Je me suis rendu à Nuremberg et Erlangen les 28 et 29 novembre. Je tenais à ce voyage, que je devais initialement faire au printemps dernier et qu’une réunion urgente à Berlin sur l’avenir de la Maison de France m’avait conduit à reporter. Il est important en effet de ne pas réduire la communauté française de Bavière à Munich exclusivement. Plusieurs milliers de compatriotes vivent dans le nord du Land dans le triangle Nuremberg-Fürth-Erlangen comme aussi entre Würzburg et Aschaffenburg, que je visiterai en début d’année prochaine.
A Nuremberg, j’ai rencontré le nouveau Consul honoraire Matthias Everding, président du Vorstand de la Sparkasse. Le Dr. Everding a pris ses responsabilités il y a un mois et demi. L’ouverture d’une agence consulaire de France dans la seconde ville de Bavière est une excellente nouvelle pour notre communauté française. J’ai eu plaisir à faire sa connaissance, à échanger avec lui sur les principaux sujets touchant les Français et à me rendre à son invitation, avec le Consul Général de France à Munich Emmanuel Cohet, à l’inauguration du marché de Noël de Nuremberg.
J’ai tenu une réunion publique de compte-rendu de mandat à Nuremberg. Malgré le froid, pas loin d’une trentaine de personnes avaient fait le déplacement. Au Café Schäfer, nous avons parlé de fiscalité, de reconnaissance des diplômes, de coordination des mécanismes nationaux de retraite, d’accès à la télévision française à l’étranger et des conflits d’autorité parentale dans le cadre franco-allemand, sujet sur lequel je rencontrerai la semaine prochaine la Ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem. Je me suis attaché à souligner les progrès concrets attendus sur ces dossiers.
A Erlangen vivent environ 400 Français. La ville, jumelée avec Rennes, compte 105 000 habitants. Siemens y emploie plus de 30 000 personnes. Areva, qui y a installé son siège allemand, est également un important employeur. Comme le sont, dans la petite ville voisine de Herzogenaurach, les frères ennemis de la production d’articles de sport, Adidas et Puma. Le taux de chômage à Erlangen se situe au-dessous de 3%. C’est dire le dynamisme de la ville, vers laquelle ont émigré récemment de jeunes espagnols et portugais, formés aux matières médicales et scientifiques, demandées par les milieux industriels locaux et l’université.
J’ai visité l’Institut Français d’Erlangen en compagnie de sa directrice, Rachel Gillio, rencontrant l’ensemble du personnel et y tenant une permanence. L’Institut a ouvert ses portes en 2001 en lieu et place du Centre Culturel, institution française que l’Etat avait fermée une année auparavant. L’Institut est une structure allemande, financée à plus des deux tiers par le produit des cours de langue (800 apprenants), le dernier tiers reposant sur le mécénat (notamment d’Areva) et une subvention de l’Ambassade de France. L’Institut est hébergé gratuitement par la ville d’Erlangen dans des locaux partagés avec l’Université populaire. Sa médiathèque compte plus de 6 000 ouvrages.
La programmation de l’Institut en fait un acteur incontournable et apprécié à Erlangen et plus loin. En cette année jubilaire franco-allemande, des débats intitulés « Café de l’Elysée » ont été organisés sur la politique de l’immigration (avec ma collègue députée d’Ille-et-Vilaine Marie-Anne Chapdelaine), la mémoire (avec Robert Badinter), la politique familiale et l’apprentissage de la langue de partenaire. L’Institut, c’est aussi le festival du film pour enfants, la fête de la musique et une célébration du 14 juillet qui compte. Et c’est une énergie inépuisable, impulsée par Rachel Gillio, ses collaborateurs et les professeurs.
Je me suis rendu dans le quartier multiculturel de Bruck, jumelé avec celui de Maurepas à Rennes, pour une visite de l’école primaire Pestalozzi. J’y ai été accueilli par la directrice Carmen Vogt et plusieurs parents d’élèves. 242 enfants issus de 26 pays différents sont inscrits dans cette école, qui met l’accent sur l’apprentissage du français depuis 2011. C’est une initiative d’autant plus louable que la Bavière a malheureusement supprimé l’apprentissage du français dans le cycle primaire il y a une dizaine d’années. Cette initiative est d’autant plus précieuse que se trouve à proximité le Ohmgymnasium, qui offre depuis 2011 un cursus conduisant à l’Abibac.
Depuis trois ans, un projet de Kindergarten franco-allemand est porté par Carmen Vogt, l’Institut Culturel, de nombreuses familles françaises et la ville d’Erlangen. Ce projet s’inscrirait pleinement dans l’agenda franco-allemand pour 2020, qui prévoit l’ouverture de 200 jardins d’enfants franco-allemands dans chacun des deux pays. L’intégration du jardin d’enfants dans l’école Pestalozzi, initialement envisagée, serait sans doute trop coûteuse. Une installation à proximité, dans un local loué à cette fin, serait en revanche envisageable, peut-être même pour la rentrée de septembre 2014, à condition toutefois de lever les derniers obstacles liés aux autorisations nécessaires.
Ce Kindergarten serait un remarquable outil d’intégration et permettrait d’offrir à Erlangen, loin de tout lycée français, un parcours pré-scolaire et scolaire pour partie en français depuis le tout premier âge jusqu’à l’Abibac. C’est une initiative exemplaire qu’il convient d’appuyer et je m’y emploierai. Les animations enfantines existantes (« Crocoloups » et « Mon vendredi après-midi »), qui rassemblent plusieurs dizaines de jeunes enfants, soulignent à la fois le potentiel et le besoin d’un Kindergarten dans la ville. Le bouche à oreilles fonctionne à plein et nombreux sont les parents qui ont déjà fait part de leur intérêt. Je reviendrai à Nuremberg et Erlangen en 2014. Merci pour leur accueil à Rachel Gillio et à Pascale Hölger, Présidente du Vorstand de l’Institut culturel.
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