J’avais envie depuis très longtemps de visiter l’un des sites de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Un déplacement à Darmstadt en cette fin de semaine m’en a enfin donné l’opportunité. L’ESA a bientôt 50 ans. Elle compte 20 Etats membres, 5 sites, un budget de 4,2 milliards d’Euros, et couvre pratiquement tous les domaines du secteur spatial : science spatiale, vols habités, exploration, observation de la Terre, lanceurs, navigation, télécommunications, technologie et opérations. Tous les Etats membres participent au prorata de leur PNB à un ensemble commun de programmes obligatoires. Des programmes facultatifs ont également été mis en place, reposant sur une participation volontaire. C’est ainsi que la France contribue pour près de 23% aux activités et programmes de l’ESA. Plus de 500 compatriotes y travaillent chaque jour. Jean-Jacques Dordain, le Directeur-Général, est français.
J’ai trouvé fascinante ma visite du European Space Operation Center, le site de Darmstadt. L’espace fait plus que jamais rêver. Il recouvre une gamme infinie de développements technologiques et économiques, commandant un effort majeur de compétitivité et d’innovation. L’ESA mène ainsi une politique industrielle active : environ 90% de ses dépenses vont à des contrats avec l’industrie européenne. Il est normal en effet que les Etats membres reçoivent un juste retour sur les investissements consentis dans un secteur aussi stratégique. L’ESA n’est pas une institution de l’Union européenne, mais le travail en commun avec l’Union n’en est pas moins critique. L’espace et les systèmes spatiaux doivent être mobilisés en soutien à toutes les politiques européennes, économique, environnementale ou de sécurité. Un accord-cadre gouverne la coopération entre les deux organisations et un programme-phare, Galileo, en est l’un des symboles.
A Darmstadt, j’ai été accueilli par plusieurs agents français de l’ESA, parmi lesquels Octave Procope, chef de l’unité informatique opérationnelle des missions, Jocelyne Landeau-Constantin, chef du service de communication, et Nicolas Bobrinsky, chef du programme SSA (surveillance de l’espace). Ils m’ont permis de pénétrer dans l’impressionnante salle de contrôle des opérations. J’y serais volontiers resté des heures tant l’échange était passionnant. Nous avons parlé d’Ariane, bien sûr, mais également du travail de l’ESA dans le partenariat relatif à la station spatiale internationale. Nous avons également évoqué certaines missions scientifiques en cours, comme le projet Rosetta, lancé en 2004, dont l’objectif est de poser une sonde pour la première fois sur une comète afin de l’étudier. JUICE, une mission à venir sur la caractérisation des lunes de Jupiter dotées d’océans, m’a aussi été présentée.
Travailler pour l’ESA est, pour ses personnels, une véritable passion. C’est également le rêve et la vocation d’un grand nombre de jeunes Européens, qui y arrivent en général avec un parcours d’études supérieures longues et une première expérience professionnelle. L’an passé, je m’étais engagé auprès de plusieurs agents de l’ESA soucieux d’assurer la portabilité de leurs droits à pension initialement acquis en France vers le régime de retraites de l’ESA. Ce sujet important est connu des agents d’autres organisations internationales dites « coordonnées » : l’OTAN, le Conseil de l’Europe, l’OCDE, EUMETSAT et l’ECMWF. Il l’est aussi des agents de l’Office Européen des Brevets. J’avais sollicité la Ministre des Affaires Sociales Marisol Touraine, sans succès à ce jour. Dès mon retour à Paris en début de semaine prochaine, je relancerai cette demande, qui est essentielle pour la continuité et l’attractivité des carrières de celles et ceux qui, passionnés, rejoignent l’ESA.
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