J’ai passé la journée du lundi 12 mai à Ludwigsburg. J’y étais déjà venu le 22 septembre 2012 pour la commémoration du cinquantenaire du discours historique du Général de Gaulle à la jeunesse allemande. Dans la cour du Residenzschloss, le plus grand château baroque d’Allemagne, j’avais écouté avec respect les interventions de la Chancelière Angela Merkel et du Président François Hollande, échangeant même quelques mots avec la Chancelière. Ce samedi 22 septembre était cependant passé trop vite et le temps m’avait manqué pour découvrir la ville et sa passion de la relation franco-allemande, symbolisée par la présence depuis des décennies au 34 de la Asperger Strasse de l’Institut Franco-Allemand, fondé dès 1948 par les pères fondateurs de l’Allemagne d’après-guerre tels Theodor Heuss et Carlo Schmid et auquel d’illustres Français comme Joseph Rovan et Alfred Grosser ont également attaché leurs noms.
Rendez-vous avait été pris avec les autorités de la ville. J’ai été reçu par le Maire Werner Spec et sa collaboratrice, Madame Suss, en charge des jumelages. Ludwigsburg et Montbéliard sont unis par le plus ancien jumelage franco-allemand, conclu en 1950. Les deux villes collaborent étroitement sur l’ensemble des politiques de compétences communales, mettant régulièrement en application dans l’une une initiative réussie dans l’autre. J’ai notamment pu découvrir le travail en commun réalisé dans le domaine de la petite enfance, les échanges de stagiaires ainsi qu’un projet plus récent en matière d’e-mobilité. Ludwigsburg et Montbéliard ont aussi développé ensemble il y a une dizaine d’années une coopération décentralisée très active sur l’accès à l’eau, à l’éducation et à la formation avec la ville de Kongoussi, au Burkina Faso.
Ludwigsburg est situé au cœur d’un Landkreis (département) de plus de 500 000 habitants, niché dans l’une des plus prospères régions d’Allemagne. Bosch, Trumpf, Mercedes ou encore Porsche y sont notamment installés. Le taux de chômage ne dépasse pas les 2%. J’ai pu rencontrer Rainer Haas, le Président du Landrat (que l’on pourrait comparer à un conseil général en France), qui m’a expliqué les politiques conduites localement sur la formation professionnelle, l’éducation spécialisée, le soutien aux jeunes et aux personnes en difficulté, les transports en commun, la construction et l’entretien des routes, la protection de l’environnement et la collecte des déchets. J’ai été impressionné par le rôle du Landrat, institution peu connue en France, et ai invité le Président Rainer Haas à venir le présenter devant le groupe d’amitié France-Allemagne à l’Assemblée nationale dans les tous prochains mois.
Tout au long de la journée, j’ai été accompagné par le professeur Henrik Uterwedde, directeur-adjoint de l’Institut Franco-Allemand. C’est à l’Institut que j’ai tenu ma permanence pour les Français de Ludwigsburg. Je suis depuis plusieurs années ses publications et travaux de recherche. Je trouve particulièrement intéressante la démarche comparative développée par l’Institut sur les questions politiques, économiques, sociales et culturelles. Dirigé par le Professeur Frank Baasner et doté d’une vingtaine de collaborateurs, l’Institut se veut être une plate-forme de dialogue entre nos deux pays, reposant sur la recherche, les conférences et également une activité précieuse de conseil stratégique aux acteurs publics et privés. L’Institut Franco-Allemand est financé par le Ministère allemand des Affaires Etrangères, le Land de Baden-Württemberg et la ville de Ludwigsburg. Il bénéficie également du soutien ponctuel de partenaires privés pour ses projets.
Outre ma permanence, j’ai également rencontré nos compatriotes à l’occasion d’une réunion publique de compte-rendu de mandat organisée au Ratskeller. Les questions évoquées furent essentiellement le droit de la famille (successions, autorité parentale, mariage), l’accès à la nationalité ainsi que la reconnaissance des diplômes et des périodes de formation professionnelle. Sujets à nouveau débattus, protection sociale et action consulaire en plus, en soirée à Stuttgart, où j’ai assisté à la réunion de campagne de la liste Français du Monde – ADFE conduite par Philippe Moreau et Catherine Rioux pour les élections consulaires du 25 mai.
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