J’ai l’impression cette année que nos vacances ressemblent à l’un de ces road movies dont nos amis américains ont le secret, à la découverte de régions magnifiques sur de petites routes souvent désertes, où l’on croise plus de vaches, chèvres et moutons que de voitures. Un vrai bonheur et un grand dépaysement. Au cours de ce voyage, j’ai pris plaisir à découvrir les journaux des régions que nous traversions. Il y a eu le Journal de Saône-et-Loire, le Midi Libre, La Dépêche du Midi, puis, passant la frontière vers l’Espagne, El Diaro Montanes en Cantabrie, La Nueva Espana dans les Asturies et enfin la Voz de Galicia en Galice.
Sans doute est-ce la nostalgie de l’apprenti journaliste que je fus au Télégramme de Brest dans mes années étudiantes qui me conduit si régulièrement aux kiosques dans les régions que nous visitons. Il y a plus, cependant. La presse régionale mérite attention et soutien. Il n’est pas facile de faire vivre un quotidien régional, notamment financièrement et encore plus face à la concurrence des nouveaux médias. La presse régionale a un rôle irremplaçable à jouer, pour l’information, le lien social, le débat local. Elle est une force et aussi un atout précieux de la démocratie.
Tout se joue dans les pages locales. Peu dans les pages nationales ou internationales. La première année où j’avais travaillé comme journaliste au Télégramme, l’un de mes papiers – le portrait d’un dirigeant du Yacht Club de France – avait été publié … à côté des avis de décès. J’étais consterné. Tellement d’ailleurs que j’avais appelé le dirigeant en question pour lui présenter mes plus plates excuses. Il en avait éclaté de rire, m’assurant que la publication de l’article sur la page la plus lue du journal était pour lui un honneur et pour mon papier un signe d’appréciation… Il avait raison.
Il faut lire, faire vivre et encourager les journaux de nos régions.