Je me suis rendu les 23 et 24 février à Hambourg. Le vote sur la révision constitutionnelle à l’Assemblée nationale m’avait conduit à reporter à ces dates le voyage initialement prévu les 10 et 11 février. Ce déplacement décalé m’aura permis de rencontrer au Lycée français Antoine de Saint-Exupéry une importante mission de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). Le Lycée, à gestion parentale, connaît en effet depuis bientôt 3 ans des interrogations sur la prise en charge des élèves préparant le baccalauréat, non-éligibles au financement accordé par la ville de Hambourg au titre du statut d’Ersatzschule, par opposition aux élèves préparant l’AbiBac. Le mois passé, l’assemblée générale des parents d’élèves a voté en faveur d’une augmentation substantielle à la rentrée scolaire prochaine des coûts d’écolage pour les élèves préparant le baccalauréat, sous réserve d’une solution alternative à déterminer avec la Schulbehörde de Hambourg. Dans le réseau de l’AEFE, s’il n’est pas rare de trouver des coûts d’écolage différenciés, il n’existe en revanche aucun précédent de coûts plus élevés pour le baccalauréat, comme cela est envisagé à Hambourg.
Face à cette difficulté, ma position depuis 3 ans est de tout faire pour préserver le statut d’Ersatzschule, qui a donné un essor considérable au Lycée, multipliant ses effectifs par deux en quelques années, à mesure que baissaient les coûts d’écolage du fait de l’aide reçue. Ce statut a permis de démocratiser considérablement l’accès au Lycée et d’inscrire plus facilement l’établissement sur la « carte scolaire » de la ville. Mais je tiens pour tout aussi important le respect du principe d’égalité et ne puis imaginer que des élèves fréquentant pour l’essentiel les mêmes cours que leurs camarades doivent acquitter des coûts d’écolage deux ou trois fois plus élevés au motif qu’ils ne préparent que le baccalauréat. Tous les élèves ne possèdent pas en effet le niveau d’allemand requis pour passer l’AbiBac, a fortiori ceux qui, venant de France ou de l’étranger, arrivent trop tardivement à Hambourg pour assimiler les connaissances de langue nécessaires. Quelle réponse apporter ? Encourager le plus possible les élèves qui le peuvent vers l’AbiBac en mettant en place les formations et informations pour ce faire, mais rechercher également avec la Schulbehörde les bases d’un accord pérenne sécurisant les autres élèves.
Au Lycée, accueilli par le Proviseur Jean-Luc Drussel, j’ai pu m’entretenir avec les 3 membres de la mission de l’AEFE : Myriam Grafto (COCAC adjointe et déléguée de la direction de l’AEFE à Berlin), François Vidal (Chef du secteur géographique Europe à l’AEFE) et Uriell Trochu (Adjointe de Monsieur Vidal, chargée des affaires budgétaires et financières). La mission avait rencontré la veille de mon arrivée la Schulbehörde pour un échange que je veux croire déterminant pour la suite. Seules une vingtaine d’heures réparties sur les 3 derniers niveaux du Lycée différencient les élèves préparant le baccalauréat de ceux préparant l’AbiBac. Ne serait-il pas imaginable de retirer le coût de ces heures de la masse totale de la subvention versée par la ville pour l’Ersatzschule ? Dans l’affirmative, comment cela pourrait-il être calculé ? Voilà la piste la plus encourageante que cet échange entre la mission et la Schulbehörde aura permis d’imaginer. Je me félicite par ailleurs que l’AEFE ait indiqué que les rumeurs de déconventionnement du Lycée qui avaient couru sont rigoureusement infondées et que la Schulbehörde ait réaffirmé son attachement total au statut d’Ersatzschule pour le Lycée.
J’ai participé aux côtés de la direction, du comité de gestion, des représentants des enseignants, du Consul général de France Serge Lavroff, des conseillers consulaires Nicolas Stallivieri et Marie-Christine Kliess, et de la Schulbehörde à la table ronde de conclusion organisée par la mission de l’AEFE. Je tiens à saluer l’engagement des parents d’élèves et notamment de Madame Antoinette Zornig, présidente du comité de gestion. J’ai également rencontré Monsieur Hervé Kérourédan, président d’Alfa Hambourg (association de soutien du Lycée), les représentants des sections syndicales du SNES et du SGEN-CFDT, et Monsieur Olivier Elamine, conseiller du commerce extérieur de la France et parent d’élèves. Sans doute était-ce la première fois que tous les acteurs du Lycée étaient rassemblés, formant une instance précieuse de dialogue. Ce rassemblement doit s’affirmer afin que la solution esquissée entre la Schulbehörde et l’AEFE puisse être matérialisée, rendant ainsi caduque la lourde augmentation des coûts d’écolage décidée en janvier. Il y a urgence car cette augmentation a des conséquences aussi en matière de bourses scolaires. Les familles ne peuvent être laissées dans l’incertitude. Il faut pour cela que l’AEFE indique clairement si elle accepte ou non les coûts différenciés arrêtés le mois passé.
Une mission de l’académie de Strasbourg, conduite par l’inspecteur régional en charge de l’allemand, se rendra bientôt au Lycée de Hambourg pour déterminer ce qu’il convient de faire afin de renforcer l’offre AbiBac. Les enseignants sont engagés derrière le projet, notamment dans la perspective du développement nécessaire des disciplines non-linguistiques (DNL), et il faut les en remercier. Cela requiert en effet la préparation de certifications supplémentaires. Par ailleurs, dès la rentrée scolaire 2016, l’allemand renforcé sera dispensé à tous les élèves en classe de 3ème. Une dynamique est en marche, qui doit être distinguée et encouragée. En conclusion de la table ronde, j’ai dit ma disponibilité en soutien à l’ensemble de ces efforts, en particulier pour ce qui concerne les relations avec l’AEFE et son nouveau Directeur Christophe Bouchard. J’ai insisté également, au-delà des perspectives tracées par la mission, sur le besoin pour l’ensemble des acteurs du Lycée et de la communauté scolaire de dépasser les différends pour réapprendre à travailler ensemble dans l’intérêt de l’établissement et de ses élèves.
Après les réunions au Lycée Saint-Exupéry, j’ai tenu une permanence à l’Institut culturel. Ce fut l’occasion de découvrir les travaux de modernisation engagés sous l’impulsion du Secrétaire-Général Jean-Pierre Ostertag. La maison qui abrite l’Institut est magnifique, mais elle a besoin d’un sérieux toilettage. Deux pièces seront consacrées aux conférences et concerts au rez-de-chaussée. De nouvelles salles de classe ouvriront au premier étage et les bureaux actuellement utilisés par le Consulat grimperont au second étage. L’Institut fêtera ses 65 ans à l’approche de l’été. J’ai promis de revenir à cette occasion. La présence de la France à Hambourg est essentielle. Notre pays y possède un Consulat depuis 1579. C’est aujourd’hui la plus ancienne implantation consulaire de la ville. Hambourg est la ville la plus riche d’Allemagne. Elle pèse lourd au plan économique. Le Consulat de France à Hambourg mérite davantage de moyens. Je suis prêt, comme je l’avais écrit dans ma lettre d’information en décembre, à couvrir sur ma réserve parlementaire l’achat du matériel qui permettrait aux agents consulaires venus de Berlin de prendre à Hambourg les empreintes nécessaires à l’établissement des passeports.
Cela dispenserait nos compatriotes de Hambourg et du Schleswig-Holstein d’un voyage aujourd’hui obligé à Berlin. Ce progrès devra s’accompagner d’une mise à jour plus régulière du site du Consulat et des informations qui y sont postées. Ces informations, notamment quant aux dates des tournées consulaires à horizon d’une année, doivent être plus faciles à trouver sur le site. Notre pays a un rang à tenir dans le nord de l’Allemagne. Il est important d’y veiller, comme il est important aussi d’encourager l’engagement citoyen de notre communauté. Le développement du festival interculturel franco-allemand Arabesques y participe grandement. Je suis passé durant mon séjour au PopUp Store d’Arabesques, où étaient exposées de magnifiques photographies de couples franco-allemands de Hambourg prises par la photographe Nathalie Brochard. Ce fut l’occasion pour moi, à défaut d’avoir pu le faire le 10 février, de remercier Barbara Barberon-Zimmermann et les bénévoles passionnés qui font vivre ce festival aujourd’hui cher au cœur de tant de Hambourgeois, y compris du Ministre-Président Olaf Scholz.
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