Je me suis rendu à Zagreb les 29 et 30 mai derniers. Près d’un millier de Français vivent en Croatie et ce chiffre progressera certainement avec l’entrée du pays dans l’Union européenne au 1er juillet prochain. Un travail remarquable est accompli dans cette perspective par l’Ambassadeur Michèle Boccoz et ses collaborateurs auprès des autorités croates. J’ai pu m’en apercevoir à l’occasion des nombreuses visites faites durant ces deux jours.
J’ai visité l’Eurocampus franco-allemand, qui regroupe sur le même site l’école française et l’école allemande. L’Eurocampus de Zagreb est l’un des 5 Eurocampus franco-allemand dans le monde. Il est régi dans le cadre d’une convention entre l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) et son homologue allemande, la Zentralstelle für das Auslandsschulwesen (ZfA). L’école française compte un peu plus d’une centaine d’élèves en maternelle, primaire et collège. Les classes de collège fonctionnent à ce stade avec le soutien du CNED. Dès la rentrée prochaine, les classes de 6ème et de 5ème seront homologuées et l’objectif pour 2014 est la mise en place d’un pôle de répétition accueillant des lycéens. A terme, c’est donc un lycée français de plein exercice qui existera à Zagreb. Ecoliers français et allemands suivent ensemble les cours d’anglais et de croate. De nombreuses activités en commun sont également organisées, qui conduisent finalement à partager bien plus qu’un toit : un réel projet européen commun.
Il importe de donner à l’Eurocampus tous les moyens de son ambition. Une mission jointe de l’AEFE et de la ZfA est venue en janvier, puis les Ministres français et allemand des Affaires Européennes, Thierry Repentin et Michael Link, ont visité l’Eurocampus en avril. Tous ont entendu les attentes de la communauté éducative. Je veillerai comme député à relayer fidèlement ces attentes auprès du gouvernement sur les bourses scolaires et sur la recherche urgente du terrain ou des nouveaux locaux nécessaires liée à la fin du bail sur le site actuel de Fratrovac en 2015. L’appui des autorités croates, nationales comme municipales, sera essentiel dans cette perspective. L’Eurocampus peut devenir la référence des Eurocampus existants et à venir tant cette mutualisation des moyens et projets entre écoles française et allemande à l’étranger est une belle idée pour la seconde étape du Traité de l’Elysée.
Je suis également allé à la rencontre de l’association « Un autre monde », qui accomplit depuis plus de dix ans un travail remarquable de découverte, d’apprentissage et de perfectionnement de la langue française pour les enfants, les adolescents et plus récemment les adultes. Elle compte une centaine d’élèves. Les activités de l’association auprès des enfants ont longtemps été soutenues par le programme Français Langue Maternelle (FLAM). Une nouvelle demande de concours FLAM a été déposée cette année. « Un autre monde », c’est une équipe dynamique, dirigée par une présidente charismatique, Florence Nigron Dautovic, que je retrouverai avec une vingtaine d’élèves le 9 juillet prochain pour une visite du Parlement européen à l’occasion de l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne et de l’arrivée de ses 12 euro-députés.
J’ai tenu une permanence à l’Ambassade de France, recevant plusieurs compatriotes venus me soumettre divers dossiers. J’ai pu également visiter le service consulaire et la chancellerie. Un consul honoraire sera bientôt nommé à Split. C’est une excellente chose. Pas loin d’un demi-million de Français se rendent en effet en vacances sur la côte dalmate chaque année et la présence d’un référent consulaire sur place était urgente. Je plaiderai auprès du Ministre des Affaires Etrangères pour que la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD) finance le retour entre Split et Dubrovnik de la patrouille policière française qui fait équipe avec la police croate entre la mi-juillet et la mi-août. Ces policiers français ont pour mission d’assister nos compatriotes en cas de nécessité. C’est une coopération bilatérale peu coûteuse et très utile. 13 pays ont actuellement mis en place une telle coopération avec les autorités croates.
J’ai achevé ma visite par une visite de la belle médiathèque récemment restaurée de l’Institut français et par un dîner de travail avec la communauté d’affaires française. Nous avons beaucoup échangé sur les perspectives de l’adhésion prochaine à l’Union européenne pour l’économie croate. La manne des fonds structurels européens peut largement contribuer au développement d’une croissance économique solide. De nombreux investissements sont nécessaires, notamment dans les domaines des transports, de l’équipement et de l’énergie. Les entreprises françaises peuvent y trouver de superbes débouchés, comme ADP et Bouygues pour le nouveau terminal de l’aéroport de Zagreb. Le défi sera de faire la place nécessaire à l’investissement international tout en préservant aussi une industrie nationale stable.
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