Ce soir, dans les villes et villages de France, mais aussi dans les communautés françaises à l’étranger, nous fêterons le 14 juillet. Il y aura de la musique, des flonflons, des feux d’artifice, du bonheur.
Et si un coureur français triomphait cet après-midi à Luz-Ardiden en cette première étape de montagne du Tour de France, le cocorico serait total !
Justement, il existe plusieurs sortes de cocoricos : les cocoricos rabougris, étroits, ronchons, pingres, réacs, un peu ou beaucoup nationalistes, et puis à l’inverse tous les autres cocoricos qui associent notre drapeau tricolore à la solidarité internationale et à l’émancipation.
La République française n’est pas une construction neutre. Elle porte en son cœur un idéal de progrès. Libre, laïque, fraternelle, solidaire, généreuse, voilà les adjectifs qui, pour moi, la résument le mieux. La République doit tendre la main, non pratiquer le délit de faciès. La République doit protéger, non instruire le procès des supposés « assistés ». La République doit aider ceux qui ont peu, non contraindre les bourses scolaires. La République doit œuvrer à l’égalité réelle, non sacrifier les services publics. La République doit respecter la liberté de croire comme de ne pas croire, non se prosterner à Saint-Jean-de-Latran au nom d’une extravagante « laïcité positive ».
Depuis ces dernières années, la République va mal. Faute d’idéal dans le chef de ceux qui la conduisent. Les inégalités croissent, les injustices aussi. Les discriminations perdurent parce qu’on ne s’y attaque pas. Faute de volonté. Et par solide conservatisme également. Ainsi, ne serait-ce pas l’honneur de la République que d’être à la pointe de la lutte pour le mariage des couples de même sexe ? Et d’œuvrer pour que le bonheur d’adopter un enfant soit enfin reconnu à tous les couples sans exclusive ? N’est-il pas temps aussi d’engager en France un combat sans égal contre toutes les violences faites aux femmes ?
Aucune inégalité n’est acceptable ni justifiable au regard de l’idéal républicain. Ne laissons pas les renoncements, les échecs et autres manquements récents entamer l’enthousiasme, le souci d’agir pour tous, la fermeté sur les principes. La République est un combat de tous les jours. Une promesse aussi. Depuis plus de deux siècles. C’est ce combat et cette promesse que nous célébrons en ce jour de fête nationale.
Puissions-nous les avoir au cœur ce soir, où que nous nous trouvions. La République vient de loin. Notre devoir, aussi, est de la porter loin. Joyeux 14 juillet à toutes et tous !
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