J’ai reçu ce matin à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe la jeune Dinara Yunus, fille unique de Leyla Yunus, défenseure bien connue des droits de l’homme en Azerbaïdjan et directrice de l’Institut pour la Paix et la Démocratie. Leyla Junus et son mari Arif sont détenus depuis un an par les autorités azerbaïdjanaises sans date ni perspective de procès. Leur tort, aux yeux de ces autorités, a été de mettre le doigt sur les exactions et autres dérives autoritaires d’un régime qui s’écarte de la démocratie et pratique sans état d’âme la répression des voix dissonantes.
Je me fais le plus grand souci pour Leyla et Arif Yunus, dont la santé se détériore sérieusement, en raison notamment des rudes conditions de détention qui leur sont imposées et de l’absence sérieuse de soins prodigués. Le courage de leur fille Dinara, sans nouvelle directe de ses parents depuis des mois, m’a bouleversé. Des charges fantaisistes sont retenues contre eux (trahison, fraude, évasion fiscale) dans le but de discréditer leur engagement, intimider celles et ceux qui les soutiennent et les réduire au silence.
Il y a bientôt deux ans, Leyla Junus recevait les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur des mains de notre Ambassadeur aux droits de l’homme de l’époque, François Zimmeray. La France avait su alors et à raison distinguer un parcours remarquable. C’est ce même parcours qui vaut désormais à Leyla Junus et à son mari l’enfer des prisons azerbaïdjanaises, au risque même de leur vie. Notre pays manquerait à ses idéaux comme à ses devoirs en ne disant rien, en n’agissant pas.
J’ai écrit ce jour au Président François Hollande, qui se rendra en Azerbaïdjan samedi prochain, pour lui demander d’intervenir en direct auprès du Président Ilham Aliyev et lui réclamer la libération immédiate de Leyla et Arif Yunus. La France ne serait pas la France si elle ne portait pas cette parole et cette exigence.
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