Ce soir est pour moi comme une veillée d’armes. Quatre mois après mon élection à l’Assemblée Nationale, je présenterai demain matin devant la Commission des Lois mon premier rapport parlementaire. Il porte sur le projet de loi de ratification du régime matrimonial franco-allemand. Je recommanderai bien sûr à mes collègues de voter pour cette ratification. Le sujet peut apparaître technique. Il l’est dans une large mesure. Ce symbole de la relation entre la France et l’Allemagne sera ce que nous en ferons. J’insisterai, entre autres, pour que toutes les mesures soient prises dans nos deux pays afin de faire connaître ce régime matrimonial porteur d’une sécurité juridique bienvenue pour celles et ceux qui vivent dans un cadre binational.
J’ai aussi ce sentiment de veillée d’armes car je mesure le terrain parcouru depuis quatre mois. Cela n’a pas été loin parfois de ressembler à l’Odyssée… Arrivant à l’Assemblée Nationale, j’avais tout à construire et j’ai pris en cours de route la mesure de l’organisation à mettre en place. Trouver un bureau, obtenir un ordinateur et une connexion Internet, engager mes collaborateurs, établir ma permanence en circonscription. Tout cela a pris du temps. J’ai voulu faire les choses étape par étape. Le bureau à l’Assemblée a été trouvé en juillet et la permanence parlementaire à Cologne ouverte à la fin septembre. Tout y est en place. Il ne manque malheureusement que la tonalité du téléphone. Elle arrive, m’assure Deutsche Telekom.
J’ai bossé. Le 11 juillet, je posais ma première question au gouvernement, intimidé par l’hémicycle plein et la séniorité de tant de mes nouveaux pairs. Il y avait comme un petit côté « bizutage ». J’ai survécu. La question en valait la peine : le rôle de la représentation nationale dans l’année du 50ème anniversaire du Traité de l’Elysée. Puis je me suis exprimé sur l’enseignement dans le débat budgétaire à la fin juillet et plus récemment, au début du mois d’octobre, en faveur de la ratification du Traité budgétaire européen. J’ai été désigné Président du groupe d’amitié France-Allemagne et au Conseil d’Administration de l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ). J’ai voyagé aussi : Vienne, Berlin, Hambourg, Munich, Ludwigsburg, Frankenthal, Düsseldorf et bien sûr Cologne.
Le régime matrimonial franco-allemand, cela fait plus de deux mois que je travaille dessus. J’ai voulu bien faire les choses. Ce n’est pas un sujet secondaire. J’ai souhaité auditionner personnalités et organisations avant d’écrire mon rapport. Pêle-mêle, ont ainsi été consultés et entendus les négociateurs du régime matrimonial, les services des Affaires Etrangères et de la Chancellerie, les élus d’Allemagne à l’Assemblée des Français de l’Etranger, Français du Monde-ADFE, l’Union des Français de l’Etranger, le Conseil Supérieur du Notariat, un professeur de droit et la Consule Générale d’Allemagne à Paris. C’est cette méthode participative que je veux privilégier dans l’exercice de mon mandat de député. Etre à l’écoute, être disponible, à Paris comme en circonscription.
Lorsque le téléphone à Cologne sonnera enfin, tout sera parfait ! Le site redémarre. La nouvelle page Facebook s’ouvre. L’équipe est en place. Comptez sur moi. Je prends mes marques de député. Je découvre que les procédures, l’organisation et parfois aussi la coutume parlementaire douchent certaines impatiences. Je m’y fais, sans oublier de grogner toutefois. Il y a tant à faire. Comme en campagne, tous les sujets de la vie quotidienne à l’étranger (droit de la famille, enseignement, formation professionnelle, reconnaissance des diplômes, action sociale, culture et représentation consulaire) seront au cœur de mon action.
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