Je me suis rendu la semaine passée en Albanie. 204 compatriotes sont établis au pays des aigles, pour l’essentiel dans sa capitale Tirana. J’avais promis de consacrer à l’Albanie mon premier déplacement de 2013 et j’ai tenu cette promesse faite à plusieurs amis albanophiles de la circonscription. J’étais accompagné dans ce périple par Louis Sarrazin, Conseiller à l’Assemblée des Français de l’Etranger pour l’Europe centrale et balkanique, ardent défenseur de l’Albanie, et par Joachim Forget, médecin, chercheur, pianiste de grand talent et plus que tout albanophone passionné.
Durant ces trois jours, j’ai pris part à de nombreuses réunions, tant avec les services politiques, consulaires et culturels de l’Ambassade de France qu’avec celles et ceux qui, dans la société civile, font vivre la cause de notre pays, de son économie, de sa langue et de sa culture. J’ai également eu la chance de rencontrer nombre de responsables politiques albanais, représentants de la majorité et de l’opposition, ainsi que l’Avocat du Peuple (l’équivalent de notre Défenseur des Droits) et plusieurs journalistes. Je suis intervenu sur la chaîne de télévision Top Channel. J’ai aussi tenu une réunion publique en soirée avec nos compatriotes.
Je me suis rendu à l’école française de Tirana, ouverte depuis deux ans au sein d’une école albanaise et en voie d’homologation par l’AEFE. J’y ai rencontré le Président du Conseil d’établissement Patrick Pascal, industriel dans le secteur minier, inspirateur et véritable cheville ouvrière de l’école, ainsi que sa directrice Céline Civet. Je les ai assurés de mon plus entier soutien tant il est essentiel pour le développement de la présence française en Albanie que cette école reçoive rapidement le soutien de l’Etat.
Dans un pays de tradition francophone comme l’Albanie, membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie, la présence culturelle française a un sens politique fort. J’ai visité l’Alliance Française de Tirana avec sa fondatrice Drita Hadaj et son directeur Dritan Xhelili. J’ai tenu aussi à me déplacer à Librazhd, à deux heures de route de Tirana, dans une petite antenne de l’Alliance Française. J’ai été bouleversé par cette visite, par la joie des personnes, adultes comme écoliers, rencontrées, qui tous parlaient avec passion de notre pays, dans un français parfait. C’est également une belle émotion que j’ai ressenti en rencontrant les responsables de l’Académie du Film Marubi et entendu le récit de leur combat pour la liberté de penser et de créer.
Qu’ai-je retenu de ce voyage ? Qu’il y a sur place à la fois un besoin de France et la perception latente d’un moindre intérêt de notre pays, notamment sur les volets politiques et économiques. Mes interlocuteurs albanais ont souligné le sentiment qu’existe, en ce qui concerne la demande d’adhésion de leur pays à l’Union européenne, deux poids et deux mesures, les Etats membres et institutions de l’Union ne reconnaissant pas suffisamment, selon eux, les efforts consentis par l’Albanie et les enjeux de l’adhésion pour celle-ci. Il est clair en tout état de cause que l’organisation irréprochable des élections législatives du 23 juin prochain sera essentielle pour l’avenir du pays et son projet d’ancrage au sein de l’Union européenne.
J’ai également été impressionné par les opportunités économiques en Albanie. L’Albanie a une croissance saine et durable, appuyé sur un secteur bancaire bien capitalisé, malgré les difficultés des économies voisines de Grèce et d’Italie. 25% seulement du potentiel hydroélectrique albanais est exploité et l’on estime à plus de 2 GW les installations nouvelles que le gouvernement souhaiterait développer. Les secteurs miniers (nickel, chrome, cuivre), routiers, agroalimentaires et touristiques présentent également de réelles possibilités. Je ne m’explique pas dans ces conditions pourquoi la France n’est que le 8ème partenaire commercial de l’Albanie. J’ai apprécié ma réunion avec le club d’affaires français lancé l’an passé et salué les efforts de Messieurs Roche et de Saint-Jean, ses dirigeants.
Je me suis engagé à soutenir l’école française de Tirana et à apporter mon concours à la présence culturelle française en Albanie. J’ai ainsi consacré une part de ma réserve parlementaire à l’envoi de 5 000 ouvrages neufs en français aux bibliothèques françaises d’Albanie, en partenariat avec l’association Biblionef. J’ai informé le Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius des principaux enseignements de mon voyage et lui ai recommandé d’entreprendre avant les élections du 23 juin un voyage en Albanie dans le cadre d’une tournée balkanique pour bien marquer l’attention de la France à l’avenir de la région. J’en ai fait de même auprès des Ministres du Commerce Extérieur et de l’Agroalimentaire sur la dimension commerciale et économique.
Je tiens à remercier chacune et chacun de mes interlocuteurs pour leur attention et disponibilité, en particulier l’Ambassadeur Christine Moro, le Premier Conseiller Didier Guilbert et le COCAC Hubert Le Forestier de Quillien.
Laisser un commentaire