J’ai effectué ces derniers jours un déplacement à Essen et Düsseldorf avant de visiter à Cologne le centre d’accueil de réfugiés de Bayenthal. A Essen, j’ai retrouvé avec plaisir le directeur du Centre culturel Michel Vincent. J’ai tenu au Centre culturel une permanence pour les Français de Essen et des environs, traitant notamment de calcul et portabilité de retraites. Je me suis rendu à l’école maternelle franco-allemande, que j’avais visitée une première fois au mois de juillet 2014 (lire ici). L’école, ouverte il y a 40 ans, accueille actuellement 48 enfants âgés de 3 à 6 ans. A compter du mois d’août, une crèche pour les enfants à compter de 9 mois ouvrira, offrant aux parents une solution entre le tout premier âge et 3 ans. A partir du mois d’août également, l’horaire d’ouverture de l’école sera étendu jusque 16 heures 30 pour un maximum de 15 enfants. Cette école, dont le budget repose pour 97% sur le soutien de la ville de Essen, répond à une réelle attente de la part des familles, notamment de couples mixtes pour qui l’apprentissage du français dans les premières années est important. A terme, les effectifs de l’école pourraient grimper jusque 80 enfants si l’usage du premier étage du bâtiment qui l’abrite, actuellement inoccupé, était autorisé par la ville de Essen.
Une question se pose cependant, qui est celle de la continuité de l’enseignement du français dans le cadre scolaire après le départ de l’école à 6 ans. Un programme d’animation enfantine, soutenu par le programme Français Langue Maternelle, est proposé à l’école. Des cours de français existent aussi à la Georg Schule, mais il n’y a plus en revanche depuis deux ans de Gymnasium qui propose à Essen un cursus bilingue conduisant à l’AbiBac. C’est regrettable. Le Gymnasium le plus proche offrant un pareil cursus se trouve à Bochum, à une trentaine de kilomètres. Cette distance est difficilement gérable pour les familles, a fortiori dans la circulation dense de la Ruhr. Or, Essen compte quelque 600.000 habitants, parmi lesquels près de 800 compatriotes. Un besoin existe. Il faut trouver ou éveiller un intérêt pour le français dans l’un ou l’autre des établissements de la ville. J’ai fait part à la direction et aux enseignants de l’école maternelle de ma disponibilité pour saisir si nécessaire les autorités municipales de Essen et régionales de NRW, en appui aux souhaits de l’association de parents d’élèves. La défense de la filière bilingue du Wagenburg Gymnasium de Stuttgart il y a quelques semaines m’a montré qu’il est possible d’agir utilement auprès des élus communaux.
De Essen, j’ai pris la route de Düsseldorf. Deux jours après le débat de ratification de l’accord de Paris sur le climat à l’Assemblée nationale, j’avais rendez-vous avec plusieurs responsables des Stadtwerke Düsseldorf pour visiter le « Block Fortuna », une toute nouvelle centrale au gaz mise en service il y a quelques mois. Cette centrale présente plusieurs innovations technologiques que je souhaitais comprendre. Elle a nécessité un investissement de plus de 500 millions d’Euros et possède un potentiel de production de quelque 600 MW. J’ai été impressionné par cette visite, d’autant qu’elle m’a permis aussi de creuser davantage au contact des professionnels le rôle d’appui des centrales au gaz en relation à l’intermittence des énergies éoliennes et photovoltaïques. Cette complémentarité est importante. C’est elle qu’il faut privilégier, par opposition aux centrales au lignite, redoutablement émettrices de gaz à effet de serre et aperçues autour de part et d’autre de Düsseldorf depuis les hauteurs de « Block Fortuna ». A l’issue de cette visite, j’ai rejoint le Vice-Président du Landtag de NRW Oliver Keymis, et les députés Volker Münchow et Elisabeth Müller-Witt pour une rencontre aussi impromptue qu’informelle sur la relation franco-allemande. Le groupe d’amitié du Landtag était venu à l’Assemblée nationale l’an passé. Il en reste de solides et joyeuses amitiés.
A Cologne, j’ai visité le centre d’accueil des réfugiés de Bayenthal. Le Land de NRW accueille 21,21% des réfugiés en Allemagne en vertu de la clé de répartition arrêtée à l’échelle nationale. Plus d’un quart des réfugiés du Land se trouvent à Cologne. Cela représente environ 13.000 personnes, essentiellement arrivées de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, d’Erythrée et de Somalie. Je suis profondément admiratif des efforts et moyens déployés par la ville de Cologne (logements, écoles, cours de langue, activités sociales, culturelles et sportives, notamment) pour répondre aux besoins. 225 personnes en moyenne continuent d’arriver à Cologne tous les mois. Les ONG agissent en relais, de même que de très nombreux volontaires. A Bayenthal, 8 logements pour les familles ont été construits. J’ai pu échanger un petit temps avec une famille rom venue de Macédoine, qui m’a reçu très gentiment chez elle. J’ai retrouvé ensuite dans le centre de Cologne le vice-maire de la ville Andreas Wolter, que j’avais rencontré une première fois au mois de mars. J’ai invité Andreas Wolter et la municipalité de Cologne à venir présenter devant le groupe d’amitié France-Allemagne à l’Assemblée nationale la politique d’accueil des réfugiés mise en place par la maire Henriette Reker. Cette réunion exceptionnelle du groupe d’amitié interviendra le 6 juillet prochain.
Outre Cologne, mes prochaines étapes en NRW d’ici au mois de juillet seront Dortmund, Düsseldorf et peut-être Duisbourg.
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