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Bouteille à la mer : mes questions aux candidats bourgmestre d’Ixelles

Septembre 2024, rue Franz-Merjay

Je suis un habitant d’Ixelles depuis 32 ans. Ce temps qui file ne cesse de me surprendre. Un jour de juillet 1992, je suis arrivé de Luxembourg à Bruxelles au volant de ma vieille 2 CV. J’avais dans mon coffre une couette, un oreiller, une valise, quelques livres et deux casseroles. Je venais de trouver un job dans le quartier européen. Je ne connaissais pas Bruxelles et je n’avais aucune idée des communes et quartiers où il me faudrait de préférence chercher un appartement pour vivre. Internet n’existait pas encore. Dans Le Soir, il y avait le mercredi une page ou deux de petites annonces immobilières. J’en trouvai une, qui décrivait un duplex sous un toit accessible par un ascenseur direct. C’était un peu comme le loft d’Alexis Carrington dans Dynasty (dont seuls les plus anciens se souviendront). C’est ainsi que je visitai l’appartement dans lequel je vivrais les 10 années suivantes, rue de Vergnies, tout près de la Place Flagey. Ce fut mon introduction à Ixelles, à sa vie et son âme de village, aux épiceries et bars portugais de la place. Peu à peu, j’en devins fan, un vrai Ixellois. J’arpentais la Chaussée d’Ixelles le week-end, découvrant le Musée d’Ixelles, les richesses de la commune, son histoire et sa qualité de vie. Je bénissais le hasard et Le Soir de m’avoir permis cette longue rencontre.

Le temps venant, j’ai déménagé, sans jamais quitter Ixelles. Je suis juste passé de l’autre côté de l’avenue Louise. D’abord sur la Chaussée de Vleurgat, à proximité de La Bascule, puis dans le quartier Lepoutre-Brugmann. Quelques amis riaient de moi en assurant que je m’embourgeoisais. Rester à Ixelles m’importait. J’ai gardé pour la commune les premiers et mêmes sentiments ressentis au moment de m’y installer. Ma vie professionnelle d’abord, puis politique m’ont conduit vers d’autres latitudes, en Asie et en Allemagne notamment, mais il me restait un chez-moi à Ixelles. J’étais content de le retrouver au retour de voyages ou de longues missions. Il m’arrivait aussi de penser à Ixelles lorsque j’étais loin, comme une ancre, un peu comme mon coin de Finistère, tout au bout de la Bretagne, l’est également pour d’autres raisons. Ixellois, j’ai participé aux élections communales. La première fois fut en 2000, puis en 2006, 2012 et 2018. J’étais fier que la citoyenneté européenne donne au Français que je suis le droit de voter aux élections communales. Par chance, notre maison se trouvait à proximité de celle du bourgmestre Willy Decourty, que j’aimais rencontrer et qui accepta de nous unir, mon épouse et moi, à la Maison Communale. Ce moment scella plus encore mon lien à Ixelles.

Je suis aujourd’hui un quinqua bien avancé qui aime sa commune belge. J’ai quitté la vie politique française il y a 6 ans. Je n’ai plus d’engagement, mais j’ai gardé le plaisir de la chose publique. Cela fait sans doute de moi un citoyen attentif, exigeant et désireux de participer. Le 13 octobre prochain, je voterai aux élections communales à Ixelles. Pour qui ? Je ne le sais pas encore, et ce en toute sincérité. Mon histoire personnelle, mes idéaux, mes repères se trouvent au centre-gauche. J’ai des amis dans plusieurs partis politiques belges. Je lis les programmes, les interviews. Et je me suis dit récemment que je pouvais peut-être lancer une bouteille à la mer citoyenne via mon petit blog sur deux sujets qui me tiennent à cœur – la propreté et la sécurité à Ixelles – car ils sont ceux qui guideront mon choix le 13 octobre. Sans doute ne suis-je d’ailleurs pas le seul Ixellois que ces sujets tracassent. Au cours des dernières années, j’ai trouvé la propreté de nos rues très défaillante, entre les sacs poubelles jonchant les trottoirs, les incivilités des propriétaires de chiens, la prolifération de rongeurs dans certains endroits et tout simplement la saleté constatée ici ou là. La sécurité aussi me préoccupe. Ma voiture a été vandalisée 3 fois depuis janvier 2024, celle de mon épouse 2 fois, et la même chose dans notre voisinage.

Ma petite bouteille à la mer – ce post – est à destination des têtes de liste aux élections du 13 octobre. Comment expliquent-elles la détérioration de la propreté et de la sécurité à Ixelles au cours des années écoulées ? Et, surtout, quelles sont leurs propositions pour redresser les choses ? J’ai envie de les entendre, d’être convaincu. Une élection se gagne (ou se perd) au contact des électeurs et de la vraie vie. Je suis l’un de ces électeurs-là. Voilà le sens de cet écrit, que je vais relayer par un message sur X adressé aux têtes de liste ensemble. J’aimerais bien qu’elles me répondent. Je pars du principe qu’elles le feront. Je publierai les réponses reçues sur mon blog 3 jours avant les élections communales, soit le jeudi 10 octobre. C’est un petit défi sincère et bienveillant que je leur lance. Convainquez-moi, convainquez-nous ! S’il y a quelque chose que j’aime volontiers en Belgique, surtout en ce moment compliqué politiquement dans mon pays, c’est le sens du compromis et le souci de trouver la solution ensemble. Il y a tant à apprendre de la Belgique. L’avantage d’y vivre, sur deux vies et histoires politiques, c’est de pouvoir mettre en pratique le meilleur de l’une et de l’autre. Je fais donc appel au sens ixellois du dialogue, au meilleur de la joute électorale et au débat d’idées. Racontez-nous ce que vous proposez pour rendre Ixelles plus propre et plus sûre.

Décembre 2023, non loin de la Chaussée de Waterloo