« Qui viendra défaire ma bibliothèque quand j’aurai quitté ce monde? Je ne lui en veux surtout pas. Qu’il sache que j’ai trouvé dans la fréquentation des livres un incommensurable réconfort ».
Gilles Archambault
Un après-midi de septembre
Comme pour cet auteur québécois, le livre est un support dont je ne saurais me passer. Robinson Crusoé, Michel Strogoff et d’autres héros m’ont fait rêver lorsque j’étais enfant. Etienne Lantier dans Germinal est, depuis mon adolescence, un modèle de combattant contre l’injustice sociale. Je ne peux imaginer de vivre sans un livre à proximité, que j’aurais acheté ou emprunté. J’ai toujours au fond de mon sac un ouvrage pour un petit moment d’évasion.
Me rendant à Bonn en février dernier, j’ai rencontré Madame Françoise Rétif, la nouvelle directrice de l’Institut français, que j’ai visité en sa compagnie. Suite à la décision de l’Ambassade de France de transformer la bibliothèque de l’Institut en médiathèque, pas moins de 15 000 ouvrages devaient quitter les lieux et une réflexion était en cours à l’institut sur leur destination. Le pilon, perspective terrible pour un amoureux des livres, n’était pas totalement exclu.
J’ai pensé aux écoles de ma circonscription, notamment celles des Balkans. J’ai pu constater en effet qu’il y existe une grande disparité quant à l’accès aux livres en langue française. Il m’a été demandé par plusieurs écoles de les aider à obtenir des ouvrages pour proposer un choix plus varié à leurs élèves. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé de consacrer une grande partie de ma réserve parlementaire à ce support culturel.
J’ai alors imaginé avec Madame Rétif que ces livres de Bonn puissent connaître une seconde vie sur les rayonnages d’une école des Balkans. Contact a ainsi été pris avec Monsieur Dominique Geslin, attaché de coopération culturelle à Sarajevo. La nouvelle école française de la capitale bosnienne a une bibliothèque, mais les rayonnages restaient largement vides.
Nous nous sommes entendus avec Madame Rétif pour qu’une partie des livres prennent la direction de la Bosnie, le reste étant envoyé en Haiti via une association humanitaire. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Madame Rétif, Monsieur Geslin et le conseiller AFE de la région balkanique Louis Sarrazin pour organiser la partie logistique de ce transfert au meilleur coût, pris en charge par l’Institut français de Bonn et l’école française de Sarajevo.
Les livres sont déjà arrivés à Sarajevo. Je serai heureux de voir ces ouvrages dans les mains des élèves lors de mon déplacement en Bosnie-Herzégovine en juin prochain et d’imaginer que grâce à cette chaîne de solidarité, ces livres peuvent de nouveau jouer leur rôle : apporter du bonheur à des lecteurs.
Je salue l’engagement de Madame Rétif et de Monsieur Geslin et les remercie du fond du cœur.
De mon côté, j’ai pris l’engagement de financer une très large part de la construction de la médiathèque de l’Institut français de Bonn sur ma réserve parlementaire en 2014.
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