J’ai publié ce mardi dans Ouest-France une tribune en défense des classes bi-langues et de l’apprentissage privilégié de l’allemand en France (lire ici). Rien dans cette tribune ne surprendra celles et ceux qui ont lu mes posts sur ce sujet depuis le mois de mars. J’ai certes noté l’intervention présidentielle en appui à la réforme du collège la semaine passée, mais cela n’a changé en rien ma perspective. Je regrette que les classes bi-langues et les sections européennes soient systématiquement présentées comme des instruments de contournement de la carte scolaire. Je trouve d’une singulière injustice de ne jamais rien dire de la qualité de langue qu’elles ont permis à des centaines de milliers de collégiens d’acquérir ni de la mixité sociale qu’elles ont pu encourager tout au long des quelque 10 années écoulées. Et je ne pense aucunement, malheureusement, que le développement de l’allemand en cours préparatoire (par qui, avec quelle formation et quel budget ?) et le début de la seconde langue en 5ème au lieu de la 4ème compenseront le creux immédiat dans l’apprentissage de l’allemand que la suppression des classes bi-langues entrainera dès la rentrée 2016.
Ma tribune fait une proposition : généralisons les classes bi-langues à tous les collèges au lieu de les supprimer. N’est-il pas préférable en effet, si élitisme il y a, d’offrir des classes bi-langues à tous les collégiens plutôt que de les retirer à chacun d’entre eux ? J’observe que c’est d’ailleurs le scénario présenté en premier par le rapport n° 2014/083 de l’Inspection générale de l’éducation nationale à la Ministre en date de décembre 2014 et dont on parle curieusement très peu. Après tout, si l’éducation et la jeunesse sont à très juste titre les priorités du quinquennat en cours, conduisant notamment à la création de 60 000 postes d’enseignants d’ici à 2017, pourquoi ne pas simuler ce que la généralisation des classes bi-langues entrainerait en termes d’ETP et faire le choix visionnaire d’un tel saut ? Cela aurait sacrément de la gueule – pardonnez cette expression triviale – de voir tous les jeunes Français étudier 2 langues étrangères à l’entrée en 6ème. Et c’est cette majorité qui l’aurait fait.
Madame la Ministre, ayez cette audace ! Vous me trouveriez derrière vous, comme tant d’autres dans notre pays et au-delà.
Laisser un commentaire