Et si Sankt-Augustin, ville de 58 000 habitants située à proximité de Bonn, se donnait le dimanche 25 juin un maire … français ? Ce serait un beau symbole de l’amitié franco-allemande, un peu plus de 50 ans après le Traité de l’Elysée, que de voir Marc Knülle, chef d’entreprise à Cologne et conseiller municipal SPD de Sankt-Augustin depuis 1994, né d’une mère française et d’un père allemand, accéder au mandat mayoral dans la ville de son enfance, qu’il aime et défend passionnément. Marc et moi nous connaissions par Facebook, mais n’avions pas eu encore jusqu’à ce lundi 5 mai la chance de nous rencontrer. Ce fut chose faite sur le quai de la gare de Siegburg. Nous avons passé la journée ensemble, entre un petit-déjeuner de presse, une visite à la filiale allemande du groupe Roullier, une réunion publique de compte-rendu de mandat pour moi au restaurant « Die Glocke » et la découverte du Kindergarten du Centre familial Sainte-Anne.
Voilà 15 ans et 3 mandats que le maire de Sankt-Augustin est CDU. Le temps de l’alternance est venu. Dans cette ville où le SPD a obtenu en septembre dernier un score honorable en dépit du contexte national défavorable, l’espoir est permis. Lors de la dernière élection régionale, le SPD emmené par la Ministre-Présidente du Land de Rhénanie du nord – Westphalie Hannelore Kraft était en effet arrivé en tête. Marc Knülle y croit et veut réveiller sa cité. Il entend y attirer des entreprises. Dirigeant d’un fond immobilier, il connaît ce monde. Les habitants de Sankt-Augustin aiment aussi sa présence sur le terrain, dans la vie sociale et culturelle. Peut-être certains savent-ils également que le candidat du SPD est un arbitre international de hockey sur gazon au titre de la fédération … française. Il a officié, sifflet au bec, au nom de la France durant 3 championnats d’Europe.
Marc Knülle et moi avons visité la filiale allemande du groupe Roullier, installée à Sankt-Augustin depuis une trentaine d’années. Basé à Saint-Malo et reposant sur un actionnariat familial, le groupe réalise un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’Euros et emploie 7 000 personnes. Ses activités sont l’engrais, l’agrochimie, l’agroalimentaire et les technologies de la mer. Le groupe compte 160 collaborateurs en Allemagne et envisage le recrutement d’une quarantaine de personnes supplémentaires pour renforcer son réseau technico-commercial sur l’ensemble du pays. A l’échelle mondiale, le groupe Roullier, dont plus de 60% du chiffre d’affaires est réalisé à l’export, s’est donné pour objectif de recruter 1 000 agents technico-commerciaux en début de carrière (entre 28 et 32 ans) pour ses marchés porteurs en Europe, en Amérique latine, en Australie et en Afrique.
Je me félicite que les dirigeants de Roullier aient pensé que les jeunes Français à l’étranger, rompus aux différences culturelles et à la diversité linguistique, pourraient constituer un vivier potentiel pour ces recrutements. Un tel réflexe n’est encore que trop rare dans le monde économique et mérite d’être remarqué. Je me suis engagé à faire connaître ce recrutement au sein d’une entreprise à la croissance solide, assise sur un effort considérable en termes d’innovation et de recherche. Plus de 150 salariés du groupe travaillent au sein de ses laboratoires et le réseau des chercheurs, biologistes et chimistes associés depuis le monde universitaire compte 400 personnes. Roullier peut ouvrir des perspectives de carrière prometteuses et j’espère vivement que nombre de jeunes Français de l’étranger répondront au recrutement projeté.
Ma réunion publique de compte-rendu de mandat m’aura permis de revenir sur les principaux dossiers que je traite depuis ces derniers mois. Nous avons notamment évoqué la fiscalité franco-allemande, le contentieux européen sur la perception de la CSG et de la CRDS sur les revenus immobiliers des non-résidents, l’accès en ligne à la télévision française depuis l’étranger, les conflits d’autorité parentale dans le cadre transfrontière et le droit européen des successions. L’accès à l’emploi et la formation ont aussi été discutés, notamment sous l’angle de la formation en alternance, de la valorisation des métiers manuels, de la reconnaissance des cursus bi-diplômants et de la destination Allemagne, à mieux présenter auprès des candidats VIE en soulignant la valeur de l’expérience professionnelle acquise dans le pays. Je participerai prochainement à une réunion avec les conseillers du commerce extérieur de la France à Düsseldorf sur ce dernier sujet.
J’ai achevé ma journée à Sankt-Augustin par une visite du Kindergarten du Familienzentrum St Anna. Le Kindergarten accueille 107 enfants âgés de un an à 6 ans. J’ai été accueilli par la directrice Barbara Els, qui m’a expliqué en détails le fonctionnement de l’établissement. Celui-ci est une structure pilote par de nombreux aspects. Il est exemplaire, entre autres, de la réflexion conduite depuis plusieurs années par les autorités du Land sur les rythmes scolaires. La structure qui scolarise les enfants issus du Kindergarten est en effet une « Ganztagsschule », école pratiquant des rythmes scolaires longs par opposition aux journées de classe plus ramassées traditionnellement en vigueur en Allemagne. J’ai pu échanger sur ce thème avec quelques parents et enseignants, loin de nos débats franco-français par trop figés sur le même sujet ces derniers mois. Encore un thème où la valeur ajoutée franco-allemande pourrait valablement s’utiliser.
Les élections municipales de Sankt-Augustin auront lieu le 25 mai. Tous mes vœux de succès accompagnent Marc Knülle !
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