Je me suis rendu à Vienne les 8 et 9 mai. J’avais souhaité il y a déjà plusieurs mois y être présent pour la cérémonie du 8 mai, organisée au carré français du cimetière principal de la ville, où reposent une cinquantaine de compatriotes, tués dans les bombardements de Vienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux se trouvent des enfants qui ne purent être identifiés. J’ai participé à cette cérémonie très émouvante en compagnie de l’Ambassadeur Stéphane Gompertz et du président pour l’Autriche du Souvenir français, Michel Lapierre. Nous étions nombreux autour de notre drapeau, français et autrichiens, anciens combattants et générations nouvelles, rassemblés dans le souvenir et pour les valeurs de liberté qui triomphèrent le 8 mai 1945 de l’horreur nazie.
Avant de me rendre à la cérémonie, j’avais pris part à l’Ambassade de France à la réunion de service hebdomadaire, rencontrant notamment le conseiller culturel, l’attaché de défense, l’attaché de sécurité intérieure et les représentants du Consulat, du service économique, du service commun de gestion, du service de presse et d’Ubifrance. L’Autriche est un partenaire important pour la France. Au plan économique, c’est un marché stratégique, doté d’une industrie moderne et d’un gros pouvoir d’achat, qui constitue en outre la porte d’entrée vers l’Europe centrale et les Balkans. L’Autriche a besoin de diversifier ses partenaires commerciaux et la France a, dans ce cadre, une importante carte à jouer.
Une solide relation de confiance et de partenariat existe entre la Chambre de commerce franco-autrichienne et les Conseillers du commerce extérieur de la France. Il faut s’en féliciter. Dans le cadre de la diplomatie économique voulue par le Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, un conseil économique a été mis en place, dont le travail, notamment sur le contexte macroéconomique autrichien, est éminemment précieux pour Ubifrance. J’avais accompagné l’ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault à Vienne en janvier dernier pour un voyage qui avait été bien perçu et avait ouvert des perspectives concrètes de partenariat commercial. Il importe d’y donner suite. Une visite de la nouvelle Secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Fleur Pellerin serait appréciée de nos amis autrichiens.
Le poste consulaire de Vienne dépasse par son activité la seule Autriche. Il s’agit en effet d’un pôle consulaire régional, mis en place il y a déjà plusieurs années et qui sert, outre l’Autriche, la Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie. 7 personnes y sont employées. L’état civil et l’établissement des visas long séjour représentent une part importante des activités du pôle consulaire régional. J’ai demandé au gouvernement de le doter d’une valise Itinera, qui permettra, à l’occasion des tournées consulaires et en lien aussi avec les Consuls honoraires, de réduire les difficultés liées au déplacement nécessaire à Vienne pour l’établissement des passeports et cartes d’identité. La valise Itinera devrait être en place à Vienne l’an prochain. C’est une bonne nouvelle.
Je suis allé au Lycée français de Vienne et à l’Institut français, situé dans le Palais Clam-Gallas. La volonté du gouvernement de vendre le Palais Clam-Gallas affecte rudement les francophiles et francophones de Vienne. Je partage leur émotion. J’avais eu l’occasion avant mon voyage d’exprimer sur mon site les raisons de mon opposition à la vente du Palais. Rencontrant la direction du Lycée ainsi que de nombreux parents d’élèves et professeurs lors de ma réunion publique le 8 mai au soir, j’ai pris toute la mesure aussi des difficultés majeures que la vente du Palais entrainerait pour le Lycée, l’un des plus prestigieux établissements français à l’étranger. Je me suis permis d’en faire part au Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius dès mon retour de Vienne (lire ici mon courrier L. Fabius)
Le Lycée français de Vienne est de mon point de vue la pièce essentielle de notre dispositif culturel en Autriche. Son développement et son rayonnement doivent être une priorité pour nous. J’ai rencontré la proviseure Brigitte Peytier-Nollen et ses principaux collaborateurs. L’établissement scolarise les enfants depuis la première section maternelle jusqu’aux classes préparatoires, puisqu’une prépa HEC y est ouverte depuis quelques années, obtenant de très bons résultats, en raison notamment de l’ouverture linguistique et multiculturelle des lycéens qui en sont issus. L’avenir de cette prépa est très important pour le Lycée. Je me suis engagé à agir pour que les bourses régionales pour élèves méritants et les bourses d’excellence puissent être allouées aux élèves viennois.
Au Lycée, j’ai souhaité rencontrer Madame Patricia Bois, l’orthophoniste libérale qui intervient auprès des élèves. Elle travaille avec 60 élèves âgés de 3 à 17 ans et intervient aussi à l’école française de Bratislava, consacrant aux enfants concernés entre une demi-heure et une heure de suivi individuel par semaine. Je suis avec attention la prise en charge du handicap dans les établissements de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). Le travail conduit par Madame Bois est remarquable, tant avec les élèves qu’avec les enseignants, qu’elle forme à la compréhension des troubles « dys ». Il reste cependant tant à faire, notamment pour la prise en charge des frais d’auxiliaire de vie scolaire, qui repose à l’étranger sur les seuls parents d’élèves, contrairement à ce qui se passe en France métropolitaine. Ceci doit changer.
J’ai visité les locaux du Palais Clam-Gallas et rencontré les personnels de l’Institut français. L’Institut fonctionne bien. Il faut saluer sa programmation qui, en dépit de moyens réduits chaque année, attire entre 90 et 110 personnes par manifestation. Les cours ont été relancés après l’arrêt de la partie Français Langue Etrangère (FLE) en 2010. Un travail considérable a été consenti par l’équipe de l’Institut pour faire revenir les apprenants. En avril dernier, 50% du chiffre d’affaires des cours de l’année précédente avait déjà été réalisé et les résultats de l’année précédente étaient eux-mêmes en hausse de 60% par rapport à l’année 2011-2012. Ce succès est lié à la proximité des universités du Palais Clam-Gallas. L’Institut est aussi l’un des opérateurs du pôle emploi autrichien pour la formation linguistique.
L’engagement de l’équipe du Palais Clam-Gallas explique ce succès. L’équipe a su construire un récit, une marque, une histoire, une référence culturelle autour du Palais. La reconnaissance des Viennois, Français et Autrichiens, francophones et francophiles, est là pour le confirmer. C’est pour cela aussi que le Palais Clam-Gallas doit rester ce lieu de rencontre qui fait la fierté de notre pays.
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