J’ai présenté hier devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale mon rapport sur la ratification de l’amendement au Protocole de Kyoto sur le changement climatique. Cet amendement, adopté à la conférence de Doha en 2012, prévoit une prolongation et, pour les Etats européens, un renforcement du dispositif de Kyoto pour les années 2013-2020. Je me suis pleinement engagé en faveur de sa ratification, conscient comme tant d’autres des ravages déjà en cours du réchauffement de la planète causé par les activités humaines. La fonte de la banquise et des glaciers, les tempêtes de plus en plus violentes, les inondations et les sécheresses, en un mot le dérèglement climatique, ce n’est pas pour dans 30 ou 40 ans, c’est maintenant. Les migrations climatiques, les famines, les drames humains, ce n’est pas pour dans 30 ou 40 ans, c’est aussi maintenant. Le point de non-retour n’est plus très loin et il importe de tout faire, en France, en Europe et dans le monde pour contenir sous les 2 degrés l’augmentation de la température terrestre à la fin du siècle. Faute de quoi la planète que nous laisserons aux générations futures ne sera plus la même.
J’ai eu le plaisir de voir mon rapport approuvé à l’unanimité, comme l’autorisation de ratifier l’amendement de Doha. Vous trouverez en pièce jointe le texte de mon exposé devant la Commission. Le rapport lui-même, qui compte une soixantaine de pages, est en voie d’édition et de publication. Je le diffuserai lorsque ce travail sera achevé. J’avais souhaité qu’il porte certes sur le contenu de l’amendement, mais s’inscrive aussi dans la perspective du succès espéré à la conférence de Paris en décembre 2015, qui devra se traduire par un accord universel et contraignant sur le climat, prévu pour entrer en vigueur en 2020. Dans mon rapport, j’ai mis en exergue le rôle déterminant de l’Union européenne à ce jour. J’ai souhaité développer aussi mes craintes sur plusieurs aspects déterminants de la lutte contre le réchauffement climatique, notamment le monitoring défaillant des engagements des Etats parties, la faiblesse du prix du carbone et le financement incertain du Fonds vert pour le climat. La ratification de l’amendement de Doha est en tout état de cause une condition essentielle de la réussite de la conférence de Paris.
Je suis bien sûr preneur de toutes les réactions, propositions et critiques sur ce sujet, que je continuerai à suivre comme rapporteur pour avis du budget de l’écologie et du développement durable au sein de la Commission des Affaires étrangères. Je salue par ailleurs l’engagement d’un autre député des Français de l’étranger, Arnaud Leroy, rapporteur pour avis sur l’amendement de Doha au sein de la Commission du Développement durable. C’est heureux et pas si fortuit que cela, finalement, que cette grande cause du climat et de l’avenir de la planète soit, entre autres, portée à l’Assemblée nationale par des parlementaires dont l’Europe et le monde sont la passion et le quotidien.
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