J’ai fait hier un déplacement à Saint-Etienne à l’invitation de mon collègue Régis Juanico, député de la Loire. Régis m’avait invité à faire en soirée une conférence à Saint-Jean Bonnefonds, commune de sa circonscription sur l’avenir du couple franco-allemand en Europe. Ce moment de partage avec de nombreux passionnés de la cause franco-allemande, élus municipaux et militants associatifs, chevilles ouvrières des comités de jumelage du département de la Loire, m’a passionné. J’ai pu présenter ma vision de la seconde étape de la relation privilégiée entre nos deux pays, que je souhaite centrée autour d’une communauté de projets. Je me suis étendu sur le développement d’un droit matériel franco-allemand de la famille, touchant – après le régime matrimonial commun désormais entré en vigueur – au divorce, au partage d’autorité parentale et aux obligations alimentaires ainsi qu’aux successions. Je suis également revenu sur les initiatives nécessaires en matière d’apprentissage et de formation professionnelle ainsi que sur l’idée d’un EADS de la transition énergétique, qui consacrerait des partenariats industriels dans les économies d’énergie, les énergies renouvelables, la distribution de l’énergie et le démantèlement des centrales nucléaires.
Cette seconde étape franco-allemande doit être concrète, pragmatique et ambitieuse. Il faut sortir de la logique de commémoration, qui ne construit plus l’avenir. Les jeunesses françaises et allemandes tiennent la paix pour acquise et elles ont raison. Le romantisme des anciennes générations, y compris de la mienne, a cédé le pas à un regard certes moins passionné, mais plus exigeant sur ce que France et Allemagne peuvent produire ensemble. Cela passe par l’accès à l’emploi. Maîtriser la langue de l’autre et en connaître la culture, c’est acquérir un passeport pour la vie professionnelle. Et ce ne doit pas être réservé aux seuls universitaires, mais aussi aux élèves des lycées techniques et apprentis qui le souhaiteraient. Il existe aujourd’hui en Allemagne des dizaines de milliers d’offres d’emplois pour des jeunes qui ne trouvent pas preneurs alors même que chez nous et plus largement dans le sud de l’Europe, le chômage des jeunes prospère malheureusement. Pour cela, la connaissance de l’allemand est une chance. Un parcours en Allemagne, qu’il dure quelques années ou bien plus longtemps, constitue une formidable opportunité.
J’ai expliqué qu’à la tête du groupe d’amitié France-Allemagne à l’Assemblée nationale, je veille à ce que les réunions entre députés français attachés à l’Allemagne portent prioritairement sur l’économie, la formation et l’accès à l’emploi. Le groupe a ainsi reçu la Ministre-Présidente du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie Hannelore Kraft sur la mutation économique de la Ruhr, puis l’ancienne correspondante de La Tribune en Allemagne, Bénédicte de Peretti, sur le Mittelstand. Une délégation de députés s’est rendue en mai à Nuremberg pour une réunion à l’Agence Fédérale pour l’Emploi et des visites d’entreprises sur le thème de l’apprentissage et de la formation en alternance. Je suis intervenu il y a deux semaines en clôture des journées franco-allemandes des chambres de métiers et de l’artisanat à Dresde. Le groupe d’amitié recevra à la mi-juin deux importants dirigeants d’EADS, allemand pour l’un et français pour l’autre, à l’occasion d’un petit-déjeuner de travail sur la gouvernance d’une entreprise essentielle pour l’économie et l’emploi dans nos deux pays.
Mon séjour stéphanois m’aura permis aussi de visiter avec Régis Juanico et Jean-Louis Gagnaire, député du sud de Saint-Etienne, la société Mécacentre, une belle PME industrielle à capitaux allemands, qui emploie plus de 200 personnes et fournit de nombreux équipementiers du secteur automobile. Nous nous sommes également rendus à la Maison des Associations pour une rencontre avec le club franco-allemand de Saint-Etienne, qui organise de multiples activités, parmi lesquelles des cours de conversation et des animations enfantines en langue allemande. Et le fondu des Verts que je suis aura connu un immense moment d’émotion en foulant quelques minutes la pelouse du mythique Stade Geoffroy-Guichard, théâtre de tant d’exploits qui passionnèrent la France et quelque part en Bretagne, le petit garçon que j’étais en 1976, lorsque les poteaux carrés de Hampden Park privèrent l’ASSE de la coupe aux grandes oreilles… Merci à Régis Juanico pour son invitation, son accueil et ce moment partagé à « Sainté », où je ne manquerai pas de revenir.
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