Je me suis rendu en Slovénie le 3 juin. Au programme de ce déplacement figuraient une réunion avec les services de l’Ambassade de France, poste à mission prioritaire, ainsi que les visites de l’Institut français et de l’école française de Ljubljana. J’ai également tenu une permanence et déjeuné, à l’invitation de l’Ambassadeur Pierre-François Mourier, avec plusieurs représentants de la communauté d’affaires française dans le pays. Près de 700 compatriotes vivent en Slovénie. C’est une communauté jeune, souvent binationale et en croissance régulière. Il faut s’en féliciter. La France et la Slovénie ont de fortes relations d’amitié, illustrées par le récent voyage à Paris du Président Borut Pahor et la visite à Ljubljana le mois passé du Ministre des Affaires Européennes Thierry Repentin.
L’avenir de notre communauté en Slovénie passe notamment par le développement de l’école française de Ljubljana, dont les effectifs ont été multipliés par trois depuis 2010. L’école compte actuellement 85 élèves répartis en 4 classes et une section CNED pour le collège. Les services du CNED seront sollicités aussi pour le lycée à compter de la prochaine rentrée. L’école a besoin que son cursus soit reconnu par l’enseignement slovène, ce qui requiert, avec les écoles britannique et américaine, de convaincre les autorités de l’Etat de lever la clause constitutionnelle qui stipule à ce jour que les matières fondamentales ne peuvent être enseignées qu’en slovène. La reconnaissance du cursus de l’école de Ljubljana facilitera l’arrivée de familles et d’enfants slovènes au sein de l’établissement, répondant ainsi à la mission de coopération culturelle de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger.
L’Institut français de Ljubljana compte 300 élèves et 700 abonnés à la médiathèque. Il existait bien avant l’indépendance de la Slovénie et était finalement un précieux lieu de résistance. L’on pouvait y venir lire Le Monde, introuvable ailleurs. Un travail remarquable d’animation et de programmation, en lien avec les acteurs locaux, est accompli par l’Institut sous l’impulsion d’Anne Duruflé, sa directrice. J’ai rappelé, tant à l’Institut qu’à l’école, mon attachement à la diffusion de la culture française et en particulier du livre en français. Je reste en effet, à l’heure des e-books, fidèle à l’objet de découverte et plus encore de partage que constitue le livre. J’aiderai la bibliothèque de l’école de Ljubljana, inaugurée il y a quelques mois par la romancière Marie Desplechin, via ma réserve parlementaire afin de lui permettre l’an prochain de renforcer son fonds de livres et de s’équiper au plan informatique.
La Slovénie a connu ces derniers mois un péril économique et financier majeur, inattendu pour un Etat qui apparaissait depuis son indépendance comme solide et sûr. Sans doute la crise de 2007-2008 a-t-elle plus frappé le pays que ses voisins car l’économie slovène est largement une économie de sous-traitance. L’Ambassade œuvre avec succès pour mettre la Slovénie sur le radar des entreprises françaises. Un pays de 2 millions d’habitants, idéalement placé au cœur de l’Europe, alpin et en même temps aux portes des Balkans, n’est pas un petit marché. En témoigne le milliard d’Euros d’échanges dans les deux sens entre France et Slovénie, dont la moitié repose sur l’automobile. C’est à Novo Mesto, à la frontière avec la Croatie, que Renault produit aujourd’hui la Twingo et la Clio. PSA est également très présent. De nombreux équipementiers français du secteur de l’automobile exportent vers la Slovénie.
Des opportunités se présenteront pour les groupes français à la faveur des privatisations annoncées dans l’industrie et les services. 15 entreprises aujourd’hui détenues par l’Etat seront prochainement vendues. Le secteur bancaire connaîtra certainement une restructuration conduisant à une concentration des établissements. La success story française dans l’économie slovène, c’est également le récent rachat des laiteries de Ljubljana par Lactalis, qui annonce le développement des produits et de l’emploi au regard du déficit en lait des Balkans et du nord de l’Italie toute proche. Sur ces questions économiques et commerciales, j’ai eu l’occasion de partager avec les représentants de la communauté d’affaires mes convictions sur la réforme nécessaire de l’action de l’Etat en faveur de l’internationalisation de l’économie française.
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