mexique)
Et la vidéo de cette scène de La Sagrada Familia que je trouve très belle :
Alors que le mois d’août tirait à sa fin, une séquence à la télévision avait attiré mon attention : les adieux soigneusement organisés de Bruno Le Maire dans la cour de Bercy, acclamé par un cercle d’amis et sans doute aussi de fonctionnaires venus pour faire foule. Le gouvernement était encore en affaires courantes, l’incertitude régnait toujours quant à l’identité du successeur de Gabriel Attal, mais le ministre de l’Economie mettait déjà en scène son départ. Je n’aime pas la politique spectacle et les égos boursoufflés. Cette séquence m’avait choqué. Il n’est pas interdit de rester modeste, même après un record de 7 années à Bercy. Les craintes, les angoisses et les colères exprimées rageusement par les Français aux élections législatives quelques semaines plus tôt auraient justifié une expression sobre. La dégradation des finances publiques, connue du ministre et non-encore de nos compatriotes, le requérait encore davantage, car un déficit budgétaire de 6,2% au lieu de 4,4% relève clairement de l’accident industriel. Depuis combien de temps le ministre et ses services connaissaient-ils la réalité de cette catastrophe pour l’action publique ? En étaient-ils informés lorsque la dissolution de l’Assemblée nationale a été décidée le 9 juin ? Les Français seraient légitimes à obtenir réponse.
Au regard des difficultés du pays et de sa désindustrialisation, il fallait conduire une politique économique favorable à l’offre, mais lucide et responsable aussi. Cette politique a contribué sans nul doute à la chute du chômage et au regain d’attractivité de la France, mais il n’en est résulté aucun rebond notable des recettes fiscales. Or, l’idée était que l’augmentation du niveau d’activité et d’emploi contribuerait à rééquilibrer nos comptes. Les quelque 60 milliards d’Euros de baisses d’impôts votés ces 7 dernières années n’ont ainsi été compensés ni par des recettes supplémentaires ni par des économies, et la seule solution était dès lors l’endettement. Au second trimestre de cette année, la dette de la France a augmenté de 1,5 point. C’est vertigineux. Elle atteint 113% du PIB. Seules l’Italie et la Grèce font plus mal en Europe. Les intérêts à payer pour la rembourser excéderont les 50 milliards d’Euros en 2024. Ils représentent déjà le second poste de dépenses derrière l’éducation nationale et pourraient bientôt le dépasser. Les exigences de rendement de nos créanciers internationaux sont désormais plus élevées au regard de la dégradation des comptes publics. Ils jugent la dette française plus risquée que celle de l’Espagne et presque autant que celle de la Grèce.
Notre souveraineté est en jeu
Il est impossible de continuer ainsi, sauf à se rapprocher chaque mois davantage d’une crise financière redoutable dont les Français seraient les premières victimes. La souveraineté de la France, c’est-à-dire notre capacité de décider nous-mêmes de nos choix collectifs, est en jeu. Nous pouvons la perdre et voir les décisions se prendre sans nous et contre nous à Francfort, Washington ou ailleurs, faute de descendre à temps du tobogan budgétaire sur lequel nous glissons au risque définitif de la perte de contrôle. Il y a urgence à rompre avec le déni de réalité, l’inconséquence, le clientélisme et les postures qui prévalent sur une large part du spectre politique. J’aurais souhaité que Bernard Cazeneuve soit appelé à Matignon par égard à la dynamique des élections législatives et à leurs résultats. Je respecte pour autant Michel Barnier et j’espère qu’il réussira. C’est une gageure de constituer un projet de budget en deux ou trois semaines dans un contexte aussi dégradé. Il faut trouver le bon dosage entre réduction de la dépense publique et augmentation des impôts sans mettre l’économie en récession. Ne travailler que sur la réduction de la dépense publique ou l’augmentation des impôts ramènerait le chômage de masse et réduirait à néant les progrès faits pour la réindustrialisation de la France.
Il est temps de rompre avec bien des totems et des tabous. Je suis un homme de gauche. La social-démocratie est ma famille politique. Je crois en la dépense publique et en l’action protectrice de l’Etat, pour peu qu’elles soient calibrées, mesurées et efficaces. Il ne serait pas choquant d’apprécier régulièrement la qualité de la dépense publique, ligne par ligne, et son impact réel sur les Français. Le totem, c’est de considérer toute dépense comme un acquis qu’il serait inconvenant par principe de vouloir évaluer et encore moins de remettre en cause. Le totem, c’est aussi de taxer toujours plus, de prétendre « aller chercher l’argent là où il est », comme si l’impôt était une fin en soi et que les fortunes n’étaient pas volatiles. Il y a des dépenses publiques nécessaires, des dépenses publiques qui sont même cruellement manquantes, et aussi des dépenses publiques qui ne servent à rien, parce qu’elles sont redondantes ou inefficaces. Ecrire cela, ce n’est pas cesser d’être de gauche, c’est même au contraire l’être pleinement. Il faut mettre l’argent là où cela fait sens, là où cela change la vie, répare les inégalités de destins et donne à chacun sa chance dans une société en mouvement et un pays qui protège. Je regrette que la gauche, prisonnière de LFI, ait renoncé à cette lucidité.
Les totems et les tabous, on les retrouve aussi dans la majorité très relative de Michel Barnier. Le refus obstiné de Gabriel Attal de relever les impôts confine à l’autisme politique. Il ne faudrait rien toucher aux fondamentaux du macronisme, comme si les élections législatives n’avaient pas été une défaite pour l’ancienne majorité et le non-financement de la politique de l’offre n’expliquait pas la dégradation des comptes publics. N’agir que sur les seules dépenses serait la garantie d’une souffrance sociale insupportable. N’est-il pas temps de faire preuve, là aussi, de lucidité et d’humilité ? Quant à la droite, et notamment au parti Les Républicains qui voudrait également n’agir que sur les dépenses, aurait-elle oublié ses revendications dépensières d’il y a quelques mois sur les boucliers énergétiques et le prix des carburants ? Où est la cohérence lorsque, dans l’opposition, le clientélisme l’emporte sur la responsabilité, puis dans la majorité, l’insensibilité sociale s’impose sans autre forme de procès ? Et, quitte à balayer tout le spectre politique, n’oublions pas bien sûr le Rassemblement national, qui voit dans la lutte contre l’immigration et les étrangers les solutions à tous les malheurs budgétaires de la France. La xénophobie au pouvoir serait ainsi un gage de sérieux financier. C’est à pleurer.
Rassembler pour redresser
Le projet de budget présenté par Michel Barnier a le mérite d’exister, mais il est loin d’être parfait. Il faudrait qu’il soit débattu, amendé et coconstruit avec la représentation nationale dans un souci de responsabilité à la hauteur de la gravité du moment. Je doute cependant que ce soit le cas tant il n’est question que de censure, recours à l’article 49.3 ou pas. Là est toute ma crainte : jamais l’atomisation du jeu politique, les calculs des uns et des autres, et la faiblesse de la majorité relative ne permettront de prendre des décisions fortes, de les présenter utilement aux Français et de trouver auprès d’eux la base de confiance nécessaire pour redresser durablement nos comptes. Or, il le faut. Rien sans cela n’est possible. Le redressement requiert une légitimité exceptionnelle et force est de constater qu’elle n’est pas au rendez-vous. Les esprits visent 2027 alors que tant se jouera dans les prochaines semaines et en 2025, et cela ne pourra se résumer à quelques décisions prises sans grand cap au fil de l’eau. Ce n’est pas de cabotage et de navigation à vue dont il est besoin, c’est de barreur et d’équipage de gros temps. Et donc de courage. Je crois que la parole devra être rendue aux Français en 2025. Si ce devait être par une dissolution, la nouvelle Assemblée devrait être élue à la proportionnelle.
L’hostilité française au compromis est une plaie politique. La proportionnelle force le compromis post-électoral. Les électeurs ne votent plus pour faire barrage, mais enfin pour leurs idées. Autour de nous, bien des démocraties parlementaires nous l’enseignent. Les résultats posés, chaque famille politique peut ensuite marcher vers les autres afin de dégager un contenu décisionnel pour l’action publique. La France peut le faire aussi. Sur le climat, sur l’innovation, sur la sécurité, il nous faudra investir résolument. C’est la clé de notre avenir et cela doit rassembler. Comme devront rassembler les choix de renoncer à certains postes de dépenses, parce que gouverner, ainsi que l’écrivait Pierre Mendes France, c’est choisir. Comme devra rassembler aussi l’exigence de justice et d’équité. Il n’est pas insupportable que les plus aisés des bénéficiaires du « quoi qu’il en coûte », entreprises et ménages, soient appelés à contribuer par un effort fiscal au redressement du pays. C’est une question de solidarité, de patriotisme et de loyauté. Il y a une différence entre les convictions et le dogmatisme. Les convictions peuvent se rencontrer. Le dogmatisme, à l’inverse, conduit à l’échec. La France ne peut se payer le luxe de l’échec. Dans la situation présente, il y a désormais tout un pays à sauver.
Il y a une semaine, je lançais sur mon blog une bouteille à la mer. Elle avait pour destinataires les 6 candidats au mandat de bourgmestre d’Ixelles, la commune belge où je vis depuis désormais 32 ans. J’aime Ixelles. J’y suis heureux et ma famille aussi. Ixelles a une âme, une histoire, un avenir. Et aussi des défis à affronter. Deux de ces défis sont la propreté et la sécurité. La saleté progresse dans nombre de rues de la commune, tout comme l’insécurité. Je me suis dit que le débat des élections communales du 13 octobre pouvait être l’occasion d’interroger les candidats bourgmestre sur ces deux questions.
5 des 6 candidats m’ont répondu ou fait répondre. Je les remercie. Il s’agit, dans l’ordre d’arrivée de leurs réponses, d’Alexandra Philippe (DéFI), Geoffroy Kensier (Les Engagés), Gautier Calomne (MR-VLD), Gilles Marot (PTB) et Christos Doulkeridis (Ecolo-Groen). Je n’ai malheureusement reçu aucune réponse de Romain de Reusme (PS-Vooruit), malgré mes relances. J’avais joint les candidats ensemble par un message sur X, relayant de cette manière mon post de blog du 3 octobre. Certains m’ont répondu de la même manière, d’autres via mon blog ou par mail.
Je livre plus bas les réponses reçues in extenso, là aussi dans leur ordre d’arrivée. Elles font apparaître des différences, tant sur l’analyse des raisons concourant à l’affaissement de la propreté et à l’insécurité dans la commune que sur les propositions émises par les candidats pour y remédier. C’est ce que je cherchais : distinguer les aspérités des uns et des autres pour pouvoir faire un choix éclairé. Cela aidera l’électeur que je suis au moment de voter dimanche prochain 13 octobre. Et peut-être aussi celles et ceux des Ixellois qui liront ce post d’ici lors.
De ma vie politique passée, j’ai retiré l’absolue conviction que le débat non seulement est utile mais nécessaire. Tranché souverainement par les électeurs, il exige ensuite de passer de la parole aux actes. C’est ce dont Ixelles a besoin.
Adurno Cristobal, dernier de liste DéFI (3 octobre 2024)
Bonsoir ! Je vais répondre pour DéFI, ayant rédigé une partie conséquente du programme. L’insalubrité à Ixelles est due à la conjonction de deux facteurs: 1) des chocs structurels durant la mandature et 2) l’inaction de la majorité, avec un bourgmestre affirmant qu’on ne saurait le tenir responsable pour les incivilités des Ixellois.e.s [sic]. Une étude menée par la région révèle que depuis le Covid et la résurgence de l’inflation, il y a eu des changements d’habitudes avec une préférence plus marquée pour les festivités en plein air, une hausse du sans-abrisme et des assuétudes, qui ont contribué d’une augmentation conséquente des incivilités liées à la propreté. D’ailleurs une enquête de 2021 menée par la police établit que la seconde préoccupation des Ixellois.e.s en matière de sécurité ont trait à la propreté.
Si gouverner c’est prévoir, la majorité n’a même pas réagi. En effet, si le budget alloué à l’hygiène public a augmenté durant la mandature, c’est presque exclusivement pour venir compenser la hausse conséquente du coût du personnel (indexation, revalorisation barémique, etc.), tandis que l’échevin de la propreté [sic], lors de multiples interpellations en conseil, s’est systématiquement contenté de litanies énumérant tous les dispositifs en place, sans jamais réaliser que ceux-ci sont inadéquats. Du reste, un parangonnage réalisé par l’IBSA établit qu’Ixelles dépense 53% de moins par habitant que la ville de Bruxelles en hygiène et santé publique, alors que celles-ci ont la même densité Horeca. Ixelles devrait dépenser 8m en 2024 en hygiène publique, comparé à des dépenses ordinaires de 270m.
Ce qui pousse à conclure qu’à Ixelles, la saleté est un choix politique. DéFI s’engage à doubler le budget de la propreté à 16m pour permettre d’avoir un dispositif et une infrastructure adaptée aux changements structurels susmentionnés. Inter Alia une augmentation des agents (y compris constatateur), l’installation là où c’est possible de containers enterrés, une plus grande fréquence de passage, et diminuer transférer les zones où l’ABP est (in)compétente aux services communaux (en essayant d’obtenir un transfert corrélatif des moyens financiers).
Par rapport à l’insécurité, le constat est plus nuancé selon le type de criminalité. L’essor marqué du narco-banditisme est totalement exogène à la commune, et ne peut être endigué qu’au niveau fédéral et supranational compte tenu de son ampleur et niveau de sophistication. Mais quid des faits criminels plus courants tels que les pickpockets de la place du Luxembourg, les cambriolages et le harcèlement de rue ? D’après un parangonnage réalisé par l’Echo, il apparaît que les faits criminels ont augmenté de 16% entre 2018-23. Tandis qu’à Etterbeek, commune comparable à bien des égards, ils ont diminué… Pire, Ixelles compterait presque 50% en plus de faits criminels par habitant que Schaerbeek… Le bourgmestre arguera sûrement qu’Ixelles est une commune de passage, ce qui explique ce chiffre.
Penchons-nous alors sur ce qu’a fait la majorité. Il serait légitime qu’une commune de « passage » dispose d’un dispositif de police plus important. Pas selon la majorité actuelle. La dotation de sa zone de police rapportée au nombre d’habitant est inférieure de 22% à la moyenne de l’agglomération. Pire, l’évolution de celle-ci lors de la mandature a été inférieure à l’inflation… en d’autres termes, la majorité a cru bon de procéder à une diminution réelle de sa dotation. DéFI s’engage à refinancer la zone de police pour compenser pleinement l’inflation.
Qu’est-ce qui nous distingue des autres partis de l’opposition? C’est que là où ceux-ci font des promesses (parfois mutuellement exclusives), nous avons été les seuls à chiffrer et financer toutes nos propositions. A contrario, le MR promet des dépenses fiscales (centimes PRI, IPP, redéfinition des zones de stationnement), que nous supputons bien supérieures à 10 millions d’euros, alors que la situation budgétaire est grave. À cela s’ajoute de nombreuses promesses en matière de dépenses en sécurité et propreté, mais avec des pistes de financement très vagues et sans que jamais rien soit quantifié ou objectivé. Pourtant, cet axe conservateur prétend également diminuer la dette. Apparemment les socialistes n’ont pas le monopole de l’argent magique.
Je vous invite à lire la partie « Ixelles mieux gérée » de notre programme qui comprend une analyse beaucoup plus étayée, large, et sourcée que ce que X permet. Me concernant, je suis un Ixellois tellement exaspéré par la saleté et un cadre de vie n’étant que l’ombre ce qu’il pourrait être (et on paye très cher pour ça), que j’ai passé des dizaines d’heures à lire des rapports, et collecter des données, et finalement rejoindre la section ixelloise de DéFI alors que je n’ai aucun lien personnel ou professionnel avec la politique ou l’administration.
Les rues de notre Commune sont sales malgré les passages des employés communaux. Quand on ne slalome pas entre les poubelles et les déchets, ce sont les mauvaises herbes et les orties qui nous empêchent de passer. Nous avons certes besoin de végétaliser l’espace public pour favoriser la biodiversité, apporter de la fraîcheur ou pour écouler les eaux de pluies mais cette verdurisation nécessite une implantation cohérente et esthétique qui prend en compte les difficultés de mobilité de chacun. Les Ixellois.es méritent des rues propres et accessibles et c’est aux pouvoirs publics de garantir cela, leur bien-être en dépend. DéFI s’engage donc pour une Ixelles plus propre !
Nos propositions
Augmentation du budget de la propreté : Le manque de propreté est un problème systémique qui impacte le cadre de vie des citoyens et renvoie une image déplorable de la Commune. DéFI propose de doubler le budget de la propreté pour Ixelles. Pour ce faire, il y a lieu d’établir des états généraux de la propreté. L’une des initiatives phares de DéFi est de reprendre le problème sanitaire à la source en démarrant par un diagnostic de l’état de propreté, quartier par quartier, afin d’évaluer les problématiques propres à chaque quartier et d’élaborer des stratégies adaptées qui répondent à leurs besoins, pour garantir un environnement propre et serein. Certains quartiers sont d’ores et déjà identifiés comme très problématiques s’agissant des incivilités comme c’est le cas du Quartier de Matonge. Des mesures qui allient sanctions, dialogue avec les riverains et les commerçants et prévention doivent être prises immédiatement dans l’attente d’un plan de long terme émanant du diagnostic mentionné précédemment.
Politique zéro déchet : DéFi s’engage à mettre en application l’objectif régional qui vise à réduire l’impact de l’être humain sur l’environnement à zéro pour 2050 via une restructuration du système de tri et de gestion des déchets. A cet égard, il est nécessaire de généraliser l’usage des conteneurs intelligents dotés de panneaux photovoltaïques, de compresseurs pour diminuer le volume de déchets et d’un système d’alerte s’activant automatiquement auprès des organismes chargés de la collecte des déchets lorsque les conteneurs sont remplis. Parmi ces conteneurs intelligents, on retrouve des conteneurs enterrés (lorsque l’urbanisme le permet), des poubelles à puce, des conteneurs connectés et des composteurs partagés, entre autres. Ces nouvelles méthodes de gestion des déchets ont pour objectif de promouvoir la transition vers une économie circulaire où recyclage et réutilisation sont les mots d’ordre de l’essor économique et écoresponsable de la commune. DéFI soutient également l’augmentation du nombre de poubelles et l’augmentation du nombre de levées dans les quartiers qui nécessitent davantage d’attention ainsi que la mise en place de poubelles publiques permettant le tri sélectif.
Mise en place d’une brigade-propreté : Pour DéFi, il est nécessaire de renforcer les moyens humains pour la propreté par l’instauration d’équipes de renforts visant à garantir la propreté publique de la Commune. Ces équipes seront chargées du nettoyage des rues, du ramassage de feuilles mortes dans les parcs, de l’entretien des bâtis publics par le nettoyage de graffitis, de la collecte des poubelles non prises en charge les jours de collecte et de poursuivre leurs missions de sensibilisation au tri et à la diminution des déchets. Nos objectifs sont doubles, faire d’Ixelles une commune propre où il fait bien vivre mais également permettre aux personnes les plus éloignées du marché du travail de retrouver une place au sein de la communauté. DéFI propose que les gardiens de la paix soient parmi les acteurs de cette brigade propreté en devenant des agents constatateurs/sanctionnateurs.
Sanctions pollueurs-payeurs : Garantir la propreté, c’est garantir la sécurité et renforcer le sentiment de bien-être public. Nous sommes les premiers usagers de l’espace public et les premiers responsables en cas de dégradation. DéFi mène une politique de tolérance zéro envers les incivilités. C’est pourquoi, nous voulons renforcer la responsabilisation des citoyens via un système de répression qui consiste à sanctionner tout pollueur (pollueur-payeur). Tout constat d’infraction doit être suivi de sanctions, et installer des caméras mobiles à proximité des zones critiques renforce cette mesure. Elle permettra aux agents sanctionnateurs de retrouver plus facilement les auteurs de ces incivilités.
Sensibilisation à la propreté dans les écoles communales : Éduquer les citoyens dès le plus jeune âge à une consommation éco-responsable et les sensibiliser aux incivilités tout au long de leur parcours éducatif et pédagogique est primordial. La formation civique est inhérente à l’évolution environnementale de la commune. En adoptant un comportement positif et responsable, chacun de nous a le pouvoir d’influer positivement sur la qualité de vie d’Ixelles. Cela commence dans les écoles communales, par une campagne de sensibilisation et d’information non seulement sur les comportements à adopter en société, sur l’importance du triage des déchets mais également sur la responsabilisation individuelle de chacun dans la vie communale.
Réappropriation de l’espace public par les citoyens via les comités de quartier : Défi s’engage à offrir une participation plus active en matière de propreté et d’esthétisation de l’espace public pour les résidents de la commune via une réappropriation de l’espace public par les comités de quartier. Il en existe une vingtaine à Ixelles. Il est dès lors primordial de revaloriser la place de ces comités car ils permettent de faire part de constats ou recommandations, de créer des liens et de la solidarité entre voisins, et ainsi participer à l’amélioration du quartier. La participation citoyenne au niveau local a une valeur significative qui permet de remettre le citoyen au cœur des décisions, de faire entendre sa voix et de lui permettre d’énoncer des initiatives porteuses de changement et de construction des politiques publiques.
Campagne de sensibilisation à l’application “Fix my street” : Vous arrive-t-il de vous rendre au travail ou simplement de vous balader et de faire le constat de poubelles qui trainent par terre, de déchets ou d’encombrants étalés sur l’espace public, de végétations gênantes, de rues mal éclairées, de marquages routiers illisibles ou encore de trottoirs et de pavés endommagés ? La plateforme internet et mobile Fix My Street permet aux citoyens de signaler tout incident de ce type ayant lieu dans votre quartier. En signalant l’incident, la commune est informée et agit, dès réception, en vue de résoudre celui-ci. DéFI soutient la mise en place d’une campagne communale de sensibilisation à cette application afin d’en généraliser son utilisation.
Davantage de toilettes publiques : Améliorer l’accès aux toilettes publiques est une demande récurrente émise par les habitants. Défi s’engage à multiplier l’installation de toilettes publiques (augmentation du nombre de sanitaires propres et gratuits, des uritrottoirs, des toilettes publiques accessibles aux PMR, etc).
Plus de moyens pour lutter contre les déjections canines sur les trottoirs : Si la protection des animaux est bien une marque de fabrique de DéFI, ce n’est pas pour autant que nous tolérons leurs déjections dans nos rues ! Ici aussi, nous désirons prendre des mesures en plus des sanctions in situ. Nous proposons que les sachets à déjection soient toujours disponibles et nous désirons aussi mettre en place des moto-crottes pour nettoyer nos trottoirs de ces éléments peu ragoûtants!
Interventions anti-TAGs efficaces : DéFi s’engage à préserver un environnement propre et sécurisé. Ainsi, les interventions anti-tags doivent être remises au centre des priorités. Tout graffiti effectué sur l’espace public nécessite un accord préalable des autorités locales. En dehors de ce cadre légal, les graffitis sont sévèrement sanctionnés. Un tag entraîne un autre et le faire disparaître au plus vite est nécessaire pour éviter leur propagation. Tout citoyen a la possibilité de faire le constat d’un tag illégal, vous pouvez le signaler directement auprès des autorités via le service de la Propreté publique de la commune. L’intervention de la brigade anti-tag s’est montrée efficace. Dès le constat, elle intervient dans les 24h. Toutefois, il est important de sensibiliser les Ixellois.es à constater les tags afin qu’ils puissent être enlevés rapidement.
Redéfinir les compétences en matière de propreté : Pour plus d’efficacité, il est primordial de clarifier, redéfinir et responsabiliser (en ce compris financièrement) les rôles et missions de chacun des acteurs actifs dans l’entretien de l’espace public bruxellois en vue de mieux conjuguer leurs différentes actions. DéFI propose de transférer intégralement le nettoiement et l’entretien des voiries régionales vers les communes et leur confier les ressources nécessaires, comme prévu initialement dans le volet intra-bruxellois de l’accord institutionnel pour la sixième réforme de l’État du 11 octobre 2011. Il faut donc demander à la région de limiter les missions de service public de l’Agence Bruxelles-Propreté à la collecte, au tri et au recyclage des déchets ménagers. Le reste de l’entretien sera donc du chef de la commune qui pourra agir de manière quotidienne, efficace et ciblée.
Sécurité
La sécurité à Ixelles s’est considérablement dégradée ces dernières années. Dans certains quartiers, on parle de voitures brûlées, de fusillades, de règlements de compte et de trafic de drogue. Ceci est assez symptomatique des grandes villes belges et les raisons doivent certainement être recherchées au niveau fédéral où les majorités successives ont désinvesti dans la sécurité et la justice. Le résultat de ces décisions politiciennes et électoralistes est visible à présent sur le terrain et Ixelles ne fait pas exception. Malheureusement, nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d’attendre que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités car des réformes nécessaires dans de nombreux domaines comme la justice tardent à arriver. Ixelles a dès maintenant besoin de davantage de moyens pour la prévention et la sécurité !
Nos propositions
Plan stratégique de prévention et de sécurité : La sécurité à Ixelles est une préoccupation majeure qui impose une vigilance accrue et une stratégie globale face aux défis croissants de l’espace public ixellois. Les lacunes de l’Etat fédéral dans l’accomplissement de ses missions régaliennes en matière de sécurité incitent DéFi à instaurer un Plan stratégique de prévention et de sécurité basé sur des données représentatives et objectives permettant de déterminer où, quand et comment l’action est nécessaire. Ce Plan stratégique de prévention et de sécurité sera donc précédé d’un état des lieux de la prévention et de la sécurité à Ixelles, et permettra progressivement de mettre en place une stratégie adaptée aux besoins propres de chaque quartier. Dans ce plan, DéFI propose de développer un système de caméras « intelligentes », reposant sur une capacité d’intervention rapide et décentralisée là où cela s’impose, notamment pour lutter contre les incivilités.
Sécurité dans l’espace public – “Lieux de sécurité” : Pour garantir la sécurité dans l’espace public, nous devons maintenir un équilibre entre les différentes politiques de prévention, de dissuasion et de répression. Pour DéFi, cette politique globale de sécurité passe par des espaces publics entretenus, des rues suffisamment éclairées, une cohabitation harmonieuse entre les différentes cultures et nationalités habitant à Ixelles, l’absence de regroupements ou de zones de squattage et par une politique de prévention de la délinquance. Pour préserver cet environnement paisible et sûr, DéFi propose d’instaurer des “Lieux de sécurité”. Certaines communes ont déjà mis en place cette initiative en collaboration avec des commerçants du quartier. Elle permet à toute victime de menace présente ou imminente et/ou de harcèlement de rue de se réfugier dans un lieu sécurisé et garanti à cet effet. Ces lieux sont reconnaissables via un logo.
Politique “Zéro harcèlement” et parcours genrés : On parle de harcèlement dès qu’une personne présente un comportement intimidant, insistant, irrespectueux, humiliant, insultant, voire menaçant envers toute autre personne quelle que soit son genre, son orientation sexuelle, sa couleur de peau ou sa situation de handicap. Ce type de comportement est sévèrement puni et DéFI défend à cet égard une politique zéro harcèlement. Le harcèlement a un impact sur la liberté de mouvement et ce, principalement pour les femmes et les personnes LGTBQI+. Il impose une crainte de sortir à certaines heures spécifiques, de porter certaines tenues, de se déplacer accompagné ou encore la peur de fréquenter certains quartiers. DéFI souhaite renforcer les campagnes de sensibilisation, d’éducation aux enjeux du harcèlement de rue et de déculpabilisation des victimes et intégrer la dimension de genre dans l’espace public via la mise en place de parcours genrés.
Augmenter les moyens et améliorer le déploiement de la police de proximité : Il est primordial de rétablir et de renforcer la relation des citoyens avec la police de proximité. Le sous-financement de ces structures a certes contribué à cette érosion mais il n’en demeure pas moins que la police de proximité est celle qui connaît le mieux les réalités du terrain et qui est la plus apte à garantir la sécurité des quartiers. Pour perfectionner ses capacités d’interventions, DéFi propose d’augmenter les moyens et d’améliorer le déploiement de la police de proximité, notamment par des patrouilles de police, en développant, par exemple, de nouvelles formations de gestion de la violence, qu’elle soit liée au genre, à l’orientation sexuelle ou encore à l’origine ethnique, ainsi que des formations renforcées pour lutter efficacement contre le trafic de drogue.
Renforcer le rôle des gardiens de la paix : Se sentir en sécurité dans son propre quartier ne devrait pas être un luxe mais devrait être un droit pour chaque citoyen et un devoir pour chaque gardien de la paix. Le caractère dissuasif de leur présence sur le terrain contribue conséquemment à la tranquillité du quartier. Nous devons renforcer leur rôle d’intermédiaire et de coordinateur tant au niveau de la prévention des incivilités que des violences. Nous proposons également de mettre en place une formation permettant aux gardiens de la paix de devenir, après la réussite d’examens, agents de police au sein de la zone de police.
Renforcer la lutte contre la toxicomanie : La question de la consommation et la vente de stupéfiants crée une flambée de violence meurtrière dans la capitale et pose de nombreux problèmes de sécurité au sein de plusieurs quartiers notamment à Flagey. DéFI entend se montrer intransigeant afin de lutter contre la toxicomanie, le deal de rue et principalement les réseaux de ventes et les nuisances qu’ils engendrent. DeFI veut faire de la lutte contre les réseaux de ventes de stupéfiants, l’une des priorités du plan zonal de sécurité. Toutefois, DéFI ne considère pas que la pénalisation de la consommation soit une réponse aux nuisances engendrées par celle-ci. DéFI propose, dès lors, la mise en place d’un système d’accompagnement et de raccrochage socio-sanitaires des toxicomanes ainsi qu’un plan de réduction et de lutte contre la consommation en rue via : (1) la réflexion sur l’installation d’autre salles de consommation à moindre risques ; (2) l’implantation de Steribox et (3) la mise en place d’un plan de lutte contre la consommation de drogues en rue.
Lionel Lammens, 7ème de la liste Les Engagés (5 octobre 2024)
Merci d’abord pour votre message et pour l’intérêt que vous continuez à porter à la chose publique.
Notre tête de liste Geoffroy Kensier est fort pris, néanmoins je peux vous proposer encore mieux : nous organisons justement, Geoffroy et moi, un petit salon politique chez moi ce mercredi 9 octobre, je vous propose donc de venir lui poser ces deux questions de vive voix, et d’obtenir des réponses concrètes !
Bien cordialement,
Lionel Lammens
Geoffroy Kensier, tête de liste Les Engagés (5 octobre 2024)
Propreté sans compromis ! Des actions rapides, des rues impeccables, et une lutte sans relâche contre les déchets clandestins.
Faisons briller Ixelles !
Mettre en place un Plan communal de propreté avec des indicateurs précis d’évaluation et un monitoring permanent, évaluer l’opportunité de privatiser le nettoyage dans certains lieux critiques et à certains moments ;
Renforcer les effectifs et les moyens du service de la « Propreté publique », réorganiser leur présence sur le terrain notamment dans les secteurs très fréquentés pour qu’il y ait un nettoyage systématique les week-ends et le lendemain des jours fériés et de beau temps ;
Mettre en place des Comités propreté
Organiser régulièrement, dans chaque quartier, des « comités propreté » pour écouter et trouver des solutions pérennes aux problèmes de propreté publique ;
Encourager l’utilisation de corbeille en plastique dur pour les sacs blancs ;
Mettre en place des dispositifs plus rapides et plus efficaces de nettoyage avec des sanctions effectives et dissuasives, organiser régulièrement des opérations « coup de poing » ;
Lutter efficacement contre les dépôts clandestins notamment mais pas seulement à proximité des bulles à verre, par un système de caméra et d’alerte enclenchant un nettoyage rapide, prévoir plus de poubelles à proximité des bulles à verre et sanctionner les incivilités ; enterrer les bulles à verre;
Rationnaliser la présence de corbeilles publiques (en enlever à certains endroits et en ajouter à d’autres), placer des poubelles intelligentes et assurer la vidange régulière des autres poubelles publiques ;
Améliorer le service d’enlèvement des graffitis en facilitant la procédure pour les victimes (accord de principe pour l’effacement) ;
Entretien des trottoirs en les désherbant et en enlevant les déchets de chantier, de signalisation qui y trainent et nettoyage régulier des avaloirs;
Augmenter l’utilisation de l’application « FixMyStreet » et s’assurer du suivi des signalements ;
Mettre en place un réseau de toilettes accueillantes avec les commerçants ;
Organiser et soutenir des opérations de nettoyage « citoyen de printemps » des espaces publics par des volontaires ;
Organiser des formations spécialisées (Maître-Composteur, etc.) et des campagnes de sensibilisation des citoyens à la propreté publique, à la gestion des déchets et au tri sélectif, en ce compris au sein des écoles ;
Réduire la production de déchets par des mesures concrètes :
(1) Promouvoir l’autocollant « Stop Pub » sur les boîtes aux lettres;
(2) Développer une stratégie d’information systématique sur le « Zéro Déchet », en ce compris le tri, pour tout habitant et en particulier pour tout nouvel habitant ;
(3) Développer un réseau de formations « Zéro Déchet » (fabrication de produits d’entretien, fabrication de sacs réutilisables, …) au sein d’un réseau reconnu ;
(4) Rendre les évènements organisés par la commune et/ou soumis à autorisation communale « Zéro déchet » (ex. : ustensiles alimentaires réutilisables, tri des déchets, gobelets réutilisables, …) ;
(5) Dans les écoles, sensibiliser les élèves au réemploi, à la réparation et au partage ainsi qu’au tri des déchets ;
Promouvoir la démarche « Zéro déchet » au niveau des ménages et des services communaux selon trois axes :
(1) Réduire les déchets produits par la commune et le CPAS ;
(2) Entrer dans le processus de labellisation « entreprises éco-dynamiques » – Label Ecodyn » de Bruxelles-Environnement ;
(3) Développer des actions de promotion du « Zéro Déchet » vers le citoyen et maximiser le réemploi et le tri.
Sécurité – Prévention urbaine
Sécurité pour toutes et tous : plus de présence sur le terrain, des caméras là où il faut, des actions de prévention.
Une commune qui vous protège, jour et nuit.
Mener un audit afin d’identifier, avec les habitants, les sources d’insécurité comme certains lieux jugés à risque, et les aménager en conséquence (ex. éclairage public, signalisation routière, marquage au sol, végétation non entretenue), permettre à toutes et tous notamment aux jeunes, aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ de circuler en toute sécurité ;
Installer des caméras pour accroître la sécurité des lieux plus sensibles ;
Renforcer la présence et la visibilité de la Police de proximité dans nos rues en augmentant notamment le nombre de policiers circulant à vélo (bikers) et en renforçant les liens entre les policiers et les gardiens de la paix ;
Développer l’utilisation de FixMyStreet auprès des gardiens de la paix (comme à Berchem et Schaerbeek) pour signaler les incidents et dangers potentiels, et les régler le plus rapidement possible avec les services concernés ;
Lutter contre les trafics de drogues qui créent des zones de non-droit en pérennisant les « zones prioritaires de déploiement » dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Encourager la collaboration avec les associations en charge des programmes de diminution des risques auprès des consommateurs de drogues ;
Favoriser et soutenir le travail du secteur associatif qui vient en aide aux sans-abris comme l’accès à des douches ainsi que la possibilité de faire des lessives ;
Rendre plus systématique l’application de la loi sexisme du 22 mai 2014 afin que les formes de harcèlement sexuel de rue commis dans l’espace public soient poursuivies ;
Lutter contre les agressions, combattre les incivilités et les nuisances publiques (graffitis, détérioration, dépôts clandestins de déchets, tapage nocturne) par des sanctions administratives communales proportionnées ;
Garantir le respect des règles de sécurité routière dans nos rues, pour tous les usages (automobilistes, cyclistes, trottinettises, piétons) par des aménagements des voiries notamment à proximité des passages pour piétons mais également par des contrôles ;
Renforcer le Conseil de la nuit et le rôle des médiateurs de nuit chargés de pacifier les tensions existantes entre les habitants, les exploitants et les fêtards et de proposer des solutions acceptables et durables pour garantir le respect des règles du vivre ensemble;
Adopter une « Charte de bonne soirée » associant riverains, commerçants, associations de prévention, la commune et la police locale ;
Investir dans le secteur associatif en charge de la prévention ;
Promouvoir l’organisation de formation en matière de secourisme en partenariat avec des associations (ex. Croix-Rouge de Belgique), enseigner les « gestes qui sauvent » dans les écoles, clubs sportifs, associations et accroître le nombre de défibrillateurs dans les espaces publics.
Gautier Calomne, tête de liste MR-OpenVLD (5 octobre 2024)
Bonjour, toutes nos propositions en la matière (et elles sont nombreuses) sont sur http://mrvld.be.
Propreté
Rendre à Ixelles la propreté qu’elle mérite
Ixelles est sans aucun doute la plus belle commune de Bruxelles mais le constat est sans appel : ces six dernières années, l’insalubrité s’est installée dans notre commune laissant la majorité en place indifférente. Pour les Ixelloises et les Ixellois ainsi que celles et ceux qui participent à son développement, Ixelles doit redevenir propre et agréable, c’est une priorité absolue, car c’est la mère de toute les politiques. Vivre en société commence par le respect de son environnement direct et de l’autre. La propreté de l’espace public est à la base d’un cercle vertueux. Plus le cadre de vie est propre et agréable, plus nous sommes incités à respecter l’espace public et nos concitoyennes et concitoyens. A contrario, une commune insalubre, taguée, où les poubelles jonchent les rues et où les dépôts clandestins sont légion, favorise les incivilités et l’insécurité. Nous ne pouvons donc envisager une ville sûre, où il existe une réelle cohésion, ni de politique environnementale ambitieuse, sans commencer par rendre nos quartiers propres. Soyons clairs : le retour de la propreté passera par de l’autorité dans la lutte contre les incivilités et par des nouvelles politiques innovantes. Nous voulons investir pour faire du beau à Ixelles tout en appliquant strictement des sanctions plus élevées et dissuasives pour celles et ceux qui salissent nos rues et nos quartiers.
Nos propositions
Objectif 0 sac poubelle sur les trottoirs, en réformant le système de dépôt et de collecte des poubelles et en investissant enfin massivement dans des grands containers de tris enfouis ou en surface en priorité dans les quartiers commerçants.
Lancement, dès le premier jour de la nouvelle législature, d’un grand plan de détagage de la commune, rue par rue, assorti d’un cadre répressif.
Détagage systématique des propriétés publiques dans les 24 heures (Maison communale, écoles, bibliothèques, CPAS, Faculté d’architecture sur la place Flagey, de l’Abbaye de la Cambre…) et pose de produit anti-tag chez les privés.
Instauration d’une brigade d’agents constatateurs qui quadrille la commune en continu pour lutter contre les incivilités en partenariat avec la police.
Augmentation des amendes sanctionnant toutes les incivilités avec un réel suivi du recouvrement des montants dus.
Campagne d’affichage pour sensibiliser les propriétaires canins au ramassage des déjections et à l’obligation de porter deux sachets de ramassage lors des promenades et renforcement des sanctions financières en cas de flagrant délit.
Information et simplification de la procédure d’enlèvement des encombrants à domicile, en particulier en ce qui concerne les immeubles à appartements multiples.
Déploiement massif de nouvelles poubelles, en ce compris des poubelles intégrant le tri des déchets, qui empêchent les dépôts clandestins.
Amélioration et développement du maillage des bulles à verre sur le territoire de la commune et vidage plus régulier de celles-ci afin d’éviter qu’elles débordent et entraînent des dépôts sauvages à l’extérieur.
Mise en place d’un numéro communal permettant de signaler des incivilités et dépôts clandestins avec assurance d’une solution le jour même.
Renforcement de l’initiative régionale FixMyStreet et étude de la pertinence de la mise en place d’un numéro communal.
Entretien au quotidien des espaces verts afin d’éviter que ceux-ci ne se transforment en dépôt d’ordures.
Désherbage et entretien systématique des trottoirs et voiries pour lutter contre la dégradation de l’espace public.
Sécurité
Faire d’Ixelles la commune la plus sûre de Bruxelles
Depuis le début de la législature, la criminalité à Ixelles n’a cessé d’augmenter. En 2023, la police dénombrait près de 20% de crimes et délits supplémentaires par rapport à 2018. Cette hausse de l’insécurité et de l’impunité dans notre commune doit cesser. Le retour de la sécurité à Ixelles doit être une priorité. Ixelles est une commune bouillonnante le jour et dynamique la nuit. Il est indispensable que la sécurité de toute notre population et de celles et ceux qui jouissent des activités de notre commune soit assurée partout et tout le temps. Nos politiques publiques doivent être à la fois justes, fermes et dissuasives. Nos forces de police et de secours (pompiers, SAMU…) doivent être mises en avant, respectées et soutenues. Il est temps de taper du poing sur la table et de réaffirmer l’autorité des pouvoirs publics face aux délinquants.
Nos propositions
Tolérance zéro pour le trafic de drogues : lutte sans concession et poursuite des dealers 24h/24 et 7j/7 dans tous les quartiers.
Développement des synergies avec l’ensemble des organismes de soin et de sécurité pour prendre en charge les personnes sous influence dans l’espace public.
Ouverture d’un nouveau commissariat de police de proximité dans le quartier de l’Hôpital d’Ixelles et extension des horaires d’ouverture des commissariats Boondael et Lepoutre.
Redéploiement des agents de quartier et des bikers dans les zones sensibles de la commune.
Réaffectation d’une partie du personnel communal pour renforcer les brigades d’agents de la paix.
Installation de caméras intelligentes dans les zones sensibles pour permettre de mieux intercepter et sanctionner les fauteurs de troubles.
Doublement du nombre de médiateurs de nuit et renforcement de leur collaboration avec les agents de police.
Création d’un label « Safe Bar » pour lequel les cafés et bars doivent remplir des critères objectifs et prouver un engagement minimum en termes de sécurité pour chacune et chacun.
Renforcement de la présence policière de proximité dans tous les quartiers d’Ixelles, en affirmant la spécificité d’Ixelles au sein de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles.
Sécurité absolue dans l’espace public pour toutes et tous, particulièrement les femmes, les personnes LGBTQIA+ ainsi que celles et ceux qui peuvent être exposés à des situations de harcèlement et de violence à tout instant du jour et de la nuit notamment en améliorant l’éclairage public nocturne et en offrant la possibilité de demander aux chauffeurs de bus de s’arrêter entre deux arrêts après 19h00.
Formation systématique du personnel de police et de la commune en ce qui concerne les violences sexistes et sexuelles, LGBTIQI-phobes, racistes et antisémites.
Plan de sécurisation de l’ensemble des bâtiments communaux accueillant des enfants.
Renforcement de la sécurité routière aux abords des écoles et des crèches.
Augmentation du montant des sanctions administratives dans le cadre des plafonds légaux.
Soutien et encouragement à la création de nouveaux partenariats locaux de prévention (PLP) au sein des quartiers problématiques.
Gilles Marot, tête de liste PTB (5 octobre 2024)
Deux sujets sur lesquels il est difficile de répondre en un tweet. Pour la propreté on veut des containers dans les quartiers, perso jpp des poubelles à l’intérieur. Pour la sûreté la mesure n°1, c’est des agents de terrains, une présence dans la rue et des antennes de quartier.
Bertrand Wert, 9ème de la liste Ecolo (9 octobre 2024)
Cher Pierre Yves,
Merci pour votre contact et votre interpellation et voici nos réponses à vos questions.
Comment expliquer la détérioration de la propreté et de la sécurité à Ixelles au cours des années écoulées ?
Les constats
Sur la détérioration de la propreté :
Trop souvent, le travail des services publics de propreté n’est pas respecté à cause d’actes d’incivisme de toutes sortes (tags, jets de mégots de cigarettes, poubelles sorties au mauvais endroit ou au mauvais moment, dépôts clandestins, bouteilles vides abandonnées par terre après des sorties, …).
Du fait de l’augmentation des RB&B les gens sortent les poubelles car ils n’y prêtent pas attention
Depuis la COVID les gens vivent plus dehors
Certaines populations en grande difficulté sociale et économique se retrouvent sans logement et, malgré nos efforts, vivent en rue
Sur la détérioration de la sécurité :
Il faut insister sur le fait que les enjeux de la sécurité sont multiformes et qu’elle ne concerne pas seulement celle des biens et des personnes, mais doit aussi s’étendre vers la sécurité routière, ou face aux violences sexistes et sexuelles mais aussi vers l’insécurité sociale.
Notre Bourgmestre est sur le terrain, chaque fois qu’une situation l’impose, pour prendre les mesures nécessaires et gérer les problèmes d’insécurité. A Ixelles comme ailleurs, ces problèmes sont multiples : violences intrafamiliales, vols, cambriolages, agressions en rue, gestion de certaines manifestations, etc.
Le trafic de drogue est devenu le plus présent et le plus complexe de ces phénomènes… L’argent facile lié à ces trafics expose une partie de notre jeunesse.
La consommation de certaines drogues crée des assuétudes qui mettent certains consommateurs dans des états dangereux totalement déplorables. Certaines drogues provoquent aussi une violence intolérable et une insécurité qui est exactement l’inverse de notre modèle de ville.
Notre Bourgmestre a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme et à agir, il a été le premier Bourgmestre à alerter sur l’arrivée d’armes à feu dans nos quartiers. Il faut coopérer avec toutes les autorités du pays pour combattre ce phénomène.
Tour d’abord il faut se méfier du ressenti et des échos faits dans les médias.
En effet, d’après un récent article de l’Echo, il est important de noter que dans 72% des communes belges, la criminalité globale a diminué sur les 10 dernières années, dont Ixelles. Autrement dit, quand le MR était pleinement aux affaires il y a 10 ans, c’était pire !
« L’Echo a travaillé sur la base du nombre de délits enregistrés par les services de police et compilés par la police fédérale, et de les rapporter, commune par commune, en rapport avec la population. Ce qui donne un bel indicateur sur le travail de la police et la politique pénale. »
Cependant comme le dit l’Echo « c’est à Bruxelles que la situation semble le plus déraper, avec quatre communes (Saint-Gilles, Bruxelles-ville, Saint-Josse-ten-Noode et Ixelles) qui figurent dans le “top 5” des communes comptant le plus de délits enregistrés par habitant. Les soucis bruxellois sont bien connus : un manque de policiers dans la zone Midi, un sous-effectif et des problèmes de gouvernance au parquet de Bruxelles – ce dernier n’a pas répondu à nos sollicitations – et, surtout, l’essor dramatique du trafic de stupéfiants amenant son lot de violence ». Et c’est là que le soutien des autorités fédérales est essentiel.
Voir aussi le rapport Police fédérale – DGR/DRI/BIPO 2000-2023
Et nous le constatons sur le terrain avec :
Une explosion du trafic de drogue connu depuis l’après COVID : grande précarité. Il y a aussi un phénomène d’augmentation très importante de la consommation de drogues dure dans tous les milieux sociaux économiques et à tous âges
Il y a un phénomène qui se développe dans toutes les villes européennes + apparition d’armes pour bagarre entre bandes rivales de dealers lié à l’invasion par les cartels internationaux, avec deux effets
Paupérisation de certaines populations et notamment de la jeunesse qui tombe dans les trafics
Les gens qui vivent dans la rue consomment de plus en plus des drogues dures pour supporter leur condition de vie extrêmement difficile
Les structures d’accueil sont souvent saturées
Les réponses apportées par les différentes polices sont en partie plus adaptées
Il y a un héritage des précédentes coalitions au fédéral des droites conservatrices qui ont diminué les effectifs de police
Sous le gouvernement Michel, le budget de la police fédérale a commencé par baisser de 80 millions d’€ entre 2014 et 2015, soit 4,5%,
puis il a remonté fortement après les attentats de Paris de novembre 2015 et de Bruxelles en 2016. Soit une augmentation globale de 18% sur toute la période. Il a ensuite augmenté à nouveau de 27% entre 2018 et 2023.
La dotation fédérale aux zones de police locales a augmenté de manière assez stable de 8% sous le gouvernement Michel. Elle a ensuite augmenté de 12% entre 2018 et 2023.
Les effectifs policiers, locaux et fédéraux, sont restés similaires en début et fin de coalition, malgré des variations importantes au cours de la période : 1500 postes de policiers fédéraux ont été supprimés entre 2015 et 2017 avant d’être réintégrés. Les effectifs ont à nouveau augmenté de manière progressive après 2018.
Sur l’insécurité routière avec l’augmentation du partage des rues par de nouveaux usagers (piétons, vélos, trottinettes…) le nombre d’accident avec des véhicules dont la taille et le poids ont grandi a augmenté
Nous n’avons pas attendu pour agir, des actions sont déjà mises en œuvre
Pour la propreté
Le nettoyage de tags gratuits
L’intervention des agents constatateurs
Les interventions dans les quartiers,
L’actions de contrôle et de sanctions sont organisées régulièrement avec la police à la demande du Bourgmestre.
On a augmenté de 18 le nombre de caméras de propreté depuis 6 ans
La Commune nettoie en priorité les graffitis injurieux, homophobes ou racistes avec une capacité de réaction immédiate, après que la police ait pu constater afin de dresser PV – service en question Enlèvement de graffitis – Tags | Ixelles
En plus de la répression, on essaye de trouver des solutions, nous proposons à des groupements de graffeurs de faire des zones d’expression et on est en négociation avec eux
L’échevin socialiste et son service de la propreté font beaucoup mais leurs ressources ne sont pas illimitées
Ixelles s’est portée volontaire pour être une commune test pour un nouveau processus de collaboration avec la région et Bruxelles-Propreté. La Commune a alors réalisé audit sur l’état général de la propreté sur son territoire dans le cadre de la stratégie régionale Clean.brussels
Plusieurs actions conjointes avec l’ABP, la zone de police et la commune, notamment à Matonge ou avenue de la Toison d’Or
Campagne de sensibilisation commune avec Forest et St-Gilles au sujet des encombrants (We See you)
Le service Qualité de la Vie a un marché public pour permettre des interventions contre les rats chez des particuliers de notre côté, la Commune utilise des graines contraceptives qui sont distribuées aux pigeons pour en maintenir la population à un niveau raisonnable. C’est une solution pionnière en Europe, et Vivaqua pourrait peut-être l’appliquer contre les rats.
Les quartiers proches du Bois de la Cambre ou du Cimetière d’Ixelles sont particulièrement touchés par les dégâts causés aux sacs poubelles par les animaux (renards, pies, corneilles…).
Face à cela, la Commune a réalisé une campagne en 2020 pour inciter les habitants à se doter gratuitement auprès de la Commune de poubelles rigides pour les déchets ménagers.
Cette incitation s’est ensuite élargie à l’ensemble de la Commune, et promue aux divers événements où la PP a tenu un stand.
Chaque année, le service organise la fête de la propreté en septembre (jour du cleanup day). Il est proposé aux participants de réaliser un ramassage de déchets dans leur quartier et de rejoindre les équipes sur la place sainte croix pour un drink, un spectacle et des jeux.
Action programmée pour mi-2020 (à vérifier) avec distribution de cendriers et de flyers, répétée en juillet 2024.
Mobilisation des ixellois pour le ramassage des mégots pour leur recyclage – Tenue de stands de la PP à chaque grand événement communal (brocantes, fêtes d’école…) – Campagne commune avec Forest et Saint-Gilles
La mise en place de peines alternatives : au lieu de payer une amende, les contrevenants ont la possibilité de suivre une session d’information sur les règles de propreté et la bonne gestion des déchets. En 2023, le service a l’intention d’étendre les peines alternatives en proposant également l’accompagnement d’un balayeur sur le terrain.
En 2022, le service a organisé des ateliers de sensibilisation sur la propreté dans les écoles primaires Ixelloises en collaboration avec le service de l’instruction publique. Le service a également organisé un atelier de sensibilisation pour des primo-arrivants en collaboration avec l’asbl « Le Maître du Mot ».
Concernant les dépôts clandestins
La Commune a fait retirer des poubelles dans des endroits résidentiels car on s’est rendu compte que cela attire plus de dépôts clandestins que de poubelles.
Afin de s’attaquer à la problématique des dépôts clandestins, le service a loué des caméras de surveillance jusqu’en 2020. Bien que les résultats fussent prometteurs, le service a dû abandonner ce projet en raison de restrictions budgétaires. L’année dernière, le service a obtenu un subside régional pour la location de caméras en 2023 et 2024.
Grande campagne avec St-Gilles et Forest, financée par la région contre les dépots clandestins (We See You)
Concernant les toilettes publiques
Ixelles met des toilettes de bâtiments communaux à disposition du public. Plusieurs d’entre elles se trouvent dans les bâtiments communaux et elles sont gratuites et accessibles au public pendant les heures d’ouverture. En voici la liste: La Maison communale : chaussée d’Ixelles 168, La Bibliothèque francophone : rue Mercelis 19, La Bibliothèque néerlandophone : rue Sans souci 131, La Maison de quartier Malibran : rue de la Digue 10 et Le Centre sportif : rue Volta 18.
Nous avons fait installer des toilettes publiques temporaires sur la Place Flagey (un module sanitaire : avec toilettes, un lavabo) et dans la rue Stassart (toilettes chimiques) pour les publics défavorisés lors du Covid mais l’expérience a montré les limites du dispositif notamment pour ce qui concerne l’entretien
Mais il faut passer à la vitesse supérieure en concertation avec la région, la police et la justice. Nous le détaillons ci-dessous.
Pour le sentiment d’insécurité et l’insécurité
L’insécurité des biens et personnes
On a augmenté le budget à la prévention avec plus d’agents et de plans locaux de sécurité afin de faire travailler tous les partenaires ensemble
Création d’une cellule sans-abrisme dans l’administration, et soutien encore renforcé avec les associations spécialisées telles que Dune ou Transit spécialisées dans la prise en charge de ces publics
La police de proximité a été renforcée et est sur le terrain 24h/24h et 7j/7j
Nous avons créé une cellule « ordre public » qui réunit tous les services communaux mensuellement pour travailler sur les points noirs par quartiers
Organisaitons de réunions citoyennes par quartier (Saint Boniface, Tulipe, Rue Gray, Châtelain, hôpital, Matonge, Keyenveld…) par aborder les situations spécifiques
Rencontres avec la commissaire nationales aux drogues, Ine Van Wymersch et avec les ministres fédéraux de l’intérieur et la justice
Projet pilote de patrouilles sociales EMUT avec notre zone de police
Mobilisation de la brigade canine située dans le quartier cimetière d’Ixelles pour des tournées préventives
Nous avons insisté par la création d’un Hotspot Matonge qui s’inscrit dans la stratégie régionale pour renforcer la présence des services publics dans certains quartiers
Sur l’insécurité routière
Ixelles première commune à sortir un plan de sécurité routière en 2021
30 km/h : un humain percuté par un véhicule à 50km/h a beaucoup plus de chance de décéder. Depuis 2021 en région bruxelloise : -15% de piétons blessés et – 30% d’automobilistes blessés.
Tendance confirmée par les interlocuteurs du monde hospitalier (source : Bruxelles Mobilité – 2024)
Espace carrossable bruxellois saturé : embouteillages, difficulté de parquer pour les riverains et mauvaise qualité de l’air (notamment autour des écoles)
Faire une place plus importante dans l’espace public pour transports en commun, vélo et marche : 889 arceaux vélos supplémentaires + 100 vélo box
Augmentation de l’usage du vélo dans les espaces aménagés dans le cadre du Plan de Mobilité Flagey :
av. du Général de Gaulle : +20% entre Flagey et Abbaye de la Cambre
Chaussée de Vleurgat (mise à sens unique vers Louise avec contre sens bus + vélos vers Flagey) : + 12% (de Louise à Flagey) +4% (de Flagey à Louise)
Rue Gray (mise à sens unique vers Louise avec contre sens bus + vélos vers Jourdan entre les deux ponts) : +14%(de Jourdan à Flagey), +29% (de Flagey à Jourdan).
Encadrer les trottinettes (143 drop zones, vitesse bridée)
18 nouvelles stations cambio, Ixelles commune la mieux dotée en emplacements Cambio/habitants
Pistes et itinéraires cyclables, plan de circulation pour diminuer le trafic de transit
Sur la tranquillité publique à Ixelles
Augmentation du nombre de bikers (de 17 à 22)
Augmentation du nombre de Buurtregisseur de 1 à 4
Création d’un règlement terrasse + d’une patrouille « tapage nocturne »
Augmentation du temps de la présence des médiateurs de nuit
Conseils de la nuit Ixelles + marches exploratoire + création d’une cellule ordre public (réunions mensuelles multi-services)
Sur les violences sexistes et sexuelles – la mobilisation « Balance ton bar » et ses suites :
Diagnostic intersectionnel du vécu des femmes et personnes sexisées dans le milieu festif
Financement d’un projet « Code de la Nuit » pour le cimetière d’Ixelles dans le cadre du CDQ Petite suisse
Ouverture de deux locaux EVA pour prise en charge adaptée des victimes de VSS ou VIF dont un local au commissariat du cimetière d’Ixelles
Nos propositions pour continuer à redresser les choses en plus de ce qui est déjà engagé
Sur la propreté
Insister sur le respect du travail des agents communaux
Réflexion globale sur l’extension ou modification des horaires de certains métiers comme police/prévention/propreté avec les agents constateurs. Car la plupart des infractions se passent la nuit
On fait des actions conjointes avec région, police et services de propreté locaux
L’organisation de 15 journées annuelles de Recyparks mobiles en collaboration avec la Région.
L’organisation de 5 journées supplémentaires de déchetteries mobiles 100% communales
Continuer à enterrer les containers partout où c’est possible
Ixelles va mettre en place le projet des horeca qui ont une toilette accueillante, c’est-à-dire financer les horeca qui acceptent de mettre leurs toilettes à disposition du tout le monde
Doublement du nombre d’agents sanctionnateurs de 10 à 20
Sur la sécurité
Son amélioration fait partie de nos priorités essentielles. Pour cela, en plus de ce que nous développons aujourd’hui, nous proposons de
Créer un OCAM (L’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace – OCAM – créé en 2006 pour répondre aux menaces terroristes) de la drogue
Saisir les biens et fonds des dealers plutôt que de les mettre en prison (d’où ils ressortent encore plus dangereux qu’en y entrant)
Développer des BTI (brigades territoriales d’intervention) à vélo la nuit
Entamer un vrai travail sur les shifts des horaires des agents de terrain. Les gens vivent de plus en plus la nuit et les horaires 9-17 majoritaires ne sont plus adaptés. On doit renforcer les équipes de police, prévention et propreté (dont agents constateurs) la nuit. Ce qui implique une négociation syndicale et une budgétisation salariale.
Connaissant votre amour pour notre belle commune, votre expérience d’homme de terrain avec une très grande expérience du monde politique, nous comptons sur votre soutien pour les 6 années qui s’annoncent.
Je suis un habitant d’Ixelles depuis 32 ans. Ce temps qui file ne cesse de me surprendre. Un jour de juillet 1992, je suis arrivé de Luxembourg à Bruxelles au volant de ma vieille 2 CV. J’avais dans mon coffre une couette, un oreiller, une valise, quelques livres et deux casseroles. Je venais de trouver un job dans le quartier européen. Je ne connaissais pas Bruxelles et je n’avais aucune idée des communes et quartiers où il me faudrait de préférence chercher un appartement pour vivre. Internet n’existait pas encore. Dans Le Soir, il y avait le mercredi une page ou deux de petites annonces immobilières. J’en trouvai une, qui décrivait un duplex sous un toit accessible par un ascenseur direct. C’était un peu comme le loft d’Alexis Carrington dans Dynasty (dont seuls les plus anciens se souviendront). C’est ainsi que je visitai l’appartement dans lequel je vivrais les 10 années suivantes, rue de Vergnies, tout près de la Place Flagey. Ce fut mon introduction à Ixelles, à sa vie et son âme de village, aux épiceries et bars portugais de la place. Peu à peu, j’en devins fan, un vrai Ixellois. J’arpentais la Chaussée d’Ixelles le week-end, découvrant le Musée d’Ixelles, les richesses de la commune, son histoire et sa qualité de vie. Je bénissais le hasard et Le Soir de m’avoir permis cette longue rencontre.
Le temps venant, j’ai déménagé, sans jamais quitter Ixelles. Je suis juste passé de l’autre côté de l’avenue Louise. D’abord sur la Chaussée de Vleurgat, à proximité de La Bascule, puis dans le quartier Lepoutre-Brugmann. Quelques amis riaient de moi en assurant que je m’embourgeoisais. Rester à Ixelles m’importait. J’ai gardé pour la commune les premiers et mêmes sentiments ressentis au moment de m’y installer. Ma vie professionnelle d’abord, puis politique m’ont conduit vers d’autres latitudes, en Asie et en Allemagne notamment, mais il me restait un chez-moi à Ixelles. J’étais content de le retrouver au retour de voyages ou de longues missions. Il m’arrivait aussi de penser à Ixelles lorsque j’étais loin, comme une ancre, un peu comme mon coin de Finistère, tout au bout de la Bretagne, l’est également pour d’autres raisons. Ixellois, j’ai participé aux élections communales. La première fois fut en 2000, puis en 2006, 2012 et 2018. J’étais fier que la citoyenneté européenne donne au Français que je suis le droit de voter aux élections communales. Par chance, notre maison se trouvait à proximité de celle du bourgmestre Willy Decourty, que j’aimais rencontrer et qui accepta de nous unir, mon épouse et moi, à la Maison Communale. Ce moment scella plus encore mon lien à Ixelles.
Je suis aujourd’hui un quinqua bien avancé qui aime sa commune belge. J’ai quitté la vie politique française il y a 6 ans. Je n’ai plus d’engagement, mais j’ai gardé le plaisir de la chose publique. Cela fait sans doute de moi un citoyen attentif, exigeant et désireux de participer. Le 13 octobre prochain, je voterai aux élections communales à Ixelles. Pour qui ? Je ne le sais pas encore, et ce en toute sincérité. Mon histoire personnelle, mes idéaux, mes repères se trouvent au centre-gauche. J’ai des amis dans plusieurs partis politiques belges. Je lis les programmes, les interviews. Et je me suis dit récemment que je pouvais peut-être lancer une bouteille à la mer citoyenne via mon petit blog sur deux sujets qui me tiennent à cœur – la propreté et la sécurité à Ixelles – car ils sont ceux qui guideront mon choix le 13 octobre. Sans doute ne suis-je d’ailleurs pas le seul Ixellois que ces sujets tracassent. Au cours des dernières années, j’ai trouvé la propreté de nos rues très défaillante, entre les sacs poubelles jonchant les trottoirs, les incivilités des propriétaires de chiens, la prolifération de rongeurs dans certains endroits et tout simplement la saleté constatée ici ou là. La sécurité aussi me préoccupe. Ma voiture a été vandalisée 3 fois depuis janvier 2024, celle de mon épouse 2 fois, et la même chose dans notre voisinage.
Ma petite bouteille à la mer – ce post – est à destination des têtes de liste aux élections du 13 octobre. Comment expliquent-elles la détérioration de la propreté et de la sécurité à Ixelles au cours des années écoulées ? Et, surtout, quelles sont leurs propositions pour redresser les choses ? J’ai envie de les entendre, d’être convaincu. Une élection se gagne (ou se perd) au contact des électeurs et de la vraie vie. Je suis l’un de ces électeurs-là. Voilà le sens de cet écrit, que je vais relayer par un message sur X adressé aux têtes de liste ensemble. J’aimerais bien qu’elles me répondent. Je pars du principe qu’elles le feront. Je publierai les réponses reçues sur mon blog 3 jours avant les élections communales, soit le jeudi 10 octobre. C’est un petit défi sincère et bienveillant que je leur lance. Convainquez-moi, convainquez-nous ! S’il y a quelque chose que j’aime volontiers en Belgique, surtout en ce moment compliqué politiquement dans mon pays, c’est le sens du compromis et le souci de trouver la solution ensemble. Il y a tant à apprendre de la Belgique. L’avantage d’y vivre, sur deux vies et histoires politiques, c’est de pouvoir mettre en pratique le meilleur de l’une et de l’autre. Je fais donc appel au sens ixellois du dialogue, au meilleur de la joute électorale et au débat d’idées. Racontez-nous ce que vous proposez pour rendre Ixelles plus propre et plus sûre.
Saurai-je un jour être sage ?
Je suis entré hier dans une nouvelle décennie. Il n’y avait plus assez de place sur le gâteau pour les nombreuses bougies désormais nécessaires et le pâtissier de l’île de Bréhat ne m’en avait finalement donné qu’une seule, belle et symbolique. C’était mieux. C’est l’âge de la sagesse, paraît-il. Mais saurai-je un jour être sage ? Si c’est ne plus oser, vivre précautionneusement, sans âme ni sel, ce ne sera pas moi. Si c’est en revanche ne jamais cesser d’avoir envie, d’agir et d’aimer, alors ce sera moi. Je n’ai jamais eu peur de voir les années défiler. En 2020, dans la nuit d’un autre 4 novembre, au bord de l’océan à l’Ile-Tudy, j’avais écrit un petit texte pour mon blog que j’avais intitulé Le temps qui reste. Là est en effet le sujet : il y a tant de choses que je souhaite faire qu’il faudra que ce temps-là soit vraiment long. Je compte bien m’y employer. Il faut avoir la forme, bouger, ne jamais manquer d’idées, de projets, d’enthousiasme et de rêves. Il faut surtout ne rien s’interdire, et notamment d’être heureux. Au commencement, il y avait certainement la joie de vivre. Elle m’habite depuis le premier jour. Je la tiens d’une enfance simple et tendre, de l’éducation reçue de mes parents, et d’une grand-mère qui avait su dépasser toutes les misères de la vie pour en voir et, plus encore, en vivre le meilleur.
La vie est une succession d’époques. Il y a 10 ans, j’ai eu 50 ans. Je revois encore la photo, dans la cour de l’Assemblée nationale. J’avais connu des années de conquête, professionnelle, politique, familiale. Celles qui suivirent furent différentes. J’ai eu le chagrin de perdre mon père. J’ai quitté la vie publique, ou, plutôt, elle m’a échappé. J’ai vécu la solitude des revers de fortune, quand le téléphone ne sonne plus guère, que la boîte mail reste vide, et que certaines amitiés – ou relations que je croyais telles – s’évaporent. Dans le succès, on est toujours entouré. Dans l’infortune, on est bien seul. Ce fut pour moi une rude et utile leçon de vie. La cinquantaine fut ainsi un parcours de résilience. J’ai fait le dos rond. Je me suis reconstruit. Je me suis occupé de mes enfants. J’ai appris à cuisiner. Je suis devenu un pro du spinning dans ma salle de sport. J’ai créé mon entreprise et je suis reparti humblement sur la route. J’ai enseigné. J’ai écrit. J’ai crapahuté dans des coins aussi perdus que magnifiques, de vie et de générosité d’âme, et j’ai surtout rencontré des femmes et hommes dont l’humanité, la personnalité et les passions m’ont marqué. Je me suis rendu compte à quel point, finalement, j’aimais les gens. On ne vit pas sans chaleur, sans communion de pensée et de projets, sans les autres ou contre les autres.
C’est fort de cette histoire que j’aborde le temps qui vient. Il y a tant de belles causes à rallier. Mes ultimes années professionnelles sont pour la planète, pour réussir la transition énergétique et écologique, sans sacrifier la croissance ni la justice sociale. J’aime ce que je fais, en Savoie, à Bruxelles, en Bretagne et ailleurs. Dans quelques jours, je partirai pour les Açores, imaginer et agir pour des îles laboratoires du monde décarboné de demain. C’est possible. Il faut y croire, ne jamais cesser d’inventer, d’innover, d’investir, de travailler et de convaincre. Le pire n’est probable que si l’on renonce. Il m’arrive de regretter ce temps où les réseaux sociaux n’existaient pas et que les prophètes de malheur et autres porte-paroles de la sinistrose étaient réduits à une vie groupusculaire. Aujourd’hui, ils ont un boulevard pour la désinformation et la haine de l’autre. Ils ont leur rond de serviette sur des chaînes de télévision abrutissantes et des réseaux planétaires devenus toxiques. L’avenir ne peut être cela. La connerie ambiante n’est pas fatale. C’est par l’exemple qu’il faut s’y attaquer, par les valeurs, par les projets, par les succès concrets et surtout partagés. Cette dimension de partage et d’inclusion m’est chère. Notre société n’est pas une somme d’individualités, elle est un destin commun qu’il nous faut faire vivre.
J’aime la liberté. Et la solidarité. Je n’oublie pas que je suis né le jour de l’élection de Lyndon Johnson à la Présidence des Etats-Unis. C’était il y a 60 ans, un grand mandat, des réformes pour tous les Américains. Aujourd’hui, une autre élection se tient. J’espère la victoire de Kamala Harris, d’abord pour la démocratie américaine. Que l’on puisse, comme le fait Donald Trump, menacer de saper les fondements de la constitution de son pays si le suffrage ne lui souriait pas est effrayant. J’ai peur pour nos démocraties, là-bas et chez nous. La violence verbale gangrène le débat public. Les insultes tiennent lieu d’arguments. Essentialiser un adversaire – le juif, l’arabe, le chrétien – devient normal. Le communautarisme prospère. Que reste-t-il donc de l’universalisme ? Je tiens à la République, à la laïcité et j’ai envie de me battre pour cela. L’Etat de droit, la démocratie, la liberté sont un héritage formidable qu’il faut protéger, développer et transmettre. Au regard des défis de nos sociétés et du monde, ce n’est pas de moins de démocratie dont nous avons besoin, mais de bien plus. En inventant des formes nouvelles d’échanges et de décisions collectives, en sécurisant nos processus électoraux contre les menaces étrangères et la pression des intérêts particuliers, en formant la jeunesse à la citoyenneté.
Tout cela, au fond, n’est guère sage. Ma vie de sexagénaire ne se voudra pas reposante, mais entreprenante. Et elle sera drôle aussi. Je revendique de rire et peut-être également de faire rire. Se marrer est recommandé. On ne vit pas longtemps sans joie. Et puis il y aura du sport. Un jour, je partirai grimper les cols mythiques du Tour de France à vélo. Je ferai le Tourmalet, le Ventoux, le Galibier, l’Izoard. Quand les enfants auront grandi, je prendrai le chemin de Saint-Jacques de Compostelle au départ de Vézelay et je leur raconterai tous les soirs mon aventure. Mais avant qu’ils ne grandissent de trop, nous retournerons ensemble en Amérique et la traverserons d’est en ouest, vers la Californie et mes souvenirs de jeunesse au bord du Pacifique. Peut-être bien aussi que nous irons voir les ours – ma secrète passion – au Canada ou dans les Carpates. Il y aura des grands matches de la Ligue des Champions dans des stades mythiques, des séjours émus sur les traces provençales de Pagnol, des tas de bouquins à lire et quelques-uns à écrire aussi. Avoir 60 ans, c’est avoir envie de tout cela et se préparer à l’accomplir. Et il y aura toujours ce petit blog sur lequel je continuerai de confier mon histoire, pour que la mémoire demeure, que vivent les idées et les rêves, et que l’avenir reste plus que jamais à écrire.
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