J’ai saisi ce jour par courrier la Ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem des conséquences négatives que la réforme du collège présentée récemment entrainerait pour l’apprentissage de l’allemand en France si cette réforme n’était pas amendée. Je regrette profondément la suppression annoncée des classes bi-langues en 6ème pour les collégiens qui n’ont pu accéder à l’allemand à l’école primaire. Ce sont ces classes bi-langues qui avaient permis d’enrayer il y a un peu plus de 10 ans la baisse des effectifs de germanistes à l’école. Je ne comprends pas davantage la suppression des classes européennes.
Je ne crois pas que l’apprentissage de l’allemand comme seconde langue vivante en classe de 5ème remplacera avantageusement la disparition des classes bi-langues. Tout simplement parce que les classes bi-langues arrimaient à l’allemand des élèves qui, faute d’avoir cette option, n’auraient sans doute pas choisi l’allemand en seconde langue, a fortiori parce que nombre de collèges ne la propose plus. J’observe en outre que l’apprentissage d’une seconde langue dès la 5ème se fera à volume d’heures constant sur le collège, puisque ces heures seront étalées sur 3 années au lieu de 2.
Je m’interroge sur l’écart croissant qui existe entre les engagements pris dans les sommets franco-allemands et la réalité des politiques menées à l’échelon national. Il est vain en effet de vouloir faire vivre un projet citoyen commun entre la France et l’Allemagne si l’apprentissage des langues de ces deux pays y périclite en parallèle. Comment accéder à l’emploi international si la maîtrise de l’allemand chute en France, alors même que l’Allemagne reste plus que jamais notre premier partenaire commercial ?
Vous trouverez plus bas la copie de mon courrier à la Ministre. En tout état de cause, si le projet de réforme du collège n’était pas amendé sur l’apprentissage de l’allemand, je ne pourrais le soutenir.
Courrier Najat Vallaud-Belkacem
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