Les fins de campagne électorale sont souvent l’occasion, tensions et enjeux aidant, de quelques dérapages plus ou moins contrôlés. Rien de cela ne semble pourtant se vérifier à deux jours du second tour des élections régionales. Au lieu de dérapages ponctuels, la droite en déroute nous offre une honteuse glissade sans fin.
Après avoir tenté sans succès d’enfoncer un coin entre socialistes et écologistes lundi en inventant des différences inexistantes, puis hurlé sans plus de réussite au retour du péril rouge mardi, voici venu le temps du rappel aux fondamentaux sarkozystes sur le grand thème de la peur. Tout le monde s’y est mis, le Président en tête, sorti de son assourdissant silence de début de semaine, le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur, Xavier Bertrand et toutes les huiles de l’UMP.
Pas sûr cependant que cette opération « sauve qui peut » fonctionne tant l’exploitation politique de faits divers tragiques survenus ces derniers jours est scandaleuse en l’occurrence.
L’assassinat d’un policier par les terroristes de l’ETA à Dammarie-lès-Lys est un acte tellement odieux qu’il aurait dû susciter, outre la condamnation unanime de toute la classe politique, le refus absolu de laisser ce drame entrer de quelque manière que ce soit dans la campagne électorale. La lutte contre le terrorisme doit être affaire d’union nationale.
Or il n’y en a rien été parce que Nicolas Sarkozy n’a pu résister à la démagogie de l’amalgame avec d’autres drames pour crier à la peur et réclamer une énième loi pénale. Et que dire de François Fillon, annonçant à tort dans un meeting de l’UMP mercredi la mort d’un policier blessé à Epernay il y a quelques semaines?
Il y a dans le cas du Premier Ministre une lourde indécence à exprimer, outre de piteuses excuses à cet homme sorti du coma, un appel « à ceux que la violence inquiète » à ne pas disperser leurs votes dimanche prochain. La droite agirait ainsi pour l’ordre et la gauche ne s’en soucierait jamais.
Que la ficelle est grosse, plus encore après l’affaire Soumaré ! La vérité est que la délinquance, à commencer par les violences aux personnes, est en hausse régulière en France et que c’est la droite qui y gouverne depuis 8 ans. Tracter, comme le fait l’UMP ces derniers jours, sur le bilan du gouvernement Jospin en matière de délinquance est simplement pathétique.
Il est insupportable à droite de reconnaître que ce sont le manque de moyens, la réduction des effectifs de la police et les conditions de travail qui expliquent l’échec de la politique de sécurité publique du pouvoir.
La fuite en avant et la panique de ces derniers jours à l’UMP sont à la hauteur du naufrage électoral de la droite le 14 mars. La gauche en revanche a su se rassembler autour de listes d’union dans presque toutes les régions. Les propositions sont présentées, partout les meetings font salles combles.
L’enthousiasme et l’énergie sont là. Le 21 mars, la gauche peut recueillir un score supérieur à celui du printemps 1981. A condition toutefois de ne pas relâcher l’effort et de faire aller aux urnes une part de ceux qui, au premier tour, n’étaient pas venus.
C’est ce à quoi s’emploient nos camarades en ces dernières heures de campagne. Il s’agit de construire partout des majorités régionales de progrès pour agir et protéger. Il s’agit de fonder, dans les actes, le pacte politique qui conduira en 2012 à l’alternance nationale.
En battant la droite dimanche dans toutes les régions, c’est le premier de ces actes que le peuple de gauche rassemblé posera.
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