Après plus de quatre mois d’un bien mauvais vaudeville, François Fillon rempile à Matignon. Tout cela pour çà ! Il aura fallu quelques propos bien sentis du Premier Ministre sur le thème du « on ne change rien » ces derniers jours pour recadrer les choses et expédier ad patres les espoirs de Jean-Louis Borloo. Ce dernier est en route pour Valenciennes, humilié et défait. François Fillon, le « collaborateur » des premiers mois du quinquennat a pris sa revanche. Tiendrait-il le Président ? Ecoutes des journalistes, débordements sécuritaires de juillet, les points de divergences existent. Le pouvoir est-il rééquilibré ou bien a-t-il même traversé la Seine. Après l’hyper-Président, l’hyper-Premier Ministre ?
Que vaut cependant l’annonce d’un remaniement d’ampleur faite plus de 4 mois en avance si c’est pour aboutir à la presque même équipe et en tout état de cause à la même politique de casse sociale et de dilution de l’intérêt général? C’est la question que l’on est en droit de se poser. Gouvernement resserré et féminisé, certes, mais sans aucun changement sur le fond. Pourquoi avoir infligé à notre pays cette tragi-comédie épuisante des entrants et des sortants, qui a fini par bloquer sur de nombreux sujets essentiels pour nos compatriotes l’action des autorités de l’Etat ? Il y a une différence entre gouverner et faire le buzz, entre gouverner et se donner en spectacle.
Rien ne change. Il y a des millions de Français pour qui c’est chaque jour plus dur. Y compris à l’étranger où l’exercice budgétaire en cours conduit à de nouvelles coupes dans les programmes sur l’action extérieure de l’Etat. Sur le réseau consulaire, l’action sociale et l’éducation, la facture est lourde. Cela veut dire plus de précarité dans nos communautés françaises et la perte progressive du lien citoyen. Tout cela est intolérable. Il faut s’opposer, continuer à présenter nos contre-propositions, surtout ne rien lâcher. Ce travail est en cours et doit réunir toutes les sensibilités de notre Parti. Laissons la droite se déchirer. Il n’y aura pas que Dominique de Villepin. Il y aura aussi et surtout Jean-Louis Borloo.
Nous avons 18 mois pour convaincre les Français que la droite au pouvoir conduit notre pays à l’échec et que c’est à gauche que se construira l’avenir de la France.
Sincères amitiés socialistes,