J’ai accompli en ce début de semaine un voyage de deux jours en Sarre. J’ai tenu une permanence au Consulat Général de France à Sarrebruck et j’ai également rencontré nos compatriotes à l’occasion d’une réunion publique de compte-rendu de mandat organisée en soirée au siège du DGB. De nombreuses visites et réunions figuraient aussi à mon programme. Je me suis ainsi rendu sur le site de la Villa Europa, où se trouvent l’Institut français de Sarre, l’Université Franco-Allemande et le secrétariat du programme franco-allemand pour la formation professionnelle. J’ai visité le Lycée Franco-Allemand et l’école Française de Sarrebruck et de Dilling. J’ai rencontré les milieux économiques (club d’affaires Sarre-Lorraine et représentant d’entreprises françaises) lors d’un déjeuner de travail offert par le Consul Général Frédéric Joureau et j’ai été reçu à la Chambre de Commerce par son Directeur-Général Gilles Untereiner. A l’invitation d’Eugen Roth, représentant du DGB et député SPD au Landtag de Sarre, j’ai participé à une réunion sur la coopération transfrontalière dans la grande région Sarrelorlux avec de nombreux acteurs de celle-ci, parmi lesquels mon collègue et voisin de bureau à l’Assemblée nationale Laurent Kalinowski, député-maire de Forbach. J’ai achevé mon voyage par une visite au Ministre de l’Education et de la Culture Ulrich Commerçon.
Je retiens de ces deux jours sarrois l’extrême attachement de la Sarre à la France et la nécessité, plus que jamais, d’inscrire l’apprentissage de la langue et de la culture du partenaire au rang de toute première priorité de l’action publique. La pratique de la langue est un passeport pour l’avenir. Selon la Chambre des Métiers de Sarre, il existerait actuellement 20 000 emplois non-pourvus dans le Land ! Le taux de chômage des jeunes est de 25% en Lorraine et de 8% en Sarre. Des opportunités existent donc en nombre pour les Français, mais elles ne sont que rarement matérialisées en raison d’une connaissance défaillante de l’allemand. Cette situation, a fortiori dans une zone frontalière, est peu compréhensible, en dépit des réels efforts et investissements consentis par les acteurs publics locaux. Il faut renforcer davantage encore l’apprentissage de la langue du partenaire dès les petites classes. J’ai rappelé les engagements récents de la loi d’orientation sur l’école en matière de bilinguisme et souligné également la nécessité de proposer des stages d’apprentissage longs dans le pays partenaire, sous l’égide du programme franco-allemand pour la formation professionnelle et de l’OFAJ.
La présence française à Sarrebruck est précieuse. Je suis un ardent défenseur du poste consulaire, qui accomplit un travail de proximité remarquable, tant auprès de nos compatriotes que dans la relation avec le gouvernement du Land et les autorités municipales. Il en va de même des activités de l’Institut culturel, qu’il faut pérenniser et soutenir plus que jamais. J’ai été impressionné par les initiatives locales lancées dans le cadre de la grande région, notamment l’école de la deuxième chance, et l’idée d’installer un bureau commun de l’Arbeitsagentur et de Pôle Emploi sur la frontière. J’ai promis au Ministre Ulrich Commerçon, que je retrouverai dans quelques semaines à Paris pour la remise du prix franco-allemand du journalisme, de peser en faveur d’une coopération franco-sarroise dans le domaine de la culture, notamment par un partenariat qui pourrait utilement être développé entre le Musée de Sarre à Sarrebruck et le Centre Georges-Pompidou à Metz. J’en parle à la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti, lorraine et mosellane, dès ce mercredi à Paris.
La visite à l’Université Franco-Allemande m’a passionné. Voici près de 15 ans que l’UFA existe et elle a déjà produit plus de 13 000 diplômés, qui occupent des places de choix dans le monde de l’entreprise, des administrations publiques et de l’université. Le travail de l’UFA repose sur 150 cursus bi ou trinationaux ainsi que sur 25 collèges doctorants. 5 500 étudiants préparent chaque année un double diplôme au niveau master ou licence sous l’égide de l’UFA. L’agenda 2020 prévoit de doubler ce nombre, ce qui commandera de relever la subvention versée par la France et l’Allemagne (11,6 millions d’Euros actuellement) et d’augmenter le nombre de cursus. La même préoccupation existe pour le programme franco-allemand pour la formation professionnelle, qui existe depuis 1980 (initiative Giscard – Schmidt) et a bénéficié à ce jour à 90 000 jeunes apprentis. Il faut plus de moyens, ce qui n’est pas facile en ces temps budgétairement contraints dans nos deux pays. J’ai promis à mes interlocuteurs de l’UFA et du programme d’intervenir en leur faveur à l’Assemblée nationale et ai invité le Président de l’UFA à venir la présenter cet automne devant les députés membres du groupe d’amitié France-Allemagne à l’Assemblée nationale.
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