Monsieur le Président, chers collègues,
Nous devons nous réjouir du bon déroulement des élections législatives du 23 juin en Albanie, qu’il faut mettre au crédit de tout le pays.
Malgré les vives tensions des quatre dernières années, toutes les composantes politiques albanaises ont fait preuve d’un grand sens des responsabilités. Ces élections ont apporté la démonstration des avancées démocratiques de l’Albanie. La reconnaissance rapide de sa défaite par le Premier Ministre M. Berisha est ainsi l’un des signes forts de cette maturité politique. Hommage doit être rendu au gouvernement sortant comme à la nouvelle coalition conduite par M. Rama.
La classe politique albanaise dans son ensemble a su répondre à l’appel lancé avant les élections par M. Stefan Fule, le Commissaire européen en charge de l’élargissement. De son côté, Mme Ashton avait souligné combien ce rendez-vous électoral constituerait un test pour l’avenir démocratique et européen de l’Albanie. La présence importante d’observateurs internationaux pendant la campagne et le jour du scrutin a également été la preuve de l’intérêt européen porté au processus démocratique albanais. J’aimerais souligner combien ces missions d’observation électorale constituent une valeur ajoutée pour les pays en transition.
Au-delà de ces satisfécits, nous ne pouvons que déplorer les incidents, certes isolés mais graves cependant, qui se sont produits lors de cette période électorale, à Lacs notamment. Il faut aussi reconnaître que le retard pris dans l’annonce des résultats officiels le soir du vote est, à juste titre, l’un des points qui a soulevé le plus de critiques de la part des observateurs.
Comme le développe le rapport de M. Tatsopoulos en son point 19, « l’amélioration significative du déroulement des élections démocratiques en Albanie ne peut reposer uniquement sur la législation, mais exige un changement d’attitude et des pratiques des principaux groupes politiques et de leurs dirigeants ». Ce changement, en marche, est essentiel. Il faut notamment dépolitiser le fonctionnement des institutions qui assurent la mise en place des élections, puis la reconnaissance des résultats. Il faudra dûment recenser ce qui a fonctionné à l’occasion de ce scrutin et ce qui mérite amélioration.
Désormais, forts de cette élection pluraliste et régulière, les nouveaux dirigeants doivent relever les défis politiques, économiques et diplomatiques qui se posent à l’Albanie. Dans ce cadre, l’opposition doit aussi jouer tout son rôle
À la mi-septembre, le parlement albanais a voté l’investiture du gouvernement Rama qui, pour la première fois dans ce pays, compte six femmes. Il faut s’en féliciter. La première visite de M. Rama a été à Bruxelles afin de « témoigner de la volonté de l’Albanie » de mettre en œuvre les réformes souhaitées par l’Europe. C’est le signe que beaucoup attendaient.
Chers collègues et amis albanais, vous avez pris vos responsabilités et une vraie alternance démocratique s’est produite dans votre pays. Je peux vous assurer qu’en notre qualité de membres de l’APCE, nous saurons prendre les nôtres pour vous accompagner sur cette route vers l’Europe.
Ainsi, l’Assemblée nationale française a participé à un programme de soutien européen au parlement albanais cette année. Nous devons poursuivre ces précieux échanges d’expériences, non seulement entre techniciens ou juristes, mais également entre parlementaires.
Amis albanais, la réussite de ce scrutin était pour votre pays l’une des conditions de l’obtention du statut d’Etat candidat à l’adhésion à l’Union européenne. Les premières décisions du nouveau gouvernement devront confirmer que l’Albanie peut rejoindre les pays des Balkans occidentaux qui sont déjà candidats.
Je connais vos convictions. Si l’Albanie a besoin de l’Europe et vous nous le dîtes avant tant de passion, soyez assurés que l’Europe a aussi besoin de l’Albanie.
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