Je me suis rendu du 19 au 22 septembre en Bosnie-Herzégovine. J’y ai rencontré l’Ambassadeur de France Roland Gilles et l’ensemble des services de notre poste diplomatique et consulaire à Sarajevo. J’ai voulu aussi que cette visite en Bosnie, la première depuis mon élection, soit largement ouverte aux acteurs culturels et économiques français dans le pays. Il y existe une attente de la France et le formidable travail mené sur le terrain, parfois depuis des années, par plusieurs acteurs de notre communauté tels Jean-François Le Roch (supermarchés Interex, puis Collège International Français de Sarajevo), Jean-François Daoulas (association Sarajevo 2020), Francis Bueb (Centre André-Malraux), Pierre Courtin (galerie Duplex), Zehra Sikias (BHInfos) ou Florianne Valladon et Julien Cassin (Maison Coco) mérite d’être reconnu et distingué.
J’ai tenu une permanence au Consulat de France, suivie d’une réunion publique dans le centre de Sarajevo pour rendre compte de mon mandat. J’ai visité le Collège International Français en compagnie de Monsieur Le Roch, de la communauté éducative et des parents d’élèves. C’est avec plaisir que j’y ai découvert sur les rayonnages de la bibliothèque toute neuve les livres transférés à mon initiative depuis l’Institut Français de Bonn au printemps dernier. Ils trouvent une seconde vie à Sarajevo dans une école dynamique et pluriculturelle de près de 200 élèves. Plus que jamais, dans une Bosnie en panne institutionnelle et menacée par l’impasse communautariste, l’éducation et la culture doivent être au cœur de l’engagement de notre pays.
Les accords de Dayton ont bientôt 20 ans. S’ils étaient le seul moyen de mettre fin à un conflit sanglant, la Constitution hérité de leur chapitre 4 est aujourd’hui le plus sûr obstacle à la construction de l’avenir. Le recours systématique au vote par entité et l’interprétation extensive de la notion « d’intérêt national vital » bloquent le processus décisionnel bosnien et ainsi toute initiative, tout progrès et toute perspective. J’ai voulu marquer le souvenir des soldats français tombés en Bosnie en déposant une gerbe au pied du monument érigé à leur mémoire. Je me suis également rendu à Mostar, ville meurtrie par le conflit et sujette aujourd’hui encore à de profondes divisions, empêchant même d’y procéder aux élections municipales. A Mostar, j’ai tenu une permanence au sein de l’antenne culturelle de l’Institut français, dont je défends le rôle et la place, comme à Banja Luka et Tuzla.
Je remercie l’Ambassadeur Roland Gilles, la Consule de France Marie-Laure Bozzi, le Conseiller culturel Donato Giuliani et le Premier conseiller François Legué pour leur accueil. La présence de notre pays en Bosnie est critique politiquement. Aujourd’hui comme hier, une bonne part de l’avenir de l’Europe s’y joue et la France doit y être active. Active, elle l’est politiquement et diplomatiquement. Elle se doit d’être plus présente économiquement. La complexité du pays, ses incertitudes institutionnelles et sa taille sont certes un frein pour l’investissement. Reste cependant qu’il s’y trouve des opportunités, notamment dans le secteur de l’énergie et des infrastructures. Nos concurrents l’ont compris. Structurer la présence commerciale française dans le pays est nécessaire. Il faudrait à Sarajevo un service économique et une présence d’Ubifrance. Il n’y a malheureusement ni l’un ni l’autre à ce jour et je le regrette.
J’interviendrai le mercredi 2 octobre sur le fonctionnement des institutions démocratiques en Bosnie devant l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg et nourrirai mon propos de l’expérience accumulée à l’occasion de ce voyage. Je serai attentif également aux initiatives que notre pays prendra en Bosnie à l’occasion du centenaire de la Première Guerre Mondiale, dont on se souviendra qu’elle a commencé à Sarajevo un jour de juin 1914. Je sais l’attachement de l’Ambassadeur Roland Gilles à cette commémoration et lui apporterai, depuis le Parlement, tout le soutien nécessaire.
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