J’ai eu le plaisir hier samedi 6 juillet d’être l’hôte à l’Assemblée nationale de l’assemblée générale annuelle de la fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger (FAPEE). Voici plus bas le texte de mon intervention à l’ouverture de l’assemblée générale. Le travail avec les APE adhérentes à la FAPEE est très précieux et je m’attache depuis 2012 à m’en faire fidèlement l’écho à l’Assemblée en relais de l’action des APE d’Europe centrale.
Monsieur le Président,
Monsieur le Sénateur, cher Jean-Yves,
Mesdames et messieurs, représentants des APE,
Je suis heureux de vous accueillir ici à l’Assemblée nationale, un an après l’élection des premiers députés des Français de l’étranger. Vous aviez l’habitude à ce jour de vous rendre au Sénat. Sachez que cette maison est aussi la vôtre et que vous y êtes les bienvenus. Vous vous trouvez dans la salle Colbert, traditionnellement allouée au groupe parlementaire le plus nombreux de l’Assemblée nationale. C’est l’une des plus jolies salles de notre Assemblée. Députés socialistes, nous avons souhaité y ajouter, à notre arrivée en juillet 2012, ce magnifique tableau de Jean Jaurès que vous voyez derrière moi et qui faisait partie de la collection du Palais Bourbon. Nous voulions en effet siéger sous le regard inspirant de Jaurès.
Je souhaite avant toute chose rendre hommage au travail bénévole réalisé par vous, parents d’élèves à l’étranger, sans lequel notre réseau scolaire ne pourrait tout simplement pas fonctionner. Je salue dans l’assistance Valérie Schmalhorst et Delphine Boullé-Pludermacher, représentant les APE de Düsseldorf et de Munich, dans ma circonscription. Dans les 75 établissements à gestion directe, vous participez aux instances scolaires sans jamais compter vos heures. Dans les 156 établissements en gestion parentale et les 246 établissements partenaires, votre responsabilité est énorme et la complexité de votre tâche est à la fois mal connue et trop peu reconnue. Je le dis régulièrement à l’administration. A la place qui est la vôtre, vous êtes parmi les éléments majeurs du succès de la double mission de l’AEFE, tout autant attachés à la scolarité en français des enfants français de l’étranger qu’au rayonnement de la France et donc à son avenir.
Je partage votre préoccupation quant aux moyens permettant de développer un enseignement de qualité tout en maintenant les frais d’écolage sous contrôle. Les difficultés financières de l’Etat inquiètent légitimement les APE, qui ont besoin d’une visibilité de long terme, d’un environnement de gestion stable – ce qui n’avait notoirement pas été le cas ces dernières années – et d’une volonté clairement exprimée par l’Etat de s’engager. Les APE ont besoin d’un cap solide et sûr. La question des frais d’écolage est liée à la détermination de l’Etat de conserver les moyens mis actuellement à disposition du réseau: participation au traitement des enseignants et expatriation des personnels de direction, bourses scolaires (il faudra objectivement tirer tous les enseignements de la réforme du barème à l’issue de cette campagne 2012-2013), accompagnement financier des projets immobiliers et subventionnement de certains investissements afin que les établissements restent en pointe (informatique par exemple). Je souhaite rajouter à cette liste la prise en compte du handicap. C’est une question d’importance croissante à l’étranger. J’attends de l’Etat qu’il mette les mêmes moyens qu’en métropole à la disposition des familles nécessitant un auxiliaire de vie scolaire ainsi que pour la formation des enseignants à la réalité du handicap.
Les APE ont aussi besoin d’un accompagnement juridique de qualité, qui permette à tous les acteurs de la communauté scolaire de prendre clairement leurs responsabilités (ambassades, AEFE, MAE, direction des établissements). De trop nombreuses zones grises apparaissent encore souvent dans la gestion des établissements, qui conduisent les parents à parfois des risques personnels très lourds. Ce n’est en rien acceptable et j’appelle l’AEFE comme le gouvernement à prendre cette exigence de soutien des APE et conseils de gestion à bras le corps. De même, la clarification des rôles de chacun entre les fonctions pédagogiques et de gestion nécessite des mises à plat pour lesquelles les APE doivent être guidées au-delà des pratiques acquises historiquement et localement. La gestion de nos établissements à l’étranger est par nature dynamique et ne saurait en effet se résumer en la perpétuation avantageuse des seules traditions.
Pour l’avenir, je me félicite que l’enseignement à l’étranger se diversifie bien au-delà des seuls établissements du réseau: enseignement bilingue dans les réseaux d’enseignement public des pays partenaires, français extra-scolaire via le programme FLAM, CNED. Chaque famille doit pouvoir trouver une solution adaptée à ses choix sans que ces dispositifs ne soient vécus comme concurrentiels. Ils doivent en tout état de cause être efficaces. Je pense ici particulièrement au CNED, dont le délai de 2 mois pour le retour des copies est purement et simplement inacceptable. Il en va de même de la sévérité excessive de la notation, qui, souvent, complique le travail des répétiteurs dans les établissements et suscite l’incompréhension des familles. Je pense que nos établissements scolaires à l’étranger pourraient avoir un rôle d’expertise et de tête de pont à jouer à l’avenir et les parents auront sans nul doute dans ce cadre un rôle fondamental à jouer.
Je vous souhaite de bons travaux et vous redis ici ma disponibilité et celles de mes collègues pour travailler à vos côtés pour l’avenir de notre réseau.
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