Il y a un peu plus de deux mois, mission a été donnée à notre poste diplomatique en Autriche de préparer la vente du Palais Clam-Gallas, qui abrite depuis des décennies l’Institut français de Vienne, et de rechercher pour l’Institut un autre lieu dans le centre de la ville, que l’Etat achèterait ou louerait. Cette perspective a très légitimement créé une vive émotion au sein de la communauté francophone et francophile de Vienne, attachée au Palais Clam-Gallas. Je la partage et en ai fait part dès le début mars au Ministre des Affaires étrangères.
Je conçois que l’Etat doive faire des économies. C’est clairement nécessaire au regard des contraintes budgétaires qui sont les nôtres. Encore faut-il que ces économies procèdent d’une réflexion stratégique, fondée sur des estimations financières, immobilières et politiques précises, et prenant en compte l’ensemble des propriétés de l’Etat dans le pays concerné par opposition au devenir d’un seul bâtiment. Trop souvent en effet, les services français dans de nombreux pays sont éclatés en divers lieux et leur regroupement, autant pour des raisons d’économies que d’efficacité, s’impose.
Je pense que la vente du Palais Clam-Gallas serait une lourde erreur. Combien rapporterait cette vente à l’Etat ? Combien coûterait à l’Etat l’achat d’un bâtiment, à ambition au moins équivalente pour l’Institut culturel, dans le centre de Vienne, étant entendu qu’une location sur le long terme serait de toute façon une mauvaise affaire financière ? Est-on certain que l’on retirerait une soulte de l’opération et si oui, quel en serait le montant estimé ? A-t-on pris en compte les conséquences de la vente du Palais Clam-Gallas pour le Lycée Français situé à proximité, qui en utilise le parc ?
Je rajoute à cela une question qui n’est pas subsidiaire, mais bien centrale. A-t-on envisagé et chiffré les économies que l’Etat ferait en regroupant dans les locaux d’un Palais Clam-Gallas rénové nombre de services français aujourd’hui dispersés dans la ville, comme le Consulat Général, les deux Ambassades multilatérales, les services économiques, les services touristiques et bien sûr l’Institut culturel ? L’avenir ne serait-il pas mieux assuré pour notre présence et notre rayonnement en Autriche autour d’un pôle français unissant le Palais Clam-Gallas ainsi réorganisé et le Lycée ?
Je n’ai reçu à ce jour de réponse à aucune de ces questions et je le regrette. La précipitation est mauvaise conseillère. Il faut vouloir entendre la mobilisation. L’Autriche est un pays important en Europe et dans le concert des Nations. Y revoir notre présence à la baisse n’est pas envisageable. En tout état de cause, comme pour tant d’amis français et autrichiens, le maintien du Palais Clam-Gallas comme lieu de vie et de référence pour les francophones et francophiles de Vienne est la perspective que je défends.
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