Par 39 voix contre 25, l’Assemblée nationale a rejeté aujourd’hui la proposition de résolution présentée par le groupe Les Républicains en faveur du maintien des classes bi-langues et de l’apprentissage privilégié de l’allemand en France. Député socialiste, j’ai voté en faveur de cette résolution portée par l’opposition. J’ai voulu être cohérent avec moi-même, fidèle au combat mené depuis le mois de mars pour sauver les classes bi-langues, que j’ai régulièrement exposé sur mon site. Il n’est pas habituel pour un député de la majorité de voter un texte issu de l’opposition. C’est la première fois que cela m’arrivait. Je ne tire aucune gloire ni mérite de ce vote, aucune honte non plus. Il est tout simplement logique au regard des positions comme des propositions qui ont été les miennes.
Peut-être cette liberté me vaudra-t-elle une réprimande, voire des sanctions. Si c’est le cas, j’en prendrai acte. La solitude que je ressens depuis quelques semaines, notamment dans la relation à l’exécutif, est déjà en soi une sanction. Je n’ai pas pu prendre la parole dans le débat de ce matin car ma position n’était pas celle de mon groupe parlementaire. Je l’accepte, mais je le regrette aussi. Je crois que la vie publique crève de ces débats étouffés, des contorsions sémantiques et autres postures excessivement clivantes, au risque que le débat parlementaire confine à l’incompréhensible. Il n’y a pourtant aucune fatalité à devoir assumer une position, voire un vote contraire à ce que l’on croit. Affirmer ses convictions est nécessaire, argumenter et débattre en toute sincérité l’est davantage encore.
Cette journée est triste pour celles et ceux qui ont l’apprentissage privilégié de l’allemand et plus largement la relation franco-allemande à cœur. C’est un moment difficile. Mais la cause demeure, plus que jamais. A nous, tous ensemble, de la faire vivre.
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