J’ai participé hier à l’inauguration du nouveau site de l’Ecole Française Internationale de Bratislava. Le moment était solennel et joyeux. Solennel parce que cela faisait tellement longtemps que le comité de gestion parentale, la direction de l’établissement et l’Ambassade de France travaillaient au projet de déménagement de l’école depuis son site initial, abrité dans une école slovaque à Cadrova sur les hauteurs de la ville, vers un lieu qui lui serait propre. Joyeux parce que les chants des écoliers, petits et grands, tous de blanc vêtus, mêlaient le bonheur et l’émotion de ce grand jour. Quel chemin parcouru depuis septembre 2003 quand, à son ouverture, l’école comptait seulement 7 élèves ! Ils sont 204 aujourd’hui. Le seul déménagement de l’école vers son nouveau site à Petrzalska a attiré quelque 50 élèves de plus, preuve que ce projet immobilier était la clé nécessaire à son développement. Accueilli par le directeur Yves Caffé et le président du comité de gestion parentale Ivan Saudreau, j’ai visité les locaux en compagnie du Ministre slovaque de l’Education Peter Plavcan, de l’Ambassadeur de France en Slovaquie Didier Lopinot, du directeur de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE) Christophe Bouchard et de mon ami Louis Sarrazin, conseiller consulaire.
Ces locaux, profondément rénovés, spacieux et modernes, offrent le meilleur pour les enfants. L’établissement est contigu à une école de sport réputée, dont il peut utiliser les installations. A proximité se trouvent également un espace forestier, une patinoire et une piscine. J’ai eu plaisir à découvrir les équipements et jeux de la cour de récréation, pour l’achat desquels j’avais effectué un don de 25.000 Euros au titre de ma réserve parlementaire en 2015. Le bail de 33 ans signé par le comité de gestion parentale avec le propriétaire du site garantit à l’école une solution immobilière pérenne. Les locaux dans leur conception actuelle permettent d’accueillir entre 250 et 280 élèves. Ils pourront être agrandis si les effectifs, de 215 élèves à la prochaine rentrée scolaire, devaient poursuivre leur croissance. Il faut le souhaiter. L’école de Bratislava est en effet un outil précieux pour la présence française en Slovaquie, à laquelle les autorités locales tiennent. L’ancien maire de Bratislava Milan Ftacnik, avec qui les échanges initiaux avaient été engagés, était présent. Le site de Petrzalska était convoité également par l’école américaine. Le choix fait en faveur de l’école française souligne l’attention déterminante portée à notre pays et à son offre scolaire. Elle ne peut que toucher et donner confiance.
L’avenir de l’école passe par un projet, celui d’évoluer vers un lycée franco-slovaque. C’est une demande récurrente des parents d’élèves, soucieux à la fois d’asseoir un double cursus et de ne pas voir les enfants quitter Bratislava à l’issue du collège. A ce stade, c’est en effet au Lycée français de Vienne, la plupart du temps en internat, que les élèves poursuivent leur parcours à l’issue de la classe de 3ème. Une vingtaine d’anciens élèves de l’école y sont ainsi inscrits. L’absence de classes de seconde, première et terminale est un frein au développement de l’école. Les effectifs des classes de collège seraient plus élevés si des classes de lycée étaient proposées. Faute de solution jusqu’au baccalauréat, des parents préfèrent inscrire leurs enfants dans l’enseignement slovaque après le CM2. Les écoles internationales concurrentes (allemande, britannique, américaine) de Bratislava offrent un cursus complet. L’école française doit en faire de même. La double filière franco-slovaque envisagée vise à y répondre. Elle reposerait sur l’intégration d’élèves non-francophones dans une classe de 3ème d’accueil, consacrée principalement à l’apprentissage du français. Passée cette classe, les élèves rejoindraient les autres élèves dans les classes de lycée. Une cinquième année, après le baccalauréat, serait proposée aux élèves souhaitant préparer la maturita slovaque et l’entrée dans les universités slovaques et tchèques.
Je souhaite de tout cœur que ce projet aboutisse. J’ai assuré la direction de l’école et le comité de gestion parentale de ma disponibilité pour aider si nécessaire. Le dossier d’accréditation devrait être achevé pour la fin de l’année 2016. La validation par le Ministère de l’éducation slovaque devrait intervenir au début 2017, autorisant l’ouverture des classes de seconde et de 3ème d’accueil à la rentrée scolaire 2017-2018.
Voici plus bas le texte du discours que j’ai prononcé lors de l’inauguration de l’Ecole Française Internationale de Bratislava.
Pierre-Yves Le Borgn’
Bratislava, 10 juin 2016
Monsieur le Ministre,
Monsieur l’Ambassadeur de France,
Monsieur le Directeur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger,
Monsieur le Directeur de l’Ecole Française Internationale de Bratislava,
Monsieur le Président du Comité de gestion,
Monsieur le Conseiller consulaire, cher Louis Sarrazin,
Mesdames et messieurs, et surtout chers écoliers,
C’est un sincère moment d’émotion pour moi comme député d’inaugurer le nouveau site de l’Ecole Française Internationale de Bratislava. Il n’est pas rare qu’une école française soit inaugurée dans le monde, mais cela n’arrive pas tous les jours non plus, a fortiori dans ma circonscription. En près de quatre ans de mandat, c’est la première fois que j’approche un ruban d’aussi près.
J’ai le souvenir en 2012 de m’être rendu sur l’ancien site de l’école. Accompagné du conseiller culturel de l’époque Guillaume Robert, j’avais été accueilli par la directrice Madame Ajavon, engagée avec les parents gestionnaires, dont je salue ici l’action déterminante, à la recherche d’une solution immobilière pérenne. Soucieux de contribuer à ce projet, j’avais promis d’aider l’école par un don de 25 000€ au titre de ma réserve parlementaire pour l’équipement en jeux de la cour de récréation. Je peux voir désormais in situ qu’il a été bien employé. Les enfants peuvent apprendre, découvrir, s’émanciper, s’épanouir dans un établissement moderne et agréable. Bravo à tous les acteurs de la communauté scolaire pour ce projet mené à bien.
Le monde de l’enseignement m’est familier. Fils d’instituteurs, frère d’une professeure d’histoire-géographie, neveu d’enseignants, j’ai baigné toute mon enfance et finalement jusqu’à ce jour dans la passion de l’école. Même si, n’étant pas devenu professeur moi-même, j’ai sans doute un peu mal tourné ! Je veux saluer le dévouement, l’énergie et la volonté de transmettre que partagent celles et ceux, enseignants et non-enseignants, qui font vivre une école. J’ose le mot : vous êtes des héros méconnus. Nous avons tous le souvenir de professeurs qui ont marqué notre enfance, de personnes aussi exigeantes qu’attachantes à qui nous devons beaucoup. Je pense par exemple à mes professeurs d’allemand.
Combien d’élèves ont-il appris à aimer la France grâce à vous, professeurs de Bratislava ? En enseignant ici en Slovaquie, vous contribuez au rayonnement de notre pays. Pour cela, je tiens à vous témoigner toute ma reconnaissance. Ma reconnaissance de député et celle aussi de citoyen.
Le transfert de l’école dans ces nouveaux locaux n’a pu se faire sans le soutien de notre Ambassade. L’on ne rend qu’insuffisamment hommage au travail accompli par les équipes culturelles de nos ambassades. Pourtant, la France leur doit tant. C’est grâce au travail des agents de nos postes diplomatiques que la France tient son rang sur tous les continents, grâce en particulier à une diplomatie d’influence reposant largement sur l’effort culturel.
Les relations entre la France et la Slovaquie ont toujours été profondes. C’est ce que rappelait le Président François Hollande lors de sa visite d’Etat en octobre 2013. Il disait : « Nous avons été aux côtés des Slovaques, comme les Slovaques ont été à nos côtés lors de la Première Guerre mondiale. Nous avons été aussi ensemble dans les combats contre le nazisme. La France a été également aux côtés des Slovaques pour, lors de la « Révolution de velours », assurer leur liberté et, selon leur propre vœu, leur indépendance ». L’implantation de notre école ici à Bratislava est une nouvelle étape de notre attention à la Slovaquie. L’école a vocation à rassembler les deux pays et donc renforcer encore davantage les liens nous unissant.
Longue vie à l’école de Bratislava ! Vive la Slovaquie, vive la République, vive la France !
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