L’Assemblée nationale a achevé aux premières heures du matin ce vendredi l’examen en seconde lecture du projet de loi sur le mariage pour tous. Apportant son soutien au texte amendé par le Sénat la semaine passée, elle permet l’adoption finale du projet de loi, qui interviendra après le vote solennel prévu mardi 23 avril prochain vers 17 heures. J’ai siégé non-stop tout au long de cette seconde lecture et je suis fier, comme parlementaire de la République, de pouvoir voter cette grande loi, qui permettra enfin aux couples de même sexe de se marier et, s’ils le souhaitent, d’accueillir au sein de leur foyer, un ou plusieurs enfants.
La France n’est pas le premier pays qui adopte une telle législation. D’autres, bien avant nous, ont fait ce pas et la société ne s’est écroulée dans aucun de ces pays, contrairement à ce que les opposants au mariage pour tous annoncent. L’homosexualité y est tout simplement devenue un non-sujet car les couples homosexuels y ont été reconnus à égalité de devoirs et de droits. Aucun de ces pays n’est revenu sur cette législation et il en sera de même en France. Pas un parti de gouvernement ne remettra en cause ce qui est perçu comme un progrès par le corps social. Ce sera le cas du mariage pour tous.
Reste que le vote de mardi prochain ne sonnera pas la fin du combat. Il faudra expliquer, démystifier et entendre les interrogations sincères qui existent, sans juger ni condamner. L’entrée en vigueur du mariage pour tous peut inquiéter. Il faudra rappeler que cette loi ne retire de droits à personne, à commencer par les familles hétérosexuelles. Elle en accorde à celles qui, à ce jour, en avaient moins parce qu’elles sont des familles de même sexe. Ces familles-là aussi méritent, ni plus ni moins que les autres, l’attention, le respect et le soutien de la République.
C’est peu dire que les débats parlementaires auront été rudes, notamment ces dernières heures. Je condamne toutes les invectives, les insultes, les intimidations et même l’échauffourée navrante à laquelle j’ai assisté dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale la nuit dernière. J’en garde un goût amer. La violence verbale et physique est indigne de la vie parlementaire. Il doit toujours être possible de débattre dans le respect des opinions de chacun. Ces dérapages doivent être dénoncés et plus encore sanctionnés. Tolérance zéro face à ce qui, pour moi, relève de l’intolérable.
Comme le disait en janvier dernier ma collègue Sylviane Alaux, députée des Pyrénées-Atlantiques, les homosexuels sont avec nous. Ce sont nos frères, nos sœurs, nos parents, nos enfants, nos amis. Ils ne sont pas hors famille. Ils ne sont pas hors civilisation. Ils sont dans la société. Ils sont citoyens de la République. Mardi prochain, chaque député décidé à voter le mariage pour tous aura certainement au cœur des visages proches au moment d’appuyer sur le bouton « pour » et de faire entrer le mariage pour tous dans le droit français. Ce sera mon cas. J’attends cet instant avec émotion.
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